31 mai, 2012

Azerbaïdjan, la drôle d'alternative

Suite à la déconfiture de la France au Grand Prix Eurovision de la Chanson à Bakou, on s'est mis à parler de l' Azerbaïdjan et du régime politique qu'il connaît, voire subit. Je ne suis pas certain que si on avait gagné, l'analyse aurait été la même.

Quand l'Azerbaïdjan  acquit son indépendance, après quelques années de flottement,  de guerres avec l'Arménie, et de bagarres internes entre les divers et très puissants clans,  ce fut comme dans la plupart des  pays de l'ancienne URSS un  cacique du KGB qui réussit à s'installer au pouvoir, question de " savoir faire "... . Pour Heydar Aliyev, ce ne fut pourtant pas gagné d'avance, et c'est par des stratagèmes levantins dignes de la cour du Shah  de Shirvan, qu'il réussit enfin son premier coup, se faire le plus légalement du monde, dans un pays où le vote était une nouveauté,  élire président  de la toute nouvelle république indépendante et souveraine.  Son deuxième coup fumant fut, sentant sa fin prochaine  de nommer son fils llham  premier ministre avec droit de succession automatique en cas de décès du président en activité...
La Famille Aliyev  règne donc depuis plus de vingt ans sur ce pays délicieux et raffiné. (sans jeu de mot eu égard au pétrole qu'on y puise...). Le nom d'Aliyev c'est un peu comme Martin chez nous, c'est très courant et, prétendent certains, un patronyme d'origine kurde.  Il ne  faut pas voir dans tout Aliyev qu'on rencontre le bénéficiaire de prébendes d'un népotisme ambiant. 
Il faut reconnaître à la dynastie  Aliyev et à son fondateur  Heydar, à une époque où les mafias diverses envahissaient pour s'y installer définitivement et y prospérer nombre d'anciennes républiques soviétiques et souvent pas des moindres le mérite  d'avoir tué dans l'œuf et ce sans douceur,  toute espoir  de celles-ci de tenter leur chance à Bakou... Même le puissant  (et honorable...) Mac' Do qui y ouvrit un resto en 1999, a fini par plier bagages... Le fast-food, c'est les turcs qui l'ont inventé, et les azeris sont un peu turcs...
Comme je ne vous ferai pas, vous vous en doutez,  le coup de la tyrannie comme rempart salvateur  contre l'islamisme radical, couillonnade malsaine tout autant qu'absurde,   j'ajouterai que le respect de la laïcité dans ce pays où se côtoient cinq ou six  religions dont au moins les trois dites du "Livre", (le très orthodoxe Mstislav Leopoldovitch Rostropovitch était natif de Bakou perdure et reste une particularité des plus étonnantes et ce depuis des siècles.    
Alors bien sûr, pour la démocratie totale et absolue,  on attendra, mais un pays sous la coupe des mafias en plus de celle de présidents élus, certes mais  à 80% des voix,  est-il vraiment démocratique ?

Ah, au cas où vous l'ignoreriez encore, j'aime profondément ce pays.

C'était la minute de géopolitique caucasienne de PPlemoqueur ! 

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