22 mars, 2012

La mort en direct

Ça y est, la radio en rêvait, Europe l'a fait !
J'ai assisté il y a quelques minutes à la mort en temps réel du tueur toulousain avec en prime les blessures de deux parmi les vrais pros venus l'arrêter.
Tout
était radiophoniquement organisé dès la veille pour nous faire profiter de l'aubaine, du spectacle, façon "Trêteaux de la nuit" mais pour de vrai. Crescendo des bruits de mitraillettes, accalmies, reprises, tacet et da capo une vraie symphonie mortifère en stéréo ponctuée de courts commentaires effectués par des journalistes tenus à distance qui ne voient strictement rien... Jusqu'à la cadence finale dont la dernière page n'est que la lecture en direct et venant de Paris du communiqué du ministre de l'intérieur... C'était bien la peine de se geler une nuit entière les couilles ou les ovaires pour en arriver là ...
En attendant, c'est fou ce que c'est rapide la mort d'un homme quand c'est prévu du point du vue médiatique : on a droit qu'à une prise, y a de la pub à passer après. On en profite à peine, c'est un peu comme le rayon vert, faut pas fermer l'œil, faut le guetter...
Suspens ? Tensions ? Mon cul ! ça devait finir comme ça, avec un allumé dangereux salopard pareil ! C'est comme Boléro de Ravel, une fois la modulation effectuée, on sait que ça se termine et de quelle manière.

Imaginez seulement que contre toute attente, il se soit rendu, les bras sur la tête, comme ce fut un moment annoncé ?
Du point de vue du spectacle ? nul ! Seul un autre fou vengeur ou douloureux, venant au débotté le dessouder sur le trottoir tout en sulfatant à l'entour, aurait pu sauver le spectacle. Faut reconnaître, ç'aurait eu de la gueule...

Vive la radio !


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