29 novembre, 2009

Albert Cohen et Simenon ou Ah ! les mamans !

Albert Cohen avait et c'est logique une maman mama-juive. Il a écrit à sa mémoire un joli livre qui s'appelle "Le livre de ma Mère"(ok, c'est pas ce qu'"il a écrit de mieux, mais c'est ce qui nous intéresse en l'instant). La maman d'Albert Cohen c'est un peu un mélange de la Madame Sarfati du regretté Elie Kakou et de la mère de Romain Gary façon Mercouri dans la "Promesse de l'Aube"...

Simenon avait, c'est bien normal, une maman belge, mais moitié flamande, moitié teutonne, quand même une rareté du genre. Il lui a écrit, visiblement en temps réel (c'était un pro !) tandis qu'elle agonisait à 91 ans à Liège (avec Luxembourg l'une des villles les plus sinistres au monde), une lettre. C'est aussi un livre, qui s'appelle "Lettre à ma Mère". La maman de Simenon, c'est un peu la mère dévouée en sacrifice de L.F.Céline qui aurait pu à tout instant virer définitivement FolleCoch'...

Je viens de la lire, la lettre.

Et bien, femmes aimées, vous en prenez, des risques, en devenant maman, surtout en enfantant des écrivains mâles...

En même temps, ces deux-là et bien d'autres, seraient-ils les écrivains qu'ils furent si leurs les mères avaient été différentes ?

Ne cherchez pas, y a pas de réponse...

Deux histoires donc ! certes différentes, mais au bout du compte, la même histoire... Celle de l'incompréhension radicale autant que réciproque comme expression forcenée de l'amour... Traiter tout une vie "Oedipe" par la souffrance... drôle de programme... Dur, dur...

Ça me fait penser que les papas sont moins souvent l'objet d'écrits régulateurs. A part Weyergans qui a fort bien tâté de la question dans Franz et François et Queffélec qui arrête pas d'en causer sans (à ma connaissance) n'avoir jamais rien écrit sur le sujet... les pères existent finalement assez peu en littérature autobiographique, qu'ils le soient de fils ou de filles. Pas besoin de tuer le père, il est nié dès le départ ou très minimisé, une cellule, une gamète... Tragique !

Ah ! les mamans ?
Bof ! les papas !

Neuf mois de grossesse ? Vous rigolez... Les femmes sont les seuls mammifères qui portent encore en leur giron leurs enfants et surtout peut-être leurs garçons longtemps, longtemps, post-mortem...

Et en parlant de ces mères-là, c'est bien sûr de la mienne que je parle... de la votre aussi peut-être.

Tiens, un jour je vous parlerai de l'Oedipe chez les homos, tel que je l'imagine... Même Freud, un peu débordé pas ses trouvailles envahissantes avait, sur la question, fait totalement l'impasse...

6 commentaires:

  1. Pierre Amigon11:25 PM

    Il y a cependant la Lettre au père de Kafka, si cruelle et désespérée à la fois...

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  2. Anonyme7:07 AM

    Ma mère dans vie d'un païen est épatante! Et c'est june pute! Il faut lire Jacques Perry, joli regard sur les femmes tendre er sans complaisance... Mère? Bof... Aujourd'hui, en plus de la domination mâle, les femmes sont victimes de l'iidée qu'elles ont d'elles-mêmes...ici, les pauvresses veulent trouver un mec, se faire faire trois mômes, virer le mec qui a parfois le bon goût de mourir d'alcoolisme en ne les ayant que très peu battues, et vivre seule avec les chiareds dans un logement social, avec les allocs, "bien tranquille" en regardant le catalogue de La redoute tandis que la cafetière fonctionne à jet continu et que le caféisme leur ronge le foie... Ca fait aussi de jolis petits délinquants, gamins infects et chomistes... C'est le dedtin banal, presque choisi de gamine qui ont leur preier bébé à seize ans... On se marre bien, dans le Nord! vous avez dit "mère"? Ca devient un luxe... Mais ce genre de chose n'intéresse guère les féministes, à part le victimat qui les nourrit comme le fumier fait croître la rose... Une vie "bin tranquille"...Une vie de femme pauvre ici... Pauvre à l'intérieur autant qu'à l'extérieur!

    hors landau

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  3. "Les femmes sont les seuls mammifères qui portent encore en leur giron leurs enfants et surtout peut-être leurs garçons longtemps, longtemps, post-mortem" ...
    Je crois que c'est tout le contraire au-delà des neufs mois, c'est le fils (ou la fille) qui porte alors la mère, parfois indéfiniment.

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  4. L'avis d'une mère pas encore morte mais-ça-ne-saurait-tarder.. c'est vous dire que mes fils sont grands, adultes, vaccinés et parfois, souvent, très cons.

    Je les aime quand même, eux, leurs grandes gueules, leurs insultes ( mais si, ça insutle, les fils de maintenant ! ) leurs trahisons, leurs mensonges, leurs faiblesses et leurs redondances. Je les aime et ça ne s'explique pas, ça ne se comprend pas, même par moi. Et croyez moi, je lutte afin de les aimer moins, afin de moins souffrir, sans faire dans le mélo, hein ... parce que y'a des jours où ça déborde.

    Alors, voilà, j'ai une question : Pourquoi ?
    Pourquoi c'est devenu une telle mode de détester les mères ?

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  5. Mais non, Lise t'as rien compris ou je me suis mal exprimé !

    Y a pas de mode de détestation de la mère, t'as vu ça où ?

    On les aime nos mamans, mortes ou vivantes ; Cohen et Simenon aussi ils les aimaient ! Seulement y a souvent des malentendus, des incompréhensions ! C'est de ça que je causais !

    Car la maman quand on est un garçon, c'est le premier vrai, authentique "autre" auquel on à faire, le papa on connait, on est pareils... Alors faut se découvrir, se comprendre... C'est ça qu'elles pigent pas toujours... ça qu'elles ne nous aident pas non plus forcément à piger...C'est quand même à elels de faire l'effort initial, elles sont déjà grandes non ? quand on nait, quand on est, nous, tout petits !

    Les deux oeuvres dont je parle sont des hymnes à l'amour! Maintenant, l'amour, c'est pas toujours bien simple, ça peut prendre parfois, des tournures compliquées...

    Pour ma part, j'ai choisi de traiter la question par lot... Je pense à mes "parents", au duo, assez peu à l'un ou à l'autre isolément, et je m'en porte plutôt bien...

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  6. Tu me rassures - mon meilleur ex-ami du net m'accusait de lire trop vite, je crois qu'il avait raison.. Sorry, et je ne dirigeais pas mon message contre toi ou un autre nominativement. Mais je continue de poser la question, car elle est d'actualité, je t'assure qu'il est clair que, de nos jours qui se veulent moderne ( aurait dit Ch. Rochefort) être maman, c'est pes un cadeau.
    Alors, pour répondre à ta question, ou plutôt, pour continuer sur ce que tu dis à propos de l'apprentissage, de l'élevage des jeunes hommes ( et parfois femmes, aussi ; mais moins souvent) voilà mon expérience : On ( les mères) n'ose pas. On est ligotés. La moindre petite parole un peu verte, le moindre geste d'impatience, paf, nous voici cataloguées mères abusives, autoritaires et castratrices. Dans l'autre sens, si nous déclarons notre amour pour l'enfant mâle, trop ouvertement, et en termes non mesurés - c'est à dire, en laissant parler notre coeur tout simplement - re-paf ! on nous signfie que c'est pas bien du tout, et pour tout dire très mal vu même, un tel amour. Le mot "inceste" est au bord de toutes les lêvres bien-pensantes ... Dur dur, tu sais !!!

    Puis la Bible et les Evangiles ( les 4) qui s'y mettent en gueulant partout qu'il faut que nous quittions nos pères et mères pour partir à la conquète de nos vies - comme si on pouvait pas, en même temps, continuer d'aimer nos parents, ET aimer aussi les autres . Y a-t-il incompatibilité ?

    Tu l'as deviné, je suis très sensible sur la question ... (penaude et frustrée comme le chien Rantanplan de Lucky Luke)

    Faudrait peut-être que je lise les bouquins, aussi, avant d'en parler ;)

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