22 mai, 2008

On va pas chipoter, la plus belle chanson française, c'est :

Je la sais par coeur depuis, je pense, mes onze ans (curieusement, elle passait à la radio sans problème) et vous la chante de mémoire, la mélodie est aussi excellente que le texte :

Les jours de repassage
Dans la maison qui dort
La bonne n'est pas sage
Mais on la garde encore
On l'a trouvée hier soir
Derrière la porte de bois
Avec une passoire
Se donnant de la joie.
La barbe de grand-père
A tout remis en ordre
Mais la bonne en colère
A bien failli le mordre
Il pleut sur les ardoises
Il pleut sur la basse cour
Il pleut sur les framboises
Il pleut sur mon amour

Je me cache sous la table
Le chat me griffe un peu
Ce tigre est indomptable
Et joue avec le feu
Les pantoufles de grand-mère
Sont mortes avant minuit
Dormons dans ma chaumière
Dormez, dormons sans bruit
Berceaux berçant des violes
Un ange s'est caché (perché, j'ai un doute ..)
Dans le placard aux fioles
Où l'on me tient couché
Remède pour le rhume
Remède pour le coeur
Remède pour la brume
Remède pour le malheur

La revanche des orages
A fait de la maison
Un tendre paysage
Pour les petits garçons
Qui brûlent d'impatience
Deux jours avant Noël
Et sans aucune méfiance
Acceptent tout pêle-mêle
La vie, la mort, les squares
Et les trains électriques
Les larmes dans les gares
Guignol et les coups de trique
Les becs d'acétylène
Aux enfants assistés
Et le sourire d'Hélène
Par un beau soir d'été

Donnez-moi quatre planches
Pour me faire un cercueil
Il est tombé de la branche
Le gentil écureuil
J'n'ais pas aimé ma mère
J'n'ais pas aimé mon sort
J'n'ais pas aimé ma guerre
Je n'ai jamais sur dire
Pourquoi j'étais distrait
Je n'ai pas su sourire
A tel ou tel attrait
J'étais seul sur les routes
Sans dire ni oui ni non
Mon, âme s'est dissoute
Poussière était mon nom.

C'est : La folle complainte
de Charles Trenet
accrochez-vous, Delherme et autres cons microcéphales-analphabètes...

Je me suis aperçu récemment que Dieu ou Trenet sait pourquoi, il lui arrivait de ne pas chanter tous les couplets.
Ce frappé d'Higelin en fit une excellente reprise au début des années quatre-vingts.


Bien sûr, gamin, je ne comprenais pas tout. L 'histoire de la bonne et de la passoire (nous avions eu une bonne) et l'intervention rugueuse du grand-père, (j'en avais un, le meilleur des hommes qui n'avait qu'une moustache) ... Et quand je chante cette chanson, je remets tout dans l'ordre, le mien : Janine la bonne qui jamais ne fit ça et Jean-Baptiste le grand-père qui n'eut jamais à le faire... Mais ce qui me parlait le plus, étant môme, c'était "les enfants assistés..." dans mon école chrétienne, (j'en ai déjà parlé) j'en connaissais, on les maltraitait fort... Et puis pour ne rien vous cacher, je passais, étant enfant, beaucoup de temps sous l'immense table de la salle à manger avec ou sans le chat...
Au revoir Docteur !
C'est soixante-dix euros...

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