31 janvier, 2012

PUB ! ou la femme et l'auto dans les années 60

C'est dans la revue "AUTOMOBILE CLUB", décembre 1963
Dans la presse de sport automobile, la femme est déjà à cette époque présentée comme une salope de circuits en cuissardes. Mais dans cette revue sérieuse et plutôt familiale c'est de toute évidence une conne... entre la maman et la putain, chez les fans du carburateur double-corps, y a rien...
Quand au héros salvateur... gosh ! il débarque en Simca 1000, le paradigme de la bôferie faite auto... Quelle époque ! Les trente glorieuses, en plein milieu, c'était ça... Ce "ça" que 68 entreprit de dévaster...
Renier mai 68, c'est regretter " ÇA" !

France Musiques et Poulenc ou les Sensibiltés Successives...

Je ne sais pas si vous vous souvenez, mais pendant des lustres, sur France Musique(s) on ignorait la plupart des SIX, à l'exception de Milhaud et d'Honegger et encore sans abus. Poulenc était honni ! détesté, méprisé, pas assez hermétique, pas assez à douze sons, bref "black-boulezisé" avec soin par des épigones de "Musique en Jeu" infiltrés dans les radios musicalement correctes, parfois pédés (je sais de quoi je cause, j'en ai connu plus d'un au sens biblique du terme...), toujours pédants, qui avaient aussi dans leur cible de mépris professionnel-alimentaire le bon Jean Françaix qui d'ailleurs s'en foutait comme d'une guigne, ses relevés Sacem faisant la différence... Mais la palme de la moquerie condescendante revenait sans conteste à ceux qui exécraient ou mieux, niaient Poulenc, au point même de passer sous silence, avec gène, le "Dialogue", connu dans le monde entier et considéré depuis sa création comme l'un des plus beaux opéras du répertoire, y a pas à tortiller, c'est comme ça...
Et puis, petit à petit, allez savoir pourquoi, depuis quelques temps, voici le bon Poupou revenu en grâce... considéré, voire adulé sur les radios d'état. Un énorme et très sérieux pavé réunissant ses écrits vient de sortir qui alimente, quelle aubaine, les émissions où l'on n'a plus que des égards pour celui qu'on conchia sans vergogne des années durant.
Bon, il faudrait peut être aussi s'intéresser aux autres, à Auric, à Durey, et à Tailleferre qui est certainement celle qui musicalement lui ressemble le plus.
Et puis, tiens, à Françaix tout autant, qui aurait cent ans cette année

Allez, pour mémoire :


trompe l'œil


(mur peint au village Saint Paul)
l'arbre devant est vrai
l'arbre du fond est faux

et vous, qu'avez-vous fait hier soir ?

Hier soir, j'ai entrepris de relire "Le Temple" de Stephen Spender. Je l'avais possédé dans une vie antérieure mais il avait fait les frais d'un partage avant séparation... Après l'avoir cherché en vain dans tout Paris, de la FNAC à Brentano's en passant par le BHV, je l'ai racheté la semaine dernière d'occas sur le net, car en anglais ou en français, c'est épuisé. Il y a trois livres qui parlent aussi bien l'un que l'autre de la période bénie de Weimar : Adieu Berlin, d'Isherwood, L'Ami retrouvé d'Ulmann (tiens, lui aussi disparut dans le même partage) et Le Temple de Spender. Trois livres dont les auteurs anglais, qui las de la censure post-victorienne avaient émigré en Allemagne, parlent d'une liberté absolue dans un pays qui allait quelques mois après dégringoler très brutalement dans ce qu'on sait. C'est terrifiant... Car quoi qu'on dise de l'histoire qui ne se répète pas, de l'Europe qui veille à tout... ce qui se passe en ce moment en Hongrie daube sérieusement le déjà vu.

29 janvier, 2012

En ces périodes de décadence, je me réjouis des ridicules du pouvoir moqués par les anciens...

je ne suis pas un forcené partisan des mises en scène modernistes à tous prix d'opéras anciens, mais je dois avouer que celle-ci est d'une drôlerie constante. Faut dire que l'opéra de Monteverdi l'est aussi .



28 janvier, 2012

Que faire demain soir à 20 heures 10 pour ne pas être pris en otage médiatique sur cinq ou six chaînes *, par Nicolas Sarkozy :

*en fait ce serait aux dernières nouvelles sur huit chaînes...

1° - même si c'est dimanche soir et qu'il faudra se lever tôt lundi matin, après un repas délicieux, honorer sa compagne ou son compagnon en prenant son temps, une heure de bagatelle et de jambes en l'air post-prandiales, ça passe vite.
2° - si l'on est célibataire : aller aux putes ou se payer un jig, en restant bien sûr dans les limites de la loi et de nos moyens.
3° - faire une partie de poker, même si l'on n'est pas joueur dans l'âme. Quelques parties de bataille ou de crapette, voire de très prolétaire belote, feront bien sûr très bien l'affaire.
4° - passer la soirée avec sa vieille tante encarafée depuis des lustres dans un mouroir de banlieue.
5 ° - voir un excellent Zorro sur la 3 mais juste pour une demi-heure, ça ne couvre pas tout...

Mais le plus étonnant, le mieux, c'est réunir des amis et se faire, pendant que de son coté il s'échine à sauver un bout de son mobilier, une soirée Youtube pour visionner à l'envi toutes les vidéos de 2007 de notre actuel président pour encore quelques semaines et de ses imp(r)udentes promesses. C'est gratuit, on peut se les passer et se les repasser en boucle. Le comique de répétition, même si c'est pas le plus fin, un dimanche soir, ça marche !

27 janvier, 2012

Mes goûts et mes parfums

les bases : goût et nez réunis, c'est normal :
- La vanille
- La cannelle
- Les poivres (le noir plus que tout autre)
- La sauge
- L'estragon
- Le vétiver
- Le patchouli
- La menthe
- La mélisse
- La réglisse
- Le Citron vert
- La bergamote
- Les thés, tous, sauf ces thés parfumés aux fruits ou aux parfums cités précédemment

Goût seul( c'est à dire nez aussi puisque ça va ensemble.
- l'ail sous toutes ses formes
- l'oignon grillé
- le clou de girofle dont néanmoins j'aime assez peu l'odeur d'officine de dentiste.
- le genièvre
- l'estragon encore
- Les poivres (le noir plus que tout autre) toujours !
- les algues japonaises sèches.
- les goûts fétides comme l'huile de sésame.
- Les thés, tous, sauf ces thés parfumés aux fruits ou aux parfums cités précédemment... On peut boire un thé différent, non pas chaque jour de l'année mais chaque jour d'une décennie...

Enfin une bonne nouvelle !


Comme les divers courants du PS enfin regroupés, les Monty Python se retrouvent (moins hélas, Graham Chapman un peu trop mort de cirrhose pour participer) pour un nouveau film dont ils n'assureront certes que les voix mais c'est déjà pas mal !
pour plus d'info, TSR, of course :
http://www.tsr.ch/info/culture/3742802-les-monty-python-se-retrouvent-pour-doubler-un-film.html

Jour des chats

en plein soleil, sur le coup de 14heures




Elle, c'est la copine d'Oscar. Elle est furieuse parce que dans l'arbuste,
juste en face, 3 mésanges la narguent en pépiant à tue-tête.



26 janvier, 2012

je me sens un peu seul...

Je regarde régulièrement ce que disent mes amis blogueurs. Je ne vois pas qu'ils sont comme moi "entrés en campagne" . C'est leur droit. Mais quand même ! Allez, réveillez vous, les amis... J'ai l'impression d'être un peu seul à m'y coller... Je m'en fous d'être tout seul, en général, mais quand même, là, y a urgence, non ?

C'était pas prévu comme ça, j'en conviens...


mais Hollande, c'est qu'il les emmerde. Tous ! Il va finir par m'être au moins sur ce plan là, vraiment sympathique.

Ma recette du jour !

"Blancs de poulet à l'incertaine"

Vous prenez des blancs de poulet. Ok, comme ça c'est pas très engageant,surtout dans le paquet sous blister, mais attendez un peu. Vous les tranchez en petits morceaux, en lanières, plus c'est mince et plus ça s'imprègne... bref, "en émincé", comme on dit chez les gens chic.
Vous les faites mariner (vous aurez remarqué, je fais souvent mariner...) dans un mélange d'huile de sésame, de soy-sauce, de vinaigre de riz, de citron, d'ail moulu en farine, de poivre, de coriandre et de gingembre en poudre, et puisque la boite est à portée de main, de poudre tandoori.
Un énorme oignon va fondre et presque griller dans le wok (accessoire boboïssime,je sais, mais j'ai pas honte.)
C'est alors que j'égoutte soigneusement, qui attend depuis une bonne heure, le poulet dont je réserve la marinade, et je le joins à l'oignon qui frétille déjà à feu très vif, à la chinoise...
Quand le poulet commence à prendre figure humaine, je l'inonde de la marinade. J'ajoute un verre d'eau dans lequel j'ai dissous l'indispensable bouillon cube. Et puis, je répands sur le tout force poudre de curcuma et un jet d'huile d'olive et des noix de cajou. Pendant que je vous cause, ça mitonne... Bon je vous laisse, je voudrais pas que ça grâle !

Elections ou ce qui me rassure

De toute évidence, comme ils firent voter Mitterrand en 1981, les chiraquiens feront voter Hollande cette année.

25 janvier, 2012

Les photos que j'aime


Ce sont des photos (sépia-bleu) qui ont un grain et une texture incomparables, comme celle-ci par exemple d'Emmanel Boudot-Lamotte qui fit dans les années 55 des livres merveilleux sur l' Italie du Sud pour les éditions Paul Hartmann.

Cette année il n'est pas à Davos. Et pourquoi donc quand l'an passé il y pavoisait et en ouverture ?

Si tout va bien, il lui restera en septembre prochain l'ouverture de la Fête de l'Huma et le bal des débutantes...

Forum Economique Mondial 2011 : Discours de N... par elysee

Cette année c'est Merkel qui s'y colle. On peut la comprendre, la pauvre, si on connaît un peu l'Allemagne, son histoire : elle est née en Allemagne de l'Est sous Otto Grotewohl et a fait ses humanités sous Walter Ulbricht... de quoi être, de ce fait, fortement carencée et de surcroit un peu psycho-rigide ..., ça ne justifie rien,certes, mais ça explique...

Cinq d'un coup (ok le petit tailleur, c'était sept d'un coup...)

Vous avez vu ? vous avez entendu ? vous avez lu ? notre président encore pour deux mois mobilise en même temps 5 chaines de télé bien soumises pour une prestation de candidature avec, pour l'interroger en douceur, ses partenaires de connivence habituelle.
Cinq télés, aussi bien, voire encore plus fort que feu Berlusconi, sans en posséder personnellement aucune... Berlusconi mettait ses télés privées au service de ses ambitions, notre président (Loué soit-Il) confisque, en miroir, les télés publiques au profit des siennes.
C'est bizarre, car cela relève du comportement magique. Comme si le fait d'être répercuté cinq fois, rendait le discours cinq fois plus crédible. Autant faire cinq fois le tour de l'Elysée sur un pied, mettre cinq cents cierges à Sainte Rita...
Je sais pas pour vous, mais moi, je suis partagé entre la marrade absolue et le comble de l'affliction.

24 janvier, 2012

eh oui...


- Paisible ? À la fraîche ? Décontracté du gland ? Et on bandera quand on aura envie de bander !

Les Valseuses (1974), écrit par Bertrand Blier & Philippe Dumarçay en dvd pour qui le veut.
et
le Faune Barberini, superbe copie d'après l'antique de Edmée Bouchardon(1726) au Musée du Louvre pour qui s'en donne la peine.

Oscar le chien et son GPS intégré

Bon, je vous explique. Nous sortons Oscar le Chien quatre fois pas jour, au moins. Il fait ses crottes dans le caniveau, car comme on disait à l' époque où Chirac, maire de Paris fit la chasse aux étrons, nous lui avons "appris le caniveau". A droite, à gauche, parfois,c'est vrai, il transgresse,sur une pelouse ou un trottoir, on est pas des bêtes... Mais au moins une fois sur deux, Oscar le Chien fait sa crotte au milieu, au centre géographique de la chaussée et ce au centimètre près. Comment arrive-t-il à se repérer de la sorte ?

23 janvier, 2012

Discours - vintage - obsolète - moderniste....

Je suis assez fier de moi.
Après que j'eus dès que je l'entendis fait état du plaisir que me procurait cette confidence de Hollande dévoilant son "amour pour les gens", tout le monde a repris la chose !
Je suis aussi assez content, parce que l'équipe de sulfatage de la droite supposée tirer sur Hollande, loupe sa cible, oh ! pas par maladresse ! dans un peloton d'exécution, généralement on fait mouche, sauf si on manque de munitions.
Alors, il aurait, Hollande, un discours "vintage", des années 70... C'est ignorer, que le propos le soit ou non, que le "vintage" est, aujourd'hui, furieusement tendance...
Et puis, quand on voit ce à quoi un discours moderniste nous a menés...

"Comparaison n'est pas raison", je sais, je sais... N'empêche !

Ce matin sur France-Cul la délicate Laure Adler qui a musicalement des goûts variés,certes, mais assez consensuels - c'est pas grave - choisit de faire entendre ça. Il y a donc encore des gens pour ne pas oser dire que Gould et Bach, c'est la pire des rencontres qui fut...


Sur le coup j'ai cru que c'était un fichier Midi hâtivement torché. Trois mesures plus tard, de toute évidence, c'était lui... Quelle horreur car quelle erreur. Je ne comprendrais jamais comment ce mec qui jouait si bien Brahms, Schoenberg et les autres, a pu se vautrer à ce point quand il s'est mêlé de jouer cette musique ancienne, dite "baroque". Parce que, faut pas croire, c'est pas du "par hasard", du "non réfléchi"... au contraire, car c'était un sacré musicien ! Sa petite mécanique extrêmement bien réglée, c'est pensé, certes, mais hélas, c'est d'un chiant ! Son interprétation met en évidence la structure de l'œuvre de telle manière qu'on en perçoit tous les artifices, au point de repérer les reprises, de les guetter et de finir par en souffrir... Le "baroque" n'est qu'illusions. Montrer, comme Gould, qu'on a compris les ficelles, c'est musicalement se pendre avec... Il suffit de regarder la partition, même si on ne lit pas la musique - c'est graphique - pas besoin de Gould, ni de personne d'ailleurs, pour comprendre...

Heureusement je trouve sur Youtube la même chose par Leonhardt. C'est pas la question du clavecin, car si feu Gustav l'avait jouée au piano, c'eût été aussi réjouissant, dansant, sensuel, gorgeous, comme disent les anglais... Concentrez-vous sur le "phrasé" et vous pigerez tout de suite....

22 janvier, 2012

ah ben, moi aussi, j'ai mon "Souvenir de Mortefontaine", non mais !






Je vous explique : non seulement l'endroit est beau comme un Corot, mais en plus, mon neveu Jean-Baptiste y pèche brochets, carpes et autres delicatessen, sans compter, qu'alentour, dans le bois, il y a des champignons, cèpes, trompettes, pieds de moutons, coulemelles et girolles, les jours fastes...
En fait j'aime ce Corot car il sent les champignons...

Drôle de Pape ou «il discorso della Luna».

Jean XXIII fut pape... C'était un personnage atypique, totalement "imprévu" autant qu'imprévisible et profondément humain. Un soir sur la place Saint-Pierre où sont réunis des dizaines de milliers de fidèles, genre veillée aux flambeaux, il les invite à regarder et admirer... la lune.
Le hais les papes (parce qu'ils sont papes, bien sûr et certains, en plus et les pires, individuellemt), sauf Jean XXIII !

Hollande dit :

"j'aime les gens !"
eh bien, moi je trouve ça bien, de le proclamer sans honte.
Je sais, ils vont dire c'est pas un projet ! Que c'est pas avec ça, avec des sentiments, pire, des sensibleries qu'on gouverne et qu'on règle la crise. "Aimer !", vous vous rendez-compte ? Moi, j'aime bien qu'on parle d'amour. Tenez, même quand c'est le pape qui cause d'amour, je suis d'accord, c'est vous dire !
Je sais, l'amour n'est pas une vertu libérale, mais j'en suis certain, on serait sans doute moins dans la merde si ceux qui nous ont gouvernés et nous gouvernent encore pour quelques semaines aimaient les gens au lieu d'aimer le flouze, le fric, le blé, la fraîche, la thune...

Je suis un enfant ! je sais, mais un enfant qui vote.

M & Fontaine

sur un nouveau fond.

20 janvier, 2012

When the cat's away, the mice will play ...


vitrine de la boutique du dératiseur des halles à Paris

19 janvier, 2012

lisez Gaston Chérau, je vous l'ai déjà dit !

Je déguste nouvelle après nouvelle le recueil que Lésafaker m'a offert. Elle me connaît, elle savait que ça allait me plaire. Pas parce que je suis cruel, mais parce que je suis sensible, en étant le plus doux des hommes (ok, faut pas m'emmerder de trop non plus..) à l'expression de cette cruauté dans un cadre de création artistique. Chérau, il sait raconter une histoire, un peu comme Maupassant, mais plus direct et directement plus noir. Il y a toujours chez Maupassant une tendresse latente. Chez Chérau, rien de tout ça et c'est son droit, son choix, comme ce l'était a contrario chez Maupassant. Tenez, je vous la fais en "digest" même si c'est l'une des plus brèves.
On découvre dans le bief le corps d'une femme qui flotte. On la repêche, mais personne parmi ceux qui l'ont sortie de l'eau ne la reconnaît. Elle est morte depuis peu, quelques heures tout au plus et vêtue comme une femme de la ville car ses chaussures de qualité sont neuves. On la ramène dans une charrette au village et tout le monde vient la voir.
Une femme dit à son mari qui est pourtant de ceux la repêchèrent :
- Ah ! mon Dieu ! ah ! mon Dieu ! tu.. tu ne la connais point?... Léon ? Ah! ben... Ah! ben... Mais tu voé donc pas que c'est ta sœur? Faut-il, mon Dieu ! Faut-il !... C'est ta sœur que je te dis ! - - - Ma sœur ! ...
- Viens par là tu vas le voir...
Elle lui montra la noyée de profil.
/.../
- C'est tout de même vrai que c'est ma sœur ! Ah! ben ça c'est trop fort !
- Et tu la reconnaissais point tout d' même ? Quand c'est donc que tu l'a vue pour la dernière fois ?
- Hier soir, tiens, fit-il. Y avait plus de trois ans qu'on s'était pas rencontré. Elle a frappé chez moi à neuf heures. Elle venait m'demander de l'argent. Moé, j'en ai pas de l'argent à prêter aux galvaudeux ! C'est pas de ma faute si son mari est un feignant ! Elle m'a dit qu'il était parti en laissant des dettes, qu'elle voulait les payer ; elle m'a dit qu'elle me rendrait ce que je lui prêterais et qu'ell's'tuerait si je lui prêtais rien... Est-ce que je sais !... Un tas de blagues... Ah ! Pour sûr, que je la reconnaissais pas ! Y a tout d'même des gens de pas grand chose sur terre.

FIN
Cruel ? ...

grosse bête !

C'est le papier d'emballage du boucher de ma nièce, du coté de Clermont-Ferrand...


18 janvier, 2012

J'arrête pas de voir des victimes, mais prêtes au pire

J'ai pris le métro aujourd'hui et puis le train aussi. Je regarde les gens, j'aime bien. Ils sont bizarres, le gens. Ils ont des accoutrements de représentation, les hommes comme les femmes, sauf que chez les hommes, c'est quasiment la "tenue", l'uniforme. Il fut un temps où le cadre avait la cravate légère, la chemise rieuse, le costume badin. Eh bien, est-ce une réaction, l'expression du deuil des trois A, mais tous ceux que j'ai vus aujourd'hui semblaient aller ou revenir de chez Borgnole Frères et Fils. Sous leurs costumes noirs ou gris anthracite, derrière leurs cravates aux nœuds surdimensionnés, ils transpirent l'angoisse. Même le pote avec qui ils partagent, un instant, un bout de trajet de métro, c'est un concurrent, un "ennemi d'entreprise". Victimes, de la vie, d'un système, victimes d'eux mêmes, mais prêts à tuer.
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Il est presque minuit. A l'instant Polo rentre lui aussi de Paris. Il me dit exactement la même chose. Je lui montre le paragraphe ci-dessus que j'ai écrit quelques minutes avant son retour... C'est étrange... Penser la même chose à ce point.



Rosy Varte / Obituaire ou ils font rien que de mourir !

Allez, ce soir c'est Rosy Varte !
Ne pas oublier que Rosy Varte fut chez Averty une superbe Mère Ubu !
Peu de vidéos sur ce Ubu mémorable, juste celle-ci re-mixée, mais où on la voit.

17 janvier, 2012

"Une Partie de Campagne " . Un drôle de devoir, tout de même !

Ma petite nièce, la fille de ma nièce, quatorze ans à l'automne dernier, en troisième a, parmi les nombreuses matières au programme choisi de faire"Histoire de l'Art". C'est bien ! Et comme le cinéma est un art, elle a un devoir à faire sur un film et l'œuvre littéraire qui l'a inspiré. Le problème c'est que le prof a choisi, je pense un peu à la légère, "Une partie de Campagne" de Renoir d'après Maupassant. C'est vrai dans l'un et l'autre cas, c'est une belle œuvre. Mais comment en parler sans mentionner une évidence : c'est une nouvelle et un film érotique, car comme dirait Comte-Sponvillle, on y transgresse avec une ardeur campagnarde ce qui est fait pour être transgressé. Comme la fillette (1m77...) passe en même temps son brevet blanc et que ses journées sont bien remplies, on l'aide. Parmi les travaux à effectuer, comparer les deux œuvres avec leurs points communs et leurs différences. C'est donc moi qui hérite ce sujet comparatif. Je relis la nouvelle et je vois le film (merci Youtube) que je n'avais jamais vu.
Bon, faut reconnaître que les points de convergences abondent. Mais les divergences aussi qui ne sont, Renoir était malin, jamais en opposition avec la nouvelle, elles sont, comment dire, supplétives. Une seule chose est proprement ratée, pour ceux qui connaissent le film, c'est toute la partie du début où l'on voit les canotiers préméditer leur entreprise de séduction, ce qui ne se trouve pas dans la nouvelle et change totalement le caractère des deux personnages qui, dans le film, Renoir s'en est-il aperçu ou non, ont un comportement pour le moins équivoque, l'un des deux étant de toute évidence une folle exacerbée en marinière à rayures... Il est clair que, dans la nouvelle, rien n'est écrit à l'avance... Seule la Nature se joue des humains. Mais sans ce préalable le film eût été un vrai court métrage d'un quart d'heure environ.
Les comédiens pendant la première moitié des 40 minutes du film sont désastreusement mauvais... Ca s'arrange au moment du repas et la suite est parfaite.
Il y a ici pléthore de petits détails qui dans la nouvelle comme dans le film exaltent la jouissance, le bonheur extra-conjugal, la saillie estivale, au hasard dans la nouvelle, prémédités dans le film.

Comment dire à une ado avertie, qu'elle va devoir expliquer à son prof que cette séquence du film pendant laquelle on voit, tandis qu' hors champ les couples s'étreignent, la Seine impétueuse qui coule sous l'orage dire ce qu'on ne voit pas...
Elle, pas de problème, elle a pigé que c'est comme chez Hitchcock quand le train passe, le moment venu, dans un tunnel...
La prof, elle, est-elle prête à se l'entendre dire par une gamine...

On va donc présenter la chose d'une manière plus soft... Dût la morale y gagner ce que l'art y perd...


16 janvier, 2012

"Le Partisan" ou les avatars d'une chanson célèbre

Christophe Bourseiller rappelait ce matin sur France-Mu en désannonçant Leonard Cohen, que la "Complainte du Partisan" était, ce qu'on sait, pour le texte, d'Emmanuel d'Astier de la Vigerie et pour la musique, ce qu'on sait moins, comme le "Chant des Partisans" de Druon et Kessel, d'Anna Marly, les partisans, c'est à dire les "résistants" ; visiblement, c'était son truc à Anna et c'est très bien, on va pas le lui reprocher. On connaît, bien entendu, la version la plus célèbre, celle que chanta Cohen, et qui fut reprise par Joan Baez et tant d'autres. On a totalement oublié l'interprétation antérieure des Compagnons de la Chanson et celle de Marly elle-même. La version originale de celle-ci est en majeur, c'est avec les Compagnons que tout change, en passant en mineur (faut reconnaître que c'est, du point de vue dramatique, bien mieux) avec un accompagnement que reprendra in extenso Cohen une quinzaine d'années après eux. Mais il n'y a pas que la musique qui change. Les paroles un peu sans doute, mais assez peu sauf sur un point crucial. Les versions suivantes, des Compagnons dans les années 50 et celle de Marly en 1963 parlent, pour les premiers, des "ennemis" et des "soldats" et pour la seconde, des "ennemis" seulement. La réconciliation franco-allemande était alors de mise pour ne pas dire de rigueur...
Seul Cohen le canadien dans la troisième version dit clairement "Les Allemands"... C'est vrai, il aurait pu dire les "Nazi". Je ne sais pas ce qu'avait vraiment écrit D'Astier.







L'admirable tonalité de ré majeur

On entend souvent sur France Musiques des musiciens et des musicologues rattacher aux tonalités et ce, le plus sérieusement du monde de la musique, des vertus illusoires. C'est ainsi que l'un d'eux, gastronome et œnologue respecté, est particulièrement attiré par la tonalité de ré majeur, tonalité selon lui ensoleillée, réjouie et réjouissante, voire "féminine"... Ça lui permet d'abord de faire savoir à l'auditoire qu'il a, lui, l'oreille absolue, et par "voix" de conséquence que ses allégations et ses jugements les plus basiques relèvent d'une certaine pour ne pas dire inéluctable infaillibilité. Un certain docteur Zwang, médicastre homophobe anti-baroqueux qui se livrait, dans les années 70 à l'exercice illégale de la musicologie, prétendait la même chose.
C'est bien entendu une couillonnade, et des plus fumeuses car excepté pour la musique composée à partir, en gros, de la deuxième moitié du XIX° siècle, le ré, pour ne parler que de lui, que nous entendons aujourd'hui, n'est pas le même que celui que Mozart, Rossini, Beethoven par exemple entendait, ne parlons pas de Bach, Couperin, ou de Monteverdi... Pour la simple raison que le diapason, cet étalon de la hauteur des sons, celui qui "donne le la" contrairement au mètre en platine iridié précieusement conservé au Pavillon de Breteuil à Sèvres, n'a pas cessé de monter depuis deux siècles. Et lorsqu'on joue un ré aujourd'hui, s'il revenait sur terre, l'honnête homme du XVIII° siècle pour peu qu'il ait lui aussi l'oreille absolue l'écoutant, entendrait un si, voire un si bémol... Sans compter que le diapason pouvait comme les poids et mesures varier d'un endroit à un autre, beaucoup plus haut ou bien plus bas que celui de nos jours fixé semble-t-il définitivement à 442...

En revanche, il fut un temps où, effectivement, les tonalités avaient chacune son caractère. C'était l'époque où le tempérament égal n'était pas encore la règle générale et où les intervalles parfaitement justes n'étaient pas situés sur les mêmes degrés d'un ton à l'autre. Et de fait, à l'époque, pour cette excellente raison, on écrivait délibérément dans une tonalité plutôt que dans une autre, au risque ne pas pouvoir moduler inconsidérément et surtout de transposer sans se mettre en danger en allant baguenauder dans des tonalités redoutablement fausses. J'en sais quelque chose, ayant eu dans ma jeunesse et pendant quelques semaines mon piano d'étude accordé à 415 - ça encore c'est pas gênant- mais avec un mésotonique radical (un max de tierces justes...). Quinze jours à ne pouvoir jouer que conduits et danceries...

C'est pour ça, d'ailleurs, qu'on en vint enfin, le langage musical évoluant vers un goût irrépressible de la modulation et du chromatisme, à imposer un principe d'accord qu'on connaissait depuis toujours mais qui n'était pas dans les goûts de l'époque, qui est ce qu'on appelle l' accord tempéré, qui permet de jouer dans toutes les tonalités d'une manière identique, et pour lequel Bach écrivit ses deux cahiers du Clavier du même nom, et qui fait que quelque soit le ton choisi, la pièce sonne exactement pareil, ce qui, on l'aura compris, n'était pas le cas auparavant. On raconte que Germaine Tailleferre qui avait pourtant l'oreille absolue, jouant par cœur devant Fauré pour un concours du conservatoire l'un de ces préludes et fugues le joua sans s'en apercevoir dans un autre ton...
Alors l'admirable tonalité de ré ou de fa, sortie du contexte exclusif de la musique ancienne dans sa reconstitution historico-musicologique, les cuistres devraient la remiser définitivement au rayon des accessoires de leur pédanterie récurrente.

Maintenant, il faut que vous sachiez que votre beau piano, que vous venez de faire accorder est, à l'exception des octaves, uniformément faux... Je sais, ça fait un choc, mais c'est comme ça.

ma mère dit : la paix niche...


in memoriam Boby Lapointe, bien sûr !

Le cerveau, bizarre, toujours...

Quand je me suis installé à Paris, rue du Perche, dans les années 70, il fallait des mois voire des années pour obtenir le téléphone. J'allais donc téléphoner à la cabine située à l'angle de la rue Vieille du Temple et de la rue des Quatre fils, elle existe toujours. A l'époque, les numéros de téléphone de Paris n'avaient que sept chiffres : un groupe de trois qui fut longtemps associé aux lettres du cadran pour rappeler un quartier de Paris, le plus célèbre étant celui de Jean Mineur Publicité : "BAL" pour Balzac soit 225, suivi de deux groupes de deux (00 01).

Ma sœur a gardé le même numéro de téléphone depuis au moins quarante ans. C'était, quand j'arrivai à Paris, celui que je faisais le plus souvent de la cabine de la rue Vieille du Temple. Ce qui fait qu'aujourd'hui, même s'il y a désormais en plus, le 01 et le 4 devant les sept autres chiffres, dès que je parviens, chez moi ou ailleurs aux trois chiffres qui furent longtemps en tête, je me revois systématiquement dans cette cabine...

James Thurber, Gary Larson, quand les américains sont drôles...



Gary Larson, je vous en ai déjà causé, je ne m'en lasse pas... Je découvre à l'occasion qu'il est désormais publié en français

James Thurber je vous en ai causé indirectement le jour où il y a quelques mois j'ai posté cette pure merveille dont il est l'auteur de l'histoire :



Je ne savais pas qui c'était jusqu'à ce que je fouille un peu. Thurber était dessinateur, scénariste et écrivain.


drôle, oui, souvent, mais pas toujours...
Il fut traduit en français par Camus, rien de moins, pour ce qui suit :

13 janvier, 2012

vendredi treize

Ceux, nombreux, qui y croient se partagent en deux tendances :
- ceux qui l'avouent
- ceux qui s'en cachent
Mais tous passent au bar tabac, pour y valider leur ticket.
Pour quelques euros on s'offre un rêve qu'on entretient soi-même jusqu'au tirage. Personne ne rêve à votre place ni ne vous fournit matière. Rien n'est induit, c'est votre fantaisie face à vous. Que feriez-vous de ce magot si vous gagniez ? Ça dure quelque chose comme trois jours dès l'enregistrement du pari. Drôle de pari puisqu'il n'y a pas même un cheval, un entraîneur, une carrière, un palmarès sur lesquels un semblant de réalité peut se poser. C'est la magie absolue et un pari contre soi-même, car le coup de génie de l'organisme de jeux c'est ça, faire jouer le joueur contre lui-même en invoquant le dieu Hasard.... génial !
Mettre un cierge à l'église pour gagner au loto ou au millionnaire, n'est pas plus absurde que d'y jouer. Et l'église, comme votre buraliste, si elle prend l'offrande, ne promet rien en retour...
Bref, un tronc d' une église ou la française des jeux, c'est kif-kif. Du bonheur spirituel ou matériel à rêver, en kit, dans les deux cas.
Vous allez me dire, je vous sens venir, y a quand même à chaque fois un où plusieurs gagnants. Oui... il y a combien de perdants ? Ok, mais il perdent chacun, même s'ils sont nombreux, beaucoup moins que ce que gagne le gagnant... Ok, c'est vrai, c'est mathématique, et c'est ça qui malgré tout est "extraordinaire".
Cette histoire sans cesse réitérée, chaque semaine et pour le vendredi treize, deux ou trois fois par an c'est de l' extra-ordinaire plongé dans l'ordinaire... et du fric, du fric, du fric...
Le jour où tout le monde aura compris ça, il n'y a aura plus qu'un ou deux joueurs dont le gagnant obligatoire, pour une somme dérisoire, soit deux euros gagnés pour un euro joué, gain réel, un euro. Fini le rêve, même si le gain est quasiment certain... Parce que c'est ça, le principe...

Le plus étonnant quand on regarde la pub y afférente, c'est le propos anti-libéral malgré lui qui en ressort... Le mec ou la nana qui a gagné le gros lot, il n'investit pas dans l'économie capitaliste et liébrale forcenée, il s'en tape ! il n'en fout plus la rame, il glande, se prélasse, se goberge, dilapide... un rêve... il vit comme un nanti du Cacarente en retraite... Je ne sais pas s'ils se rendent compte.


Les vrais sens des mots

Tahar Ben Jelloun dit ce matin que le mot "djihad" s'il signifie parfois guerre ou combat lorsque l'islam est, comme au moment des croisades attaqué militairement, exprime avant tout le combat contre soi-même pour lutter contre ses propres défauts, pour "tâcher" d'être meilleur.

12 janvier, 2012

pour se débarrasser du Front National

l'UMP pense qu'il suffit de le prendre avec des guéants...

Les vœux à l'anglaise

Newton habitait d'un quartier résidentiel de Londres l'une des maisons ravissantes avec un pronaos, des bow-windows et ces étonnantes fenêtres à guillotine qu'on ne voit qu'en Angleterre. Il n'était pas dans la misère et après une carrière militaire couronnée par un grade de colonel, il pantouflait dans les assurances. Sa carrière d'officier s'était faite à Buckingham, puisqu'il avait été pendant des années des "pages" du Prince de Galles, sorte de garde rapprochée et intime. Il parlait un français irréprochable, roulait dans une grosse Peugeot immatriculée, privilège des gens chic, à son chiffre NWB, recevait admirablement bien et cuisinait à la française. Newton qui devait avoir quand nous l'avons connu, Élie et moi, la cinquantaine passée, était, pour ne rien vous cacher, le sugar-daddy d'un de nos amis parisiens.
Chaque année, comme tout anglais, il recevait un flot de cartes de vœux qu'il exposait, le temps des fêtes, c'était la mode à l'époque, un signe aussi de reconnaissance sociale et de réussite, dans son salon, sur les miroirs des cheminées, les commodes, les dessertes, sur le piano à queue, bref un peu partout.
Seules les cartes de la famille royale, à commencer par celles de la reine, avaient un traitement particulier et un sort plus durable, puisqu'il en tapissait depuis des années ses toilettes, des murs au plafond.

11 janvier, 2012

Messiaen, Celentano, Blondie : les premiers rappeurs ? pas de doute possible, c'est eux !

Olivier, l'ancêtre involontaire


Adriano, le précurseur


Debbie, la vraie première

10 janvier, 2012

Réchauffement ?

j'en sais rien, mais je constate : en ce moment les acanthes du jardin prolifèrent


Les églises le soir, l'hiver...


ce soir à 17h30...

J'ai toujours trouvé que les églises à la tombée de la nuit étaient des endroits inquiétants, diaboliques, bref, qui foutent la trouille.
Je me souviens qu'un des curés de la cathédrale de Poitiers, que j'aimais bien, partageait avec moi cette crainte crépusculaire... Il m'avoua un jour que si on voulait le faire mourir de peur, il n'y avait qu'à l'enfermer de nuit dans l'église Sainte Radegonde (la plus objectivement sinistre de Poitiers avec sa crypte miraculeuse...)
C'est pour ça que depuis cette confidence d'un homme de l'art, j'ai pas vraiment honte de le dire...

Gaston Chérau racontait des histoires poitevines

enfin, il les écrivait plutôt...
Je ne le connaissais pas jusqu'à ce que Lésafaker m'offre, avant hier, un recueil de ses nouvelles. Mais c'est que c'est vachement bien, Chérau. L'éditeur le compare, puisque son inspiration est, dans ce livre, de toute évidence régionaliste, à Daudet. Sauf que, contrairement au doux Daudet, Chérau, c'est dur... et si la Provence du premier, c'est celle de Tartarin, le Poitou du second, c'est plutôt celui de Marie Besnard... Il y a du Faulkner, là-dedans. Il y aurait bien aussi du Marcel Aymé (le titre" Le monstre" rappelle "Le nain"), n'était le fait, que Chérau, les ruraux des premières années du siècle dernier, ça ne le fait pas rire, pas un instant... La référence au parler poitevin est parfaitement dosée. Superbe !
Bref, lisez-le.
C'est (ré) édité par "L'arbre vengeur" éditeur à Talence, dans la Gironde, comme on disait à l'époque des faits...


09 janvier, 2012

clavecin ou piano pour la musique ancienne ?

En ce moment une émission avec Levinas et Hantaï sur le sujet.
bôf... Cette histoire qui titille avant tout les pros de la profession, c'est pas vraiment intéressant tant qu'on n'a pas, et c'est pas facile quand on est de la balle, admis comme postulat que c'est d'abord l'instrumentiste qui importe autant que l'application de principes musicologiques fussent-ils les plus nécessaires, voire les plus évidents. Les baroqueux protègent leur pré carré ils ont raison, les pianistes cherche à se l'approprier, ils ont pas tort. Mais c'est seulement après coup, au résultat final que ça se juge. Mieux vaut un bon pianiste qu'un mauvais claveciniste. Mieux vaut un bon claveciniste qu'un mauvais pianiste et toutes les combinaisons possibles. Car on peut jouer de la manière la plus "musicologiquement correcte", abonder son jeu en justifications multiples, et faire chier son monde malgré tout, comme on peut, a contrario, captiver son auditoire en se souciant comme d'une guigne de l'historicité ambiante. Mais ça, personne ne veut le dire, comme si c'était obscène.
Après il y a des questions subsidiaires. Blanchet ou Dumont ? flamand, français ou italien. Steinway ou Bösendorfer ou piano forte ancien ? mouais... En tous cas, à proscrire, ce piano forte XIX°, c'est moche et ça n'a pas de son...
Tout ça n'est à prendre en compte que pour la bonne musique. Dès qu'elle est moins bonne, alors là il faut avant tout, c'est la cas de l'orgue, un bel instrument, doublé d'un bon tempérament...
En attendant, ça continue à faire causer, c't affaire, un vrai marronnier de la presse musicale.

Prætorius ? Je croyais que c'était un peu chiant. Eh bien, pas du tout ! la preuve :

et puis oyez comment, dans cette première chansonnette, il s'extrait vaillamment de la gangue modale.


Acadomia & Dukan

La nouvelle campagne de pub d'Acadomia, visuelle ou parlée est remarquable.
Non ! clame désormais Acadomia, votre enfant n'est pas con, il manque simplement de confiance en lui. Génial !
Tenez, la petite Léa, à gauche sur la photo, elle est vouée au succès : des parents attentifs, un bureau, des bouquins, bref, c'est une gosse de riches ; malgré tout, elle se traîne ! Et pourquoi madame ? parce qu'elle manque de confiance en elle. Quand j'étais jeune on disait "elle a des complexes".
A la radio, c'est le petit con qui dans une campagne précédente rêvait d'être astronaute en étant nul en maths, eh bien, maintenant, même si son rêve est toujours identique, c'est plus le problème, il reste probablement aussi con qu'avant, mais son handicap maintenant, c'est son manque de confiance en lui !
Remède ? Le coaching ! "Vous ne pouvez pas être nul puisque vous êtes riches !"
Vous l'aurez compris, Acadomia a revu sa copie. Parce que con, on ne peut rien y faire, à votre chiard, au regard d'une obligation de résultat. Tandis que coincé, en revanche, ça relève de tout sauf de critères objectifs...
Alors, je suggère à Acadomia et à Dukan de s'associer. Tu perds du poids, ça c'est lui, tu gagnes confiance, ça c'est l'autre, on fait fifty / fifty.

Dukan la Joie

Vous avez lu ? Dukan, le maigrisseur qui s'engraisse sur le dos des gogos en surcharge propose aux futurs candidats à la présidentielle de légiférer sur un bonus de points offerts aux candidats bacheliers qui seraient minces.
Nul en math, en français ? même pas grave ! tu perds juste du poids et ton bac, tu l'as.
Dukan, Dukan, dans Dukan, vous êtes sûr qu'il n'y a pas une coquille ?

08 janvier, 2012

Gobustan, ça m'a marqué, cet endroit bizarre.

il m'est arrivé la même chose exactement au même endroit...



et puis ce lithophone, à l'entrée du site des pétroglyphes, je l'ai joué.



C'est ainsi que j'obtins en cinq minutes mon permis-moto



Quelques jours après l'anniversaire de mes seize ans, je passai mon permis moto pour les grosses cylindrées. Pour ce faire, puisqu'il n'y avait pas encore de moto-écoles, je m'en fus à l'examen tout seul, sur la BSA 650 de mon frère bien aimé et j'arrivai quelques minutes avant l'examinateur. Quand celui-ci me vit, il me demanda, me voyant seul, comment j'étais venu. Je lui dis la vérité. Considérant que si j'avais pu conduire cet engin (superbe et rapide pour l'époque) pour venir, j'étais tout à fait capable de faire le trajet dans l'autre sens... J'eus donc la fameuse feuille rose sans même passer l'examen, si ce n'est le code.
Je vous parle d'un temps...

Malaguti et Flandria... un peu d'Histoire

Il y avait très peu de motos dans les années soixante, mais énormément de ces petites cylindrées qui faisaient illusion et pas mal de raffut. La Malaguti comme son nom l'annonce, venait d'Italie et la Flandria comme le sien l'indique encore plus clairement, venait de Belgique.
Bien sûr, le summum du chic, c'était la selle cloutée en "zèbre" ou bien en "léopard", avec des franges. Des franges aussi aux poignées... Et le blouson en cuir, enfin, souvent en skaï, eh oui, les blousons noirs, façon Brando dans l'Équipée sauvage, façon seulement !

Alexis Weissenberg est mort.



Quand j'étais jeune, c'était pas mon favori sur le plan du piano parmi les pianistes étrangers ; je préférais Cziffra, et puis on ne connaissait pas encore très bien les Richter et autres Michelangeli. Mais, il avait un plus, Weissenberg, il était, faut reconnaître, très beau mec...

du piano, en solo, en duo, en vrac, mais du très beau !





et puis ceux là que je vous ai déjà montrés ! dont je ne me lasse pas...



C'est en apprenant l'histoire qu'on recouvre une bonne santé démocratique quand on l'a perdue, et qu'on la préserve si on l'a encore

c'est sur :

En France on supprime peu à peu l'enseignement de l'Histoire.
En Libye, on l'apprend de nouveau et pour mieux se débarrasser de l'endoctrinement de l'époque kadhafi.
D'aucuns, je le sens, vont me dire, si c'est pour apprendre une nouvelle Histoire revue et corrigée par l'intégrisme islamique...! A ceux-ci qui n'en savent rien et s'enflamment déjà et par principe, je dis en toute simplicité : allez vous faire foutre ! Car ceux qui craignent cette récupération sont les premiers à fêter Jeanne d'Arc.

La II° rhapsodie dans tous ses états..

Les classiques...






le plus curieux-bizarre :

07 janvier, 2012

Entre deux draps

Entre deux draps de toile belle et bonne,
Que très souvent on rechange, on savonne,
La jeune Iris, au cœur sincère et haut,
Aux yeux brillants, à l'esprit sans défaut,
Jusqu'à midi volontiers se mitonne.

Je ne combats de goûts contre personne,
Mais franchement sa paresse m'étonne ;
C'est demeurer seule plus qu'il ne faut
Entre deux draps.

Quand à rêver ainsi l'on s'abandonne,
Le traître amour rarement le pardonne :
À soupirer on s'exerce bientôt :
Et la vertu soutient un grand assaut,
Quand une fille avec son cœur raisonne
Entre deux draps.

Antoinette Deshoulières (1638-1694)

pour mémoire, la même idée mais quelques siècles après, cette video d'une chanson que je vous ai déjà montrée:

http://www.youtube.com/watch?v=n3gwyPxS7Yc&feature=player_embedded

Quand la "Tribune" s'effondre ou rigolons un peu...


Signe des temps et de la suffisante compétence des experts autoproclamés, LA TRIBUNE, grand quotidien français spécialiste de l'économie et missionnaire patenté du libéralisme salvateur et incontournable, fait faillite. Ça ne s'invente pas.
C'est un peu comme si le Quotidien du Médecin fermait pour cause de maladie...
Moi, ça me fait hurler de rire.

06 janvier, 2012

Jeanne d'Arc et les Camelots du Roi

L'histoire de Jeanne d'Arc et de l'extrême-droite n'est pas nouvelle. C'est ma mère qui, s'appelant Jeanne et vouant à l'héroïne une belle admiration, me fit prendre conscience de cette réalité et ce, dès les années soixante.

Il y a, à Poitiers, dans le square du Palais, au pied de la tour Maubergeon, une belle statue très Niké art déco de Jeanne d'Arc en ange, par Maxime Real del Sarte. Rappelons que Jeanne d'Arc au retour de Chinon fit un long séjour à Poitiers ; elle n'y a pas une rue, elle y a un boulevard.
Un jour, passant avec ma mère devant cette statue pour nous rendre au marché, je lui fis part de mon admiration. "Oui, sans doute, me répondit-elle, mais je ne l'aime pas !" Je lui demandai aussitôt pourquoi. "Parce c'est l'œuvre d'un ultra !" me dit-elle en substance. Ma mère à l'époque ne se laissait pas avoir aux critères esthétiques et ne disait pas "d'extrême-droite", elle disait "ultra", comme sous la Restauration...
C'est ainsi que j'appris très jeune les orientations et les engagements politiques de ce sculpteur parfois comme ici talentueux qui fut, en raison de la dévotion catholique qu'il lui portait et d'un nationalisme des plus bornés l'un des plus prolifiques pourvoyeurs de Jeanne(s) d'Arc en bronze, en pierre, ronde bosse ou bas-relief, grand blessé de guerre (on l'amputa d'un avant-bras), maurrassien forcené et l'un des fondateurs des "Camelots du Roi".
Tout ça pour vous dire que Jehanne et la droite, même et surtout extrême, c'est pas de première fraîcheur, cette affaire !

Photo empruntée au blog : "Le Chemin sous les buis"



Jehanne, née, paraît-il, un 6 janvier.

Ah, Jeanne d'Arc ! Quelle histoire ! Je n'ai jamais compris pourquoi on en faisait tout un foin, de Jeanne d'Arc...
Parce que si on y regarde de près, son épopée fut bien courte, et en fait de vrais exploits, pour la plupart dus aux vrais professionnels qui lui furent adjoints, à part deux ou trois victoires et reprises de places, ce ne fut pas si énorme, et d'ailleurs les anglais, elle ne les bouta pas vraiment hors de France, qui mirent fin, par à des trahisons, c'est vrai, à sa brève carrière...
Jeanne d'Arc, en revanche, elle est terriblement moderne, car c'est un pur produit de communication avant l'heure, on le sait, de son vivant déjà et au XIX° siècle ensuite. Il fallait en ces deux périodes un personnage fédérateur et de préférence charismatique. On le trouva. Juste quelques retouches, une piqure de "bio-intox" et hop, prêt à l'emploi.
Maintenant faut dire, quand même, Jehanne, elle était sérieusement frappée, et pas vraiment au coin du bon sens. Elle entendait des voix ! elles voyait des saintes, avec des auréoles au dessus de la tête et qui lui causaient... des archanges aussi, si ma mémoire est bonne, rien de moins. Aujourd'hui on vous met sous camisole chimique et puis sous curatelle pour moins que ça. Tenez, cette histoire de voix, même les républicains les plus anti-cléricaux, dès qu'il s'agit de récupérer celles des électeurs, ils font l'impasse sur cette question-là...
Et puis, elle était coincée du cul, obsédée de sa virginité que c'était pas permis. Elle se faisait quand même, ça ne s'invente pas, appeler "La Pucelle", comme s'il n'y en eût qu'une au royaume de France... Elle détestait les ribaudes, au point de chasser de son armée celles qui depuis que l'ost existe venaient s'assurer du repos du guerrier, en les frappant quand elle en croisait une du plat de son épée. Elle était tellement putophobe, qu'on raconte qu'ayant à peine trouvée son épée magique dans l'église de Sainte-Catherine de Fierbois, elle s'empressa sitôt arrivée à Tours de la briser sur les reins d'une pécheresse de passage.
Elle était comme ça, Jehanne, toute d'une pièce... Oui, je sais, je les ai lues, les minutes de son procès sont étonnantes et ses paroles admirables, ça ne change rien à l'affaire.
Alors, je vais vous dire, le seul intérêt de Jeanne d'Arc c'est d'avoir inspiré à Claudel et à Honneger un chef-d'œuvre. C'est déjà pas si mal et ça compense un peu la nuisance qu'occasionnent ses centaines de statues équestres ou en pieds qui jalonnent comme autant d'étrons, squares et carrefours des communes de France.
Pour ce qui est du reste, s'ils se l'arrachent à droite, tous autant qu'ils sont, au titre d'un nationalisme flatulent et sonore, c'est pas ça qui va redorer son blason...
Tous ceux qui se recommandent de Jeanne d'Arc, du fait de cette récupération et contrairement à ce qu'ils croient, l'avilissent et la dégradent.
Jeanne d'Arc, comme disait mon grand père, c'est un bâton merdeux, on ne peut par aucun bout le prendre.

Sale mec

Ça me rappelle dans un San Antonio, un pays imaginaire qui s'appelait le Kelsaltan, dont les habitants étaient les kelsaltipes et la capitale Kelsalmecque...

05 janvier, 2012

les choses qu'on entend...

sur France Inter, en ce moment une émission sur les prisons françaises.
Quelqu'un dit : "Je rentre de Nouméa, tout le monde là-bas attend de nouvelles prisons" .
Tout le monde, vraiment ?
Je sais, c'est purement rhétorique, une expression, une façon de parler, ce que dit cette personne.
Personnellement, même si je fais partie de tout le monde, j'avoue que je n'attends pas de nouvelles prisons...

Polo, Andy & moi




Polo, comme moi grand admirateur de Warhol m'a offert hier soir cette superbe boite de soupe Campbell's. Je vais la garder telle quelle, car honnêtement, les soupes Campbell's sont aussi dégueulasses que mythiques... Pour ce qui est de leur aspect, elles sont dans la réalité beaucoup moins joyeuses que celles de Warhol...

Je l'ai donc plastifiée, sans l'ouvrir, pour bien en préserver l'étiquette et la réalité, l'essence. Elle devient donc, par ma démarche, tout en restant "elle-même" i.e. une simple boîte de conserve, une nouvelle œuvre d'art issue de celle de Warhol...
Ceci n'est pas une boîte de soupe Campbell's...

04 janvier, 2012

La "Morenica" du jour.

parmi les dizaines de versions qu'on peut entendre aujourd'hui (celle de la divine Sarah Gorby étant introuvable), c'est ma préférée.

Cziffra, l'immense

Les "Barricades" au piano, c'est souvent insupportable. Mais avec Cziffra, ça (re)devient élégant, chaloupé, subtil dans la mise en valeur des voix intermédiaires, délicieusement mélancolique et... vraiment mystérieux. Pas "musicologiquement correct" ? Mais on s'en fout !

Le cerveau, bizarre toujours... quand au bécarre...

Je vous ai posté avant hier une vidéo du 1° Concerto Grosso d'Ernest Bloch. Quand je dis que je n'ai aucune mémoire, c'est faux. J'ai une mémoire de baleine. Je n'ai entendu, avant de la retrouver hier, qu'une seule fois cette œuvre dans les années soixante. Ce fut suffisant pour que j'intègre définitivement le thème de la fugue finale : "ré-la, ré-sol, ré-fa-ré-mi, mi-mi-ré-mi, ré-ré-do-ré, etc ... " c'est le début.
Mais dans mon souvenir, le fa était diésé. J'entendais ça en ré majeur... C'est en ré-écoutant avant-hier et depuis des lustres cette œuvre que je découvre que le fa et le do sont tout ce qu'il y a de plus bécarres Et de fait c'est bien mieux comme ça. C'est tout simplement que naturellement, quand la formule est sortie de son contexte, la tonalité demande le fa# autant que le do#, dès qu'elle s'inscrit dans la fugue, le fa est beaucoup plus savoureux... J'avais bêtement dissous dans ma mémoire la discrète mais opérante incertitude tonale de la première partie de la fugue.
Le cerveau musical est bizarre, je vous le dis...


03 janvier, 2012

Gentilé de la Somme

Après une consultation locale importante, les habitants du département de la Somme qui paraît-il n'avaient pas de nom, ont choisi leur gentilé. Ils auraient pu choisir de s'appeler les Sommois, les Sommiens, les Sommais. Mais non, ils ont choisi de s'appeler en invoquant d'obscures racines latines, les "Samariens". Moi, si j'avais été comme eux à ce point en quête de justification identitaire, j'aurais osé, j'aurais proposé les "Samaryens"... Tant qu'à faire...

La Mosquée de Poitiers



Je ne suis plus poitevin depuis longtemps, mais il y a des jours où je suis fier de l'avoir été, et de naissance...
J'apprends à l'instant qu'il y a maintenant dans ma ville natale, une superbe mosquée. De belle taille et d'un style discret curieusement arabo-vénitien. Elle est située en contrebas de la ville et s'intègre parfaitement au paysage ambiant. Bref, une réussite dont peut s'enorgueillir Jacques Santrot qui fut maire de Poitiers pendant quelques mandats et n'eut pas, lui et ses conseillers, faut reconnaître, toujours aussi bon goût en matière d'architecture contemporaine... Dans ce cadre environnemental historique précis, vaut mieux éviter le modernisme provincial...
J'ai beau être farouchement contre les religions, toutes les religions, je ne pense pas pour autant qu'il faut interdire les lieux de cultes quels qu'ils soient du moment qu'on ne me force pas à les fréquenter.
Seulement, à Poitiers, tout le monde ne pense pas comme moi et si vous avez le temps, allez faire un tour sur la toile, histoire de voir le nombre de sites, de blogs gorgés de haine qui se déchaînent contre la chose et surtout, vous l'aurez compris, contre ceux qui la font construire et vont l'utiliser. Pensez vous ! Poitiers la ville où Charles Martel arrêta les arabes, il y a juste 1280 ans cette année, serait donc en voie d'islamisation sournoise. D'où des inscriptions racistes, des dégradations sur le chantier durant toute la construction... Ce qui est rigolo dans une région où les Moreau, Morin et autres Sarrazin pullulent... Notons aussi qu'un pictavien sur cinq (Poitiers : 90.000 habitants) est un étudiant...
Il paraîtrait, horribile visu, que le minaret serait enfin coiffé d'une étoile et d'un croissant et, à l'instar du clocher de Notre-Dame-la-Grande avec sa croix, point culminant de la ville, éclairé la nuit...
Bref, je ne suis plus si fier que ça au bout du compte après avoir lu tout ce que j'ai lu aujourd'hui. Montjoie ! et Ducon-Lajoie !