Benoîte Groult est superbe !

Elle raconte ce matin de sa belle voix fraîche et timbrée ses combats. Qu'elle ne s'est pas décarcassée pour que les femmes d'aujourd'hui, perdent par leur mollesse, leur désabusement, les acquis chèrement disputés. Elle raconte son féminisme, le féminisme dont elle regrette qu'on n'ose plus ou de moins en moins s'en recommander, comme d'une mode dépassée. Non, dit-elle, le combat continue. Elle rappelle et elle a raison de le faire qu'elle les aime, les hommes, elle qui se maria trois fois... mais que, ça n'a rien à voir, que c'est pas une raison pour se laisser faire et que de toute évidence, dans la jeune génération des femmes, tout ça régresse.
Elle est drôle, en plus ! Elle dit en substance, qu'elle n'existe plus physiquement, qu'on ne la voit même plus, qu'on la bouscule dans le métro et que c'est elle, victime de sa bonne éducation, qui s'excuse auprès de gens qui ne l'entendent même pas... dans le métro, précise-t-elle, quand elle rentre seule du cinoche à dix heures du soir et à quatre-vingt-dix ans passés... Moi, Benoîte Groult, je l'aime !
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