31 août, 2008

Éloge du poing

Le trente et un août ...
Savez-vous que malgré mon grand âge, j'ai encore besoin de compter sur le bout de mes métacarpiens pour savoir des mois le nombre de jours... Et je ferme d'abord le poing gauche pour faire saillir les os que je touche un à un bosses et creux de l'index droit, puis arrivé en juillet, le poing droit que j'effleure dès août de l'index gauche... Il m'arrive même de recommencer pour être certain...

Et non ! le poing ne sert pas qu'à ce qu'on le balance allègrement et à juste titre en travers des gueules antipathiques. Le poing n'est pas qu'une arme de poing...

Le poing qu'on appuie élégamment sur la hanche, le bassin basculé selon le principe et le code du déhanchement baroque... ou comme Zaza Napoli de la Cage aux Folles.

Les deux poings sur les hanches en signe de mécontentement façon Madame Angot ("les deux poings sur les hanches, elle se disputait")...

Le poing qu'une crise irrépressible d'angoisse ou de douleur nous fait mordre jusqu'au sang...

Le poing qu'on serre et qu'on desserre quand par le cathéter on donne son sang salvateur...

Le poing gauche bien levé au bout d'un bras plié en équerre et que vient frapper au biceps le plat d'une dextre vaillante, sonore et subversive, vaut souvent mieux qu'un long discours...

Le poing brandi et revendicatif, assez proche du précédent est un mode d'expression, quoiqu'on dise, aussi délicat que les mesures scélérates qu'il est censé combattre, le poing "lutte finale" en quelque sorte...

Le poing sur lequel on s'appuie rêveur, le poing de Rodin et de son "Penseur" dont il est évident tant il est "sous tension "qu'il ne faudrait pas l'emmerder trop avant qu'il ne se lève... Bravo Rodin...

Le poing dont on se frappe le crane à la suite d'un oubli idiot, comme tous les oublis...

Le poing un peu misère, un peu flasque, dont les catholiques battent leur coulpe..

Le poing qui fait des champions, lorsqu'on utilise les deux...C'est celui que chante l'excellent Nougaro dans "Quatre boules de cuir", qui participe par mille souffrances de l'ascension sociale de celui qui sait s'en servir. Le même qui honnêtement hélas décolle un peu parfois le cerveau de la boite crânienne ...

Savez-vous que si vous demandez à une femme de fermer le poing elle le ferme généralement le pouce à l'intérieur, un homme à l'extérieur... Personne n'a été foutu de dire pourquoi.

Il y a enfin le poing qui devient objet-accessoire du plaisir... Mais là j'arrête... D'ailleurs, dès cette limite atteinte, il s' instrumentalise, change de nom... s'anglicise et devient "fist"...

Voila comment parlant d'une partie du corps, on finit par passer d'une pratique enfantine de comptage à une pratique érotique des plus hard... La vie est curieuse ... n'est-elle pas ?

D'accord, c'est vrai, j'aurais pu commencer par l'éloge du doigt...
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3 commentaires:

  1. Anonyme2:40 PM

    Vous achevez - dans le moins lisse comme le chantait Gainsbourg - avec le fist. Aussi peu anglophone que choye, un doute m'étreint : c'est ti pas le poignet le fist ? Vos mots et vos poings dépassèrent votre pensée ^^

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  2. Mais non, chère Marie-L-a-e-dans-l'a-t-i-t-i-a ! (aurait dit Gainsbourg)

    Le poignet en anglais c'est "rist" et non "fist" !

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  3. mon cher pp le radieux, le poing des filles avec le pouce dedans c est pour faire voir qu' elles ne savent pas frapper contrairememt aux garcons de meme demade aux filles de lancer une balle, c'est pas tres efficace, elles lace comme des gonzesses... , car les filles ont pour la plupart bien integrer leur role de fille. pauvre mode, pauvre monde. je t,embrasse ainsi que tes proches, depuis la croatie ou la terre est belle mais les gens peu aimables, {filles et garcons} et ou les claviers ont perdu la cedille et les accents.

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