Non, il ne s'agit pas de la cantatrice, d'ailleurs, elle ne s'appelait pas Madame Schwartzkopf... C'était la grand-mère d'une amie quand j'avais... vingt ans. La mémée Schwartz, comme on l'appelait était une femme extraordinaire, authentique mama juive c'est à dire régnante, mais moderne puisque dans la sape. Quand je l'ai connue, elle devait approcher les quatre-vingts ans et elle était superbe. C'était une toute petite bonne femme mais qu'on ne pouvait pas ne pas voir.. Vous vous souvenez de Mélina Mercouri dans la "Promesse de l'aube" ? et bien c'était ça, la Mémé Schwartz, mais en plus vieille, en plus maquillée, en plus coiffée, en plus habillée, en plus pomponnée, en plus "tout", c'est vous dire, une merveille ! Elle fumait son paquet de blondes par jour qu'elle allumait calmement de son Dupont en or (à essence !), cadeau, qu'elle craignait toujours d'égarer, de son défunt mari Monsieur Schwartzkopf dont elle parlait dès que l'occasion s'en présentait, qu'elle provoquait bien sûr à l'envi.
Elle était athée comme un soudard. Le fait d'avoir échappé aux camps, à la mort ne l'avait pas rabibochée pour autant avec son créateur, pas de menoroth sur le buffet, pas de mezouza à l'entrée, coté casher, service minimum, pire, zéro pointé. C'était une vieille anar, et de sa voix de fumeuse, sous son casque de cheveux blancs, éclatante barbe à papa ondulée et soyeuse qu'elle refusait de teindre, elle nous racontait, entre deux catarrhes et deux bouffées de Chesterfield qu'elle tenait de façon à ne pas se jaunir les doigts, comment à Paris elle avait connu et fréquenté Trotsky.
Elle vivait dans un petit appartement plein de souvenirs qui ne parlaient qu'à elle avec une petite "King Charles" qui lui ressemblait, maquillée des yeux tout comme elle, qu'elle appelait "Lady" en prononçant bien "leïdi", à l'anglaise... C'est avec ce genre de vieilles dames que j'ai commencé de les aimer.
C'est elle qui fut victime de la "Rumeur de Poitiers" dont je vous parlai à l'instant...
Elle était athée comme un soudard. Le fait d'avoir échappé aux camps, à la mort ne l'avait pas rabibochée pour autant avec son créateur, pas de menoroth sur le buffet, pas de mezouza à l'entrée, coté casher, service minimum, pire, zéro pointé. C'était une vieille anar, et de sa voix de fumeuse, sous son casque de cheveux blancs, éclatante barbe à papa ondulée et soyeuse qu'elle refusait de teindre, elle nous racontait, entre deux catarrhes et deux bouffées de Chesterfield qu'elle tenait de façon à ne pas se jaunir les doigts, comment à Paris elle avait connu et fréquenté Trotsky.
Elle vivait dans un petit appartement plein de souvenirs qui ne parlaient qu'à elle avec une petite "King Charles" qui lui ressemblait, maquillée des yeux tout comme elle, qu'elle appelait "Lady" en prononçant bien "leïdi", à l'anglaise... C'est avec ce genre de vieilles dames que j'ai commencé de les aimer.
C'est elle qui fut victime de la "Rumeur de Poitiers" dont je vous parlai à l'instant...
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