07 octobre, 2011

les histoires que racontait mon père

Mon père fréquentait pour des raisons professionnelles les curés. L'engeance était la moins charitable du monde et ce, même, sur un terrain où on ne l'aurait pas attendue, celui de l'humour. C'était l'époque des soutanes, d'avant Vatican II, quand ils avaient des "gouvernantes", c'est à dire des bonnes d'âge canonique souvent payées au "lance-prières"... C'est ainsi qu'un jour, convié à déjeuner chez l'un de ses clients, "doyen" d'une grosse et riche paroisse, il fut pris à témoin à la fin du repas par l'ecclésiastique rassasié et réjoui qui lui dit en montrant sa dévouée servante, portrait craché de Fernandel :
"Ne trouvez-vous pas, cher Monsieur, que Marie a un profil chevalin ?".
Mon père interloqué se réfugie dans un silence gêné tandis que la servante, comme résignée, sourit, découvrant sa denture.
"Ah, dit le curé, la vieille a ri d'elle !"

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