18 octobre, 2011

Les tours au téléphone et les tétines à base carrée

Je me rappelle que dès la fin des années cinquante, dès que le téléphone devint automatique (cadran, indicatif !), on a pu faire des "tours au téléphone", ce qui devint d'ailleurs avec le génial Francis Blanche (Monsieur Machepreau) jusqu'à Lafesse une fort durable attraction radiophonique que la brave mais un peu besogneuse Roumanoff tente aujourd'hui encore de faire perdurer.

A Poitiers, ville festive, l'une de ces premières farces, rançons de la technologie, fut durant quelques jours, celle des "tétines à base carrée". La blague effectuée en deux temps consistait à téléphoner dans un premier à un pharmacien de la ville ou d'ailleurs pour lui demander s'il avait en stock ces fameuses tétines (en fait, c'est le biberon qui était de section carrée). S'il répondait oui, et dans la plupart des cas c'est ce qui se passait, on lui recommandait de se les coller au cul avant de raccrocher. Deuxième temps, quelques minutes après, une autre voix, virile et assurée, rappelait le potard en lui expliquant très sérieusement qu'à la suite de plaintes de ses collègues auprès de son commissariat, on voulait savoir s'il avait été victime lui aussi de cette plaisanterie douteuse et s'il on lui avait conseillé "de vous les mettre, sauf votre respect, là où je pense". Dès qu'il disait oui, il suffisait de lui demander à quand remontait l'appel, et comme généralement il répondait, ce que nous savions, "il y a un quart d'heure", on lui disait "c'est bon, maintenant vous pouvez les retirer ! ".
Et puis celle-ci, brévissime, réservée aux notables locaux avec une prédilection pour les élus de tous bords et qui eut son heure et son succès, il n'y avait pas encore de liste rouge :
Une voix pseudo féminine appelait :
- Allo, X ?
- Oui, (répondait l'appelé)
- Allo c'est toi ? (lascive)
- Oui, mais qui est à l'appareil ?
- C'est Éva, ta petite Éva ! (suave et susurré)
- Quelle petite Éva ?
- eh va chier, vieux con !
Je vous l'accorde, c'était basique.
Nous en avons fait... nous faisions même des soirées-blagues, chez les uns ou les autres avec, je dois l'avouer, la complicité parentale quand ce n'était pas la participation...

Des fadaises, d'avant les "Fadet's"

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