20 janvier, 2006

Muriel Cerf, un grand élan de solidarité féministe...

Une certaine Muriel Cerf, prolixe polygraphe qui faisait bander Malraux (ça date !...), vient d'écrire un livre dont Bertrand Cantat assassin de Marie Trintignant, (connu aussi pour s'imaginer être le Jim Morrison français d'aujourd'hui), est le sujet ou l'objet, c'est selon.

Muriel Cerf cause aujourd'hui dans le poste.
Un accent du seizième à couper au laser, l'aisance et le chic un poil méprisant .
Oui elle a connu le succès très tôt .
Non, elle n'a pas, étant jeune au cours de ses nombreux voyages, cotoyé de hippies, sales, drogués et délabrés...
Elle préfère fréquenter aujourd'hui, un taulard qui a le coup de poing facile. Elle manipule un concept essentiellement foireux qui veut que le bourreau soit aussi, voire plus, malheureux que sa victime au nom d'un romantisme en tous points merveilleux.
Je t'aime - je te tue.
On connait l'histoire, ça peut faire de bon romans, ça ne fait que de la mauvaise vie.
Muriel Cerf n'est pas contente car elle a été agressée par Lio au cours d'une émission de télé. Au nom de qui, de quoi Lio l'agresse-t-elle ? Et bien tout simplement au nom de l'amitié qui la liait à la victime. Mais il semble que l'amitié ne soit pas le fort de Muriel Cerf. Elle préfère visiblement l'amour vache...
Elle utilise aussi de bien merdiques arguties. La première étant qu'un poète, qu'un artiste, comme Cantat ne peut en raison de son talent énorme d'écrivain et de mélodiste ( rien de moins) être totalement méchant... On peut donc à ce compte là canoniser mille autres talentueux salopards.On a l'impression que pour Muriel Cerf ce serait presque un honneur pour Marie Trintignant d'avoir été zigouillée par un génie... Muriel Cerf raconte comment elle a été, elle aussi, victime de la violence de son conjoint ( Lio aussi, d'ailleurs, mais visiblement, elle, n'aime pas ça...). Il est clair que ce type de relations la fascine et que malgré sa connaissance de la question, sa sympathie continue d'aller vers celui qui fait mal au dépens de celui qui souffre.

Là ou Cerf va un peu loin c'est lorsqu'elle émet l'hypothèse que s'il ne l'avait pas tuée, Cantat et Trintignant seraient encore ensemble... Comme pour affirmer post mortem la responsabilité et la complicité de la victime dans son propre malheur. C'est intellectuellement absurde et moralement abject. Muriel Cerf est conne et connement immorale. Tant qu'à être immoral autant l'être intelligemment...

On pourrait s'intéresser à ce drame sommes toutes banal, (il ya des milliers de femmes dans le monde qui se font tabasser à en mourir pendant que Madame Cerf s'attendrit sur le sort d'un tabasseur), mais dans ce cas, il faut prendre en compte les deux protagonistes. Il semblerait qu'en évacuant la victime du théâtre où l'on joue ce drame, Muriel Cerf garde Cantat pour elle seule, au point où l'on pourrait se demander si elle ne rêve pas secrètement d'avoir été malmenée pas ce chanteur de merde plutôt que par son régulier. Ce déplacement de l'énergie compassionnelle d'un bord à l'autre est très curieux . Il est possible qu'il relève d'un projet de provocation à moins que ce ne soit que l'effet d'une érotisation incontrolée par une personne étrangère au drame du rôle d'un des protagonistes, celui qui serait "actif", le "passif" étant voué à la disparition. Muriel Cerf continue donc de participer à la valorisation de la violence qu'elle soit conjugale ou autre (on s'en fout) pour des raisons absurdes, relevant de péoccupations personnelles ( rêverie érotique ou projet littéraire puisque c'est son métier et qu'elle avoue avoir toujours souhaité en vivre, et donc économique ).

Le problème avec les personnes du genre de Cerf, c'est qu'on ne sait pas, même au bout d'une heure d'émission, ce qui, dans sa radicalité, l'emporte, de la malhonnêteté, de la pathologie ou plus vraissemblablement de la simple sottise.

Le problème c'est aussi et surtout que Marie Trintignant est morte et qu'on entendra plus sa voix ( je suis sensible aux voix ) digne de celle d'Arletty tandis que Madame Cerf prête la sienne à celui qui l'a tuée...



13 commentaires:

Adrien a dit…

Je pense qu'il s'agit aussi d'une question d'affinités : vous n'aimez pas Cantat, elle si. Moi-même, qui ai une certaine estime pour lui, je reconnais avoir plus de mal à le juger que s'il s'agissait de Bernard Tapie ou Pascal Obispo. Ce qui ne signifie pas que je cherche à justifier son geste, certes, mais j'imagine que la sympathie de Mme Cerf pour Cantat l'a poussée à réfléchir dans le sens qui arrangeait le plus ses opinions, tout comme vous-mêmes n'hésitez pas à le conspuer pour prendre la défense de Marie Trintignant que vous appréciiez, quitte à en rajouter.
Par ailleurs, je vous signale que l'on parle généralement d'un "assassin" pour désigner l'auteur d'un homicide VOLONTAIRE. Estimez-vous être plus au fait du dossier que les juges eux-mêmes ? Quant à votre attaque contre la supposée présomption de Cantat, je vous invite à chercher d'où provient cette critique, à l'origine (un journaliste de Libé, en 1993, si je ne m'abuse, repris ensuite par tout un tas de journaleux plus ou moins réacs). Et je ne pense pas que Cantat se soit jamais comparé lui-même à Morrison.
La subjectivité contre la subjectivité, en somme.
Bonsoir à vous,
Adrien.

P. P. Lemoqeur a dit…

Cher Adrien,

Je vais vous expliquer...

La question n'est pas d'aimer ou de ne pas aimer Cantat, ce n'est pas la qualité du chanteur qui est en jeu, c'est son geste criminel, fut-il ou non prémédité.

Le cas Cantat, vous le savez bien n'est pas unique puisque qu'en moyenne 140 femmes par an subissent le sort de Marie Trintignant et ce dans tous les milieux sociaux.

Il est en revanche emblématique, puisque le chanteur aurait dû au contraire, profiter de sa petite célébrité pour se faire le chantre de l'anti-violence domestique et non se comporter, lui qui se prétend "artiste", comme un vulgaire beauf aviné...

Ce qui m'étonnait au fond,avec Cerf, c'est de voir une femme prendre la défense d'un tueur de femme.

Pour ce qui est maintenant de "prendre la défense de Marie Trintignant"... Vous déconner ferme, Adrien ! je ne sache pas qu'elle soit coupable de quoi que ce soit ? A moins que, et ce que vous dites parle se soi, la victime soit responsable de sa propre mort...

Dans cette histoire, il n'y a pas de subjectivité ou d'objectivité. Il y a une femme (sublime ou pas on s'en fout) qui meurt parce qu'un gros con qui ne sait même pas se défoncer intelligemment, lui défonce la tête.

Ce n'est ni objectif, ni subjectif, c'est un constat, c'est même celui du médecin légiste...

lalala4 a dit…

Muriel Cerf est une personne extraordinaire et elle... analyse avec tout le recul nécessaire. Nul ne sait ce qu'il s'est vraiment passe cette nuit la.
Marie trintignant etait terriblement exigente il semble, empêcher Cantat de joindre son épouse qui venait d'avoir leur enfant, faut oser !!
Je plains enormement Cantat, marie trintignant, et pour la mere des enfants de Bertrand Cantat, on sait comment ça c'est termine.
c'est une véritable Tragédie
il ne faut pas cracher son venin comme ça, il y a eu déjà trop de souffrances !!!

P. P. Lemoqeur a dit…

Mais oui, c'est bien connu... c'est la victime qui fait le bourreau, y aurait pas eu de nazi si y avait pas eu de juifs... C'est bien connu aussi que Marie Trintignant a fait exprès de mourir pour emmerder Cantat qui allait être papa avec sa légitime et qu'elle s'est précipitée d'elle même tête baissée sur le poing assassin...

Quand à la pauvre Cerf, écrivaine un peu oubliée, question de recul, on repassera : elle publie ce bouquin début 2006, soit moins de trois ans après le meurtre... Elle avait besoin de faire de la thune , c'est bien normal.

Maintenant, parler de venin en ce qui me concerne c'est mal me connaître...

pour preuve:

http://pplemoqueur.blogspot.com/2011/04/foutre-la-paix-bertrand-cantat_09.html

J'ai pas entendu beaucoup de monde prendre, comme je l'ai fait, la défense de Cantat il y a un mois quand il a été interdit de Festival d'Avignon.

Allez, en attendant, que vous soyez artiste, bourgeoise ou prolétaire, je vous souhaite de ne jamais être femme battue. Vous seriez foutue de prendre la défense de celui qui vous cogne...

lalala4 a dit…

J'ai lu. C'est ok, Trintignant a réagi de façon épidermique, c'est dommage mais tres compréhensible, mais pour en revenir au debut, il faut tout savoir pour juger,
Muriel Cerf ne fait sans doute plus grand chose mais elle a ete une écrivaine exceptionnelle, bien au dessus de tout ce qui se fait, j'ai réagi par rapport a cela surtout,
Elle a ete battue une fois, elle a pu pardonner car elle a su
comprendre, et qui te laisse croire que cela ne m'est pas arrive une fois aussi ???
Jamais, jamais un homme ne devrait frapper une femme, tout simplement parcequ'elle est plus faible physiquement.
Je tente simplement de voir les choses avec objectivité, toutes les personnes de ce drame sont des victimes en fait.

P. P. Lemoqeur a dit…

Eh oui, ta confidence sous forme interrogative en témoigne, c'est bien ce que je craignais...

Pour ce qui est de considérer comme tu dis que "toutes les personnes de ce drame sont des victimes en fait", mille excuses, pas d'accord ! la seule l'unique victime, c'est celle qui y a laissé sa peau.
Le reste c'est de la littérature, du romanesque à la Zola ou à la Cerf... au choix.
Le problème avec le romanesque, c'est que si ça fait, comme je le dis souvent, parfois de la bonne littérature, ça fait, hélas toujours et cette histoire en est la preuve, de la mauvaise vie...

Anonyme a dit…

Quel manichéisme !!
les parents de Marie T ne sont pas victimes ? l'épouse de Cantat n'est pas victime ? et Cantat, lâche par tous risque d'y laisser sa peau aussi.
j'imagine avec dégout les cris de joie de Lio ans c' si cela se produit ...

P. P. Lemoqeur a dit…

Mais y a pas de manichéisme là dedans. Y a un constat : un mec qui cogne / une morte. Le reste n'est qu'hypothèses. Les hypothèses nourrissent les discussions.Maintenant sont-ce des discussions vraiment utiles ? et ces gens "dont on cause" sont -ils d'un tel intérêt ?
Tiens, je vais te dire, même Gesualdo, le fait qu'il ait zigouillé sa femme et l'amant d'icelle n'ajoute rien à son génie, alors, Cantat... Et si on y regarde de près, l'acte de Cantat, petit chanteur de variété, est d'une banalité affligeante, car comme je l'ai déjà dit, environ 140 mecs comme lui font ça tous les ans... Sauf que lorsqu'on se prétend "artiste", on a plus que tout autre un devoir d'exemplarité. On se dispense d'être le 141 ème...
Je suis pas manichéen, je suis moral, faut pas confondre ...

lalala4 a dit…

c'est légèrement différent, le moins que l'on puisse dire c'est que Gesualdo avait un peu prémédite ses crimes !
et puis, es tu vraiment certain d'être a l'abri de commettre un acte de violence ? moi, plus rien ne m'étonne, de la part de personne
De toutes les protagonistes de cette triste histoire, c'est l'épouse de Cantat qui me touche le plus. Que c'est il passe ? nous ne le saurons ss doute jamais.
mais l'être humain est bien minable

P. P. Lemoqeur a dit…

On est bien d'accord.
Pour ce qui est de ma violence, je suis sûr de moi... A chaque fois où une relation pour des raisons variées risquait de tourner au pugilat, j'ai toujours dit stop.
Bon déjà,aujourd'hui et depuis uen quinzaine d'années, je suis épargné par le crime conjugal, dans la mesure où même si je suis pas un gringalet, mon compagnon fait son 1m85 et pèse bien ses deux cents livres... Je m'y risquerais pas. Non, je déconne...

Je ne crois pas vraiment à l'accident,pas plus dans le cas Cantat que dans les autres,je crois que c'est l'aboutissement d'une habitude. Les femmes battues qui en meurent meurent rarement la première fois. Le tueur domestique qui est plus souvent un grand pervers qu'un colérique accidentel aime bien généralement, comme le chat avec sa proie, jouer avec sa compagne avant le coup fatal. Ca peut prendre des années. Alors tu me diras, mais pourquoi ne se cassent-elles pas ? Y a une foule de raisons. Aucune de ces raison ne les rend fût-ce partiellement responsable du mal qui leur est fait. Le seul, l'unique responsable c'est celui qui tue, et ce même si la victime le titille et le cherche. C'est un peu, voire exactement, comme le viol. Le fait qu'une femme se ballade dans une tenue affriolante ne justifie en rien qu'on lui passe la main ou pire...
T'es vachement compassionnelle, en fait...

lalala4 a dit…

Vachement compassionnelle ! et ben, dire que j'ai une réputation de misanthrope !
mais je me fous de ma réputation, les 'gens' m'ennuient terriblement donc, je les regarde avec une distance que tu prends p etre pour de la compassion, mais qui sait ?
rassurée pour ton compagnon, j'espère que tu fais le poids aussi....
tiens, au fait, la réaction des américains face a la mort d'oussama b Laden m'a laisse une tres désagréable impression, et faire partager ça a des enfants tres jeunes me dégoute (et pourtant b Laden et moi !)

L'aquaboniste a dit…

Un mot sur Muriel Cerf, que j'adorais , je viens d'apprendre sa mort, en mai dernier, passée quasi inaperçue dans les médias. Je cherche des témoignages sur ce fameux Tout le monde en parle, sur les blogs. Le sien (de MC) était resté muet sur le sujet. J'y passais souvent pour voir s'il elle n'avait pas eu de nouveaux passages télé, plus favorables que le dernier massacre en date (2006) de chez Ardisson, avec sainte Lio en bourreau. Lio en représentante de la morale bien pensante, elle, sous ses airs de rebelle provocante de pacotille, toute rose tatouée dehors, pour tomber sur Muriel Cerf qui essayait de trouver une explication, qui valait ce qu'elle valait, pour "justifier" ? Non, car injustifiable, mais ressentir de l'intérieur, ce qui avait bien pu se passer dans la tête du chanteur. Aujourd'hui celui ci, et tout son talent, intact, reviennent sur le devant de la scène. Tant mieux pour lui, mais il y a toutes ces mortes : Marie, Kristina, et aujourdh'ui, Muriel Cerf. Même s'il n'y est pour rien. Juste d'avoir provoqué indirectement une polémique, héros du dernier livre de Muriel Cerf, duquel elle ne se remettra pas : attaquée, stigmatisée, puis oubliée. Puis (d'où) le cancer. L’Antivoyage, le Diable vert : des récits de voyage magnifiques, inouïs. Maria Tiefenthaler, Une passion, Dramma per la musica : des fresques romanesques, au style envoutant mais sans chichis, juste des récits de passion, justement. Drôlement bien foutus, d’une richesse et d’une densité inouïes. Puis plus rien, à part son site incomplet, sans mots ou presque, que des images. Les images qui font mal, on les trouve ailleurs : Tout le monde en parlait. Lio pourfendeuse de petite vertu n’en sortira pas grandie, même si nouvellestarisée dans la foulée. Muriel Cerf est morte, dans l’indifférence générale ou presque. Frédéric Taddéï lui rendit un bel hommage sur France culture, un de ses amis, fidèles, à l’écouter la nuit. Alors que Muriel Cerf, et toutes ses héroïnes quasi éponymes, passionnées, voyantes, agaçantes de narcissisme et confondantes de séduction, c'étaient vraiment des brunes ne comptant pas pour des prunes. La reine, la vraie de l'anti conformisme, de l'anti voyage, surtout de la très très bonne littérature.

Anonyme a dit…

Un tout petit peu tardif, mais cependant j'y tiens : merci.
Merci pour votre analyse clairvoyante sur Muriel Cerf qui tremblait surtout de rage que l'on ait démasqué sa pensée perverse.
Oui ses propos sont intellectuellement stupides et moralement abjects, c'est exactement cela.
Elle racontait tout cela pour justifier sa propre relation de couple. Elle tentait d'entraîner tout le monde dans ce que l'on peut qualifier de délire, c'est loupé. La très "populo" l'a mouchée,oh certes pas trop intello, la Lio mais assez fufutte pour discerener, elle, le bien du mal. Mal distillée par une vieille petite fille maso, en pleine confusion mentale et en effet très "seize" (avec tout le mépris que cela comporte).
Merci pour cette bouffée d'air frais.
ps : aquaboniste, c'est votre droit d'apprécier, je trouve l'écriture baba cool de MC à ch...

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