Si vous saviez ! eh bien, vous allez savoir ! Pas par exhibition, mais parce que, ne m'étant jamais considéré comme unique, je pense ne pas être le seul à avoir vécu ça, d'une manière ou d'une autre.
Entre l'âge de cinq ans et l'âge trente-cinq ans, j'ai eu un rapport tragique à Noël... J'ai eu pendant ces trois lustres, des poussées de fièvre doublées de sueurs froides intermittentes et de mélancolie, du 20 décembre au 2 janvier de chaque année. Après ces inconfortables périodes réitérées, j'ai comme on dit, fait un travail, utile, et puis la crise de l'énergie de 1973 ayant fait son œuvre salvatrice : on a vu pour économie disparaitre peu à peu ces décorations qui me foutaient un bourdon noir...
Bien sûr je savais pourquoi ! Noël n'était pas gai ! D'abord on était interdit de Père Noël, emblème païen s'il en fut . C'était le Petit Jésus qui m'apportait mes jouets dont on me rappelait au passage que bien des enfants de mon âge n'en avaient pas autant, voire pas du tout... et que ce petit Jésus, oui, celui en cire de la crèche, celui qui avait perdu un bras dans un incendie antérieur allait mourir pour moi pour mes petits péchés d'enfant, trois mois après dans d'atroces souffrances sur la croix.
Noël donc comme chronique nocturne et de solstice d'une mort annoncée...
Résultat des courses : des troubles hystériques en cascades ...
Merci Maman !
Papa, il s'en foutait un peu du folklore de Noël. Il lisait Bloy, Céline et Maritain et ces couillonnades, ces rituels crypto-animistes, le laissaient dans un état d'indifférence absolue...
Mon père, dans l'histoire étant sans doute le seul vrai croyant de la famille. Mais ça restait pour lui une histoire entre lui et lui et Dieu, le contraire d'un prosélyte. Homme admirable !
Bon voilà !
Soyez rassurés, je n'ai plus de fièvre ! Au point même de nier en cette période, la possibilité d'avoir rencontré le virus de la grippe ! C'est malin !
Ah j'oubliais : La seule fois de ma vie où j'eus des poux, c'est à la messe de minuit que je me les chopai...
Tout petit, j'était très excité par Noël, je voulais posséder le monde et on ne me rapportait (du ciel ou de la cave-usine à jouets de mon père ?!) que quelques trucs qui ne correspondaient pas et de très loin à mes fantasmes !
RépondreSupprimerJ'aimais bien ce décalage, principe de réalité !
Plus âgé, vers 13-14 ans et jusqu'à plus de trente ans, Noël était une angoisse totale. Non pas à cause de la religion puisque nous étions une famille d'obédience chrétienne athée !
Angoisse plutôt liée au vide dans lequel m'avait placé mes parents, pas manque de finesse, par une éducation rigide et sans nuance qui me laissait pantelant et sans presque aucune défense...
Ensuite, noël ne fut pas sans angoisses latentes...
Cette année, pour la première fois, ça va : la réalité de la maladie des uns, la mort annoncée des autres, obligent tout autour de moi à relativiser les dorées fanfreluches de noël.
Et ça colle avec ce principe de réalité que j'appréciais tant, enfant !
Même si je me passerais bien allègrement de la mort et de toutes ces maladies qui rodent autour de nous ! Putain-puceau ! dieu, qu'est-ce qu'il est con ce mec ! Si c'est un Homme...
Moi, c'est à Lourdes que j'ai chopé ma première blennorragie, au bord du Gave !
RépondreSupprimerC'est qu'on appelle n'avoir pas de Pau...
RépondreSupprimerFaut pas se gaver...
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