
Mais ces bruits environnants dont il sentait qu’il en subissait la proximité, le poids et qui exerçaient sur lui un curieux et indéfinissable pouvoir dont son langage ébauché ne pouvait permettre que la verbalisation sommaire d’une analyse simple, ces bruits « n’étaient pas les siens ».
Le jour où l’Homme comprit qu’il pouvait lui aussi revendiquer (et oui déjà, même s’il n’y avait encore pas grande monde pour lui interdire - heureux homme ! - quoi que ce soit...), le droit à l’expression par le rythme d’abord (l’idée de mélodie vint bien après sans doute), le droit de frapper un objet dans un but autre que celui de le transformer en un couteau utile, une « durable » flèche, mais pour en tirer désormais un bruit, un son, gratuits et éphémères et peut-être ainsi modestement chercher à égaler le cheval qui galope, le tonnerre qui roule, le cœur qui bat, et, qui sait, approcher en l’imitant l’entité extraordinaire qui régenterait tout « ça », « ce » ou « ces » dieux qu’il ne s’était pas encore mis en tête de vénérer, pour son malheur, peut-être, pour son bonheur, qui sait..... Se laisser « charmer » par le résultat de son propre geste de thaumaturge qui s’ignore encore, jusqu’à y trouver du plaisir, ce plaisir qui allait devenir, quelques dizaines de milliers d’années après, si suspect, si douteux, pour certains même obscène... un peu comme le coït sans le but de procréer...
J’imagine que lorsqu’il comprit qu’il pouvait ne plus se limiter à l’écoute «des autres», animaux, éléments, calmes ou déchaînés, se contenter du rythme et des modulations de ce qui l’entourait, mais générer lui-même quelque chose qui fût apprécié à l’égal de ce qui le fascinait, par désir, par peur, par plaisir, participer ainsi lui-même au "chant du monde", acquérant du même coup une bien innocente, involontaire mais désormais fructueuse et légitime indépendance, il devint musicien.
Est-ce à ce même moment qu’il s’appropria, en la reproduisant, l’image de l’« autre » qu’étaient bisons, aurochs, mammouths, antilopes et tigres, voire frères humains, nul ne le sait.
En bref, comme tous les peintres, le peintre de Lascaux, celui d’Altamira, sifflait-il, en travaillant ?
Le jour où l’Homme comprit qu’il pouvait lui aussi revendiquer (et oui déjà, même s’il n’y avait encore pas grande monde pour lui interdire - heureux homme ! - quoi que ce soit...), le droit à l’expression par le rythme d’abord (l’idée de mélodie vint bien après sans doute), le droit de frapper un objet dans un but autre que celui de le transformer en un couteau utile, une « durable » flèche, mais pour en tirer désormais un bruit, un son, gratuits et éphémères et peut-être ainsi modestement chercher à égaler le cheval qui galope, le tonnerre qui roule, le cœur qui bat, et, qui sait, approcher en l’imitant l’entité extraordinaire qui régenterait tout « ça », « ce » ou « ces » dieux qu’il ne s’était pas encore mis en tête de vénérer, pour son malheur, peut-être, pour son bonheur, qui sait..... Se laisser « charmer » par le résultat de son propre geste de thaumaturge qui s’ignore encore, jusqu’à y trouver du plaisir, ce plaisir qui allait devenir, quelques dizaines de milliers d’années après, si suspect, si douteux, pour certains même obscène... un peu comme le coït sans le but de procréer...
J’imagine que lorsqu’il comprit qu’il pouvait ne plus se limiter à l’écoute «des autres», animaux, éléments, calmes ou déchaînés, se contenter du rythme et des modulations de ce qui l’entourait, mais générer lui-même quelque chose qui fût apprécié à l’égal de ce qui le fascinait, par désir, par peur, par plaisir, participer ainsi lui-même au "chant du monde", acquérant du même coup une bien innocente, involontaire mais désormais fructueuse et légitime indépendance, il devint musicien.
Est-ce à ce même moment qu’il s’appropria, en la reproduisant, l’image de l’« autre » qu’étaient bisons, aurochs, mammouths, antilopes et tigres, voire frères humains, nul ne le sait.
En bref, comme tous les peintres, le peintre de Lascaux, celui d’Altamira, sifflait-il, en travaillant ?
2 commentaires:
S'il sifflait en tavaillant, il faudrait vérifier qu'il ne sifflait pas une oeuvre potégée, ce sale type! Parce qu'autrement, il s'agit d'une "audition publique à titre gratuit" et le Sacem fait payer!Non mais des fois!
Y avait-il déjà une atarac'?
Et oui ! J'ai fait, il y a quatre ans (pour le compte du programme Tacis de la Communauté Européenne) une conférence à Bakou -ville merveilleuse !)sur la question du droit d'auteur... J'avais participé à la mise en place d'une structure moins destinée à pousser les azeris à payer les droits des auteurs exterieurs, qu'à faire en sorte que les artistes azeris perçoivent les leurs (Alim Quasimov et Aziza Mustafazadé ayant élu domicile en Europe) ... Et je commençai par évoquer ce qu'avaient pû imaginer et ressentir les graffiteurs de Gobustan... Car la question finit par se poser , qu'on le veuille où non, qu'on soit d'accord ou non, même si c'est fort longtemps après, dès qu'on laissa des traces...
Pas de traces pas de droit
Pas de bras pas de chocolat
C'est comme ça ...
11:11 PM
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