Ca y est le vieil homme est enterré. Mais avant de partir il aura fait un beau cadeau à la classe politique et à la classe médiatique en leur offrant la plus belle parade qu’elles aient pu rêver.
Ils sont venus faire la roue, ils sont tous là et sur plusieurs générations ... tous ceux qui pendant des années se sont foutus de sa gueule en faisant en sorte que cinquante ans après son historique appel il meurt autant de gens de froid dans la rue qu’à l’époque et affichent magistralement le constat de son échec . Et le plus drôle, c’est qu’ils sont au chaud, les politiciens, les stars amies, les gens chic du charity business, tandis que sur le parvis, les obscurs se gèlent ... C’est vraiment ce qu’il avait voulu l’abbé Pierre ?
Pendant des années, on l’a exhibé l’abbé, on l’a mis à contribution, une radio par -ci, une télé par là, une manif de temps à autre histoire de lui faire prendre l’air... Tout ça pour cautionner l’absence de politique sociale... Et pendant des lustres il s’est fait rouler dans la farine, le cureton. L’abbé Pierre pote de Poivre d’Arvor... pour ne citer que celui-là, on croit rêver... S’en rendait-il compte ? C’est peu probable... On n’a jamais demandé à un saint d’être intelligent... La naïveté n’est pas un obstacle à la canonisation.
Le combat de l’ Abbé Pierre n’a pas été vain. Il a été simplement et en partie inutile. Les Communautés Emmaüs ? Ok, dont acte, on s’y réfugie, on y vit, on peut même y mourir de vieillesse, le tout dans la dignité. Sauf qu’on reste un “emmaüs” et que même si l’on ne vit plus de la “charité” à titre personnel, on vit de la charité à titre collectif.
L’abbé était un révolté entend-t-on dire ! Probable, mais loin de lui l’idée de pousser les autres à la révolte... La révolte de l’ abbé était rhétorique, sur le papier. Il s’en prenait avec justesse à la classe politique tout en la fréquentant, il s’en prenait avec raison à son église mais ne la quitta jamais. Le brave abbé pensait qu’on peut changer les choses de l’intérieur... Espoir de voir les politiciens “changer” eux aussi ... Erreur !
Je sais, il parait que ce n’est pas le rôle d’un curé de fomenter des révolutions .
D’ailleurs, sur son cercueil, comme sur celui d’un maréchal, on posé ses armes, ses emblèmes : sa canne et son béret...
Ah, l’abbé si tu avais troqué ton chapelet contre un flingue... Tu serais mort beaucoup plus jeune, tu ne serais pas canonisé, peut-être serais-tu un héros... C’est ton choix ! Je le respecte !
Ils surent t'utiliser de ton vivant, comment vont-ils t'utiliser post mortem ?....
5 commentaires:
La révolte de l’ abbé était rhétorique, sur le papier. Il s’en prenait avec justesse à la classe politique tout en la fréquentant, il s’en prenait avec raison à son église mais ne la quitta jamais. Le brave abbé pensait qu’on peut changer les choses de l’intérieur... Espoir de voir les politiciens “changer” eux aussi ... Erreur !
Pas d'accord, la révolte de l'Abbé Pierre n'était pas rhétorique. Il la vivait. Il a fondé quelque chose. Il a ouvert la porte à d'autres combats : le Dal ou les enfants de Don quicchotte n'auraient pas eu cet impact s'il n'avait pas initié ce combat.Il n'est pas vrai qu'il n'a pas poussé les autres à la révolte. Son appel de 1954, qu'était-ce d'autre. Je ne suis pas sûr que l'extrème gauche, dans sa posture' contestatire n'ait beaucoup plus fait avancer les choses. Le changement ne se décrète pas. IL se fait avec l'Autre (qui n'est pas toi) et par conséquent dans la négociation permanente et le compromis. Les postures absolutistes conduisent aux déceptions ou aux bains de sang.
Quand à la religion, je ne vois pas pourquoi il aurait quitté l'église puisqu'il était croyant et qu'il se reconnaissait dans dans le catholicisme(pour aller où : fonder une secte?)
Je n'ai jamais mis en doute la sincérité de l'homme. Ce serait tout aussi absurde que nier la sincérité, du Christ, tiens, par exemple. J'émets en revanche quelques réserves sur l'efficacité. Le problème c'est qu'il s'est laissé de son vivant e de son plein gré transformer en icone et je m'énerve un peu, au vu de la récupération par les politiciens et gens de presse de tous poils, de cette image.
La question n'est pas simple. Toute entreprise charitable s'accompagne inévitablement, volontairement ou non, d'une incitation au moratoire... "Attendez !!!" dit le charitable, "attendez, ne commettez
l'irréversible, ne sombrez pas dans la violence"...
La "négociation" dont vous parlez est un leurre, car dans ce jeu, les dés sont pipés...
Pour ce qui est de l'extrême gauche dont vous parlez en laissant imaginer que je penserais qu'elle est le remède, je ne crois pas qu'elle ait fait ses preuves en la matière...
Ma crainte la plus pesante, c'est qu'un beau jour, de désespoir, ces pauvres dont le nombre croit seront insensibles à tout projet politique, et qu'ayant enfin compris que la charité tend à les anesthésier en douceur, la violence devienne le corollaire de leur survie...
Et Bernard Le Délicieux ? Qu'est-ce que tu en fais, cher PP ? Voilà un curé comme je les aime … Excédé par l'Inquisition, il allait, avec des paysans armés de fourches - courageux, mais quand même pas cinglé le bonhomme- interrompre les sermons pour en rappeller les méfaits. Et il l'a fait arrêter net, l'Inquisition, sans verser une goutte de sang. Même pas canonisé, même pas dans les livres d'histoire. Oui, le côté récupéré presque avant d'être "lancé" est agaçant chez l'Abbé Pierre. Sans aller jusqu'au sang versé (je l'espère), je pense que les actions futures seront plus radicales, que l'on tentera moins de ménager la chèvre et le chou, un peu comme Jack London qui, invité dans un club de milliardaires - lui avait connu la misère, la vraie, et les sales boulots aussi- leur clame que les pauvres leur prendront tout, qui fuyait comme la peste la charité m'as-tu-vu mais dépensa beaucoup pour aider des personnes de proximité, qui lui avaient fait confiance, à réaliser leurs rêves … Donner à une œuvre charitable, c'est tjrs plus facile que de parler avec le pauvre en bas de chez soi, yeux dans les yeux, d'homme à homme.
mais dites là Ho, PP. Y aurait pas comme un coup de mou dans votre production. Je vais résilier, moi, si ça continue. crénom.
Neurone, parfois critique, toujours en manque.
helo pp ça marche ou ça marche pas
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