10 octobre, 2013

Suite du précédent ou la vie et la mort des animaux .

Gamin, j'allais au catéchisme et nous faisions en fin d'année, vers juin, une sortie festive. Le curé louait un "Rapide du Poitou", dans lequel il chargeait avec son vicaire les impétrants à la communion solennelle. Une fois ce fut un pèlerinage du côté de Saint Laurent sur Sèvre. On nous mena vers une petite chapelle délabrée mais devant laquelle se trouvait imprégnée rien moins que le pied de la Vierge ! C'était certes admirable mais ne pouvait suffire à meubler une journée entière pour une quarantaine de gamins en fin d'année scolaire. Mais Il avaient tout prévu et après un match de foot avec un ballon dégonflé, la pompe étant restée à Poitiers, ils nous conduisirent c'était prévu à l'usine Fleury-Michon la plus proche où nous attendait un contremaitre en blouse blanche. Heureusement c'était samedi, les employés étaient en repos. Le brave homme néanmoins nous fit visiter l'abattoir et avec force détail, mettant sa propre tête au milieu d'une des grosses pinces montées en batterie, nous montra comment dans la semaine, on électrocutait les porcs avant de les débiter... Je vais vous faire un aveu, je devais avoir neuf ou dix ans à l'époque et je me jurai de ne jamais manger un produit de chez Fleury Michon. J'ai tenu parole autant que faire se peut car depuis, les marques se sont rachetées les unes les autre et peut être que mon saucisson du WE vient d'une usine du groupe qui ne dit pas son nom ... En attendant, ces braves curés voulant être modernes m'ont traumatisé à un point que vous ne pouvez imaginer... Quand je lis Fleury-Michon je vois des pinces, des pinces à cochons et à électrochocs... Maintenant quand on a comme emblème un mec clouté sur deux bouts bois, le sort des porcs semble léger... !

1 commentaire:

CHROUM-BADABAN a dit…

J'ai vécu un drôle de truc un peu similaire ! Il, un prof con, nous avait incité à visiter l'abattoir de Dreux. Ils y tuaient les vaches avec un gros pistolet duquel sortait, avec retenue, une boule métallique brillante et luisante. Ils le posaient sur le front de la vache entre les deux cornes, appuyaient sur la détente et pouf, plus de vache. Ensuite, après avoir rentré la boule pour la suivante (j'ai pensé à Brel : au suivant !) ils la saignaient. Des vaches avaient un pressentiment, d'autres pas.
Une vache ressemblait à ma prof de math. Sachant qu'elle allait mourir, j'ai eu le coeur serré !
J'aimais ma prof de math, malgré ou à cause de son regard bovin, animal touchant qui nourrit les enfants avec son lait comme la prof nous abreuvait avec ses mathématiques !

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