Le train part à 18h01. Pas surchargé A ma droite de l'autre coté de l'allée une quinquagénaire peroxydée tatouée des avant-bras et sa fille, ado discrète et ravissante.
Cinq minutes après le départ, une drôle de voix, derrière moi commence à s'agiter. Un ado black probablement, rigolo, qui raconte des trucs incongrus, qui pourraient faire du bon rap. La blonde à droite commence à déconner avec lui. Lui est une petite bonne femme ronde black et peroxydée elle aussi. Et en trois minutes d'échanges, il y a une blonde de trop dans le train. Ca commence à tourner vinaigre, faut dire que dans le but de "santifier" le wagon, la black a allumé une bougie domestique puis une cigarette, qu'elle fume provocante, ayant visiblement décidé de faire chier tout le monde avec son clope et la blonde en lui causant. Et là, elle vise juste, se sentant alors avec elle assez intime. " Alors toi et l'autre, vous êtes lesbiennes ?". Horreur ! La blonde se lève prend son parapluie et veut, c'est elle qui le dit, non la frapper, mais la transpercer.. La fillette intervient gênée , "Maman, calme toi !" Maman est furieuse. "Quoi c'est ma fille , elle a quatorze ans ! elle est pas gouine ! je vais te tuer". On intervient et comme ça commence à chauffer sévère, quelqu'un tire le signal d'alarme. Le train s'arrête à Noisy le Sec. Le conducteur vient voir. Je lui dis qu'il vaut peut-être mieux faire quelque chose parce que d'escalade en escalade, elle cherche moins à agresser les autres qu' à se faire tabasser (dans un projet évident de victimisation raciste). Elle dit des trucs pas faux, sur le colonialisme, mais enfin... . Une jeune fille tout aussi africaine qu'elle lui demande d'arrêter. Elle se fait traiter de sale négresse... Ca devient épique. De toute façon, elle s'en fout, elle va se faire coffrer, "les flics on les manipule". Bref à Chelles, le train s'arrête et la brigade de sécurité arrive. Elle est persuadée qu'elle va "aller au poste " A cinq minutes de "Grange Blanche" et de "Ville Évrard", c'est pas gagné...Comme de toute évidence elle n'est pas à jeun et se montre un peu délirante, elle a toutes les chances de finir son WE en psy.
Le train repart La blonde et sa fille continuent de causer. Je tente de lui expliquer, qu'il fallait pas lui parler, que fallait arrêter . Olala ! elle est prête à continuer la bagarre avec moi sous prétexte que je lui ai dit que lesbienne c'est pas une injure. Outrée, comme Popeye elle retrousse ses manches pour me montrer les tatouages qu'on a pas encore vus en me disant fièrement devant sa fille qu'elle a fait de la taule et que faut pas l'emmerder. Taularde, elle veut bien, elle en est plutôt fière, goudou, non ! Devant cette évidence, je m'efface, j'avoue, j'abandonne. Ma gare est en vue.
En fait, elle l'aurait ignorée dès le début du voyage, peut-être que l'autre se serait calmée d'elle même.
Ah, les femmes ! Quand ça veut, c'est tout douceur !
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