En 4ème, j'eus pour
professeur de latin une sorte de géant flamand et sympathique. Il était
si imposant qu'on le surnommait affectueusement "zéro - tonne -
treize". Il vivait dans un petit appartement dans l'enceinte du collège,
avec sa maman. C'était une toute petit femme dont on avait peine à
imaginer qu'elle eut généré une telle masse en son sein. Elle racontait
un peu leur vie aux voisins, leurs
goûts culinaires respectifs. Le confort de l'appartement, comme tant
d'autres à l'époque, était des plus succins, aussi, décrivait-elle la
manière dont son fils aimé faisait sa toilette. Il se lavait dans une
cuvette et vu l'ampleur de la tâche s'occupait d'abord du visage, ensuite du torse, enfin, comme elle disait
pudiquement, "du reste" et puis des pieds ; c'était (Asterix commençait à
faire fureur) Obelix se lavant dans une gamelle... Je connaissais
cette confidence par une de leurs voisines qui la répandait sans aucune
malveillance, fut-ce imprudemment. Jamais je n'ai raconté ça à mes
petits camarades qui se seraient, bien sûr, moqués. Tout simplement parce que, ce fervent adepte de la
Grammaire Petitmangin, je l'aimais bien. Ca tient à peu de chose l'aura
d'un prof...
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