Souvenirs
Nous étions, Françoise Levéchin-Gangloff, Antoine Tisné, Paul et moi à Erfurt pour une série de concerts. Nous primes une journée pour faire un tour à Weimar, honorer Bach, Liszt, et Goethe, et même ce bon Hummel que personne n'aime ! Nous décidâmes de nous rendre à Buchenwald qui est si près de Weimar qu'on se demande comment les habitants du centre ville pouvaient en ignorer l'existence. L'arrivée à Buchenwald est, sans qu'on puisse dire pourquoi insupportable. Une belle forêt, mais dont on a l'impression que chaque arbre, même s'il n'a pas connu la guerre, est imprégné par ses racines du mal, de l'horreur, comme ces pierres qui dans les champs remontent infatigablement à la surface d'année en année. Entrer dans cette forêt pourtant jeune c'est déjà ressentir la souffrance et la mort qui planent encore à raz du sol, dans les airs, dans les cimes, malgré l'odeur de mousse, du printemps. Chose bizarre on y entend pas un oiseau.
Nous étions, Françoise Levéchin-Gangloff, Antoine Tisné, Paul et moi à Erfurt pour une série de concerts. Nous primes une journée pour faire un tour à Weimar, honorer Bach, Liszt, et Goethe, et même ce bon Hummel que personne n'aime ! Nous décidâmes de nous rendre à Buchenwald qui est si près de Weimar qu'on se demande comment les habitants du centre ville pouvaient en ignorer l'existence. L'arrivée à Buchenwald est, sans qu'on puisse dire pourquoi insupportable. Une belle forêt, mais dont on a l'impression que chaque arbre, même s'il n'a pas connu la guerre, est imprégné par ses racines du mal, de l'horreur, comme ces pierres qui dans les champs remontent infatigablement à la surface d'année en année. Entrer dans cette forêt pourtant jeune c'est déjà ressentir la souffrance et la mort qui planent encore à raz du sol, dans les airs, dans les cimes, malgré l'odeur de mousse, du printemps. Chose bizarre on y entend pas un oiseau.
Arrivés au camp lui-même on se trouve face à des sortes de HLM, puisque
le lieu connut une seconde jeunesse sous le régime communiste. Passé ces
bâtiments on arrive là où seules deux constructions de la sinistre
époque ont été conservées. Celle d'un petit crématoire et celle de
l'accueil. Paul et Antoine partent devant pour aller voir ce qui en fait
n'existe plus qu'à l'état de traces puisque tout a été rasé. Françoise
et moi restons en arrière et visitons d'abord la salle d'accueil. Toute
de blanc carrelée, il y a des lavabos à chaque angle, à croire que ces
gens passaient leur temps à se laver les mains et puis dérisoirement
tragique, sur un mur, une affiche de tests optiques avec les lettres de
plus en plus petites... Ces lavabos et cette affiche sont finalement
aussi insoutenables que le crématoire auquel nous jetons un coup d'œil
hâtif. avant de regagner la sortie au plus vite, moi, pour aller vomir
contre un arbre avant de rejoindre Françoise avec qui je vais pleurer à
chaudes larmes en attendant Paul et Antoine.
Et Buchenwald ne fut pas le pire des camps...
2 commentaires:
Une belle forêt ?
N'est-ce pas le petit bois de bouleaux -Oswiecim, littéralement ?
QUI DEVINT LA "PETITE PRAIRIE AUX BOULEAUX"
non, Weimar est en Thuringe... le Pologne c'est pas tout près...
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