20 juin, 2011

Louis-Ferdinand ou "Dis-moi, Céline, les années ont passé..."

Oui, mais pas pour tout le monde.
Céline
ne sera pas fêté dans une semaine à l'occasion du cinquantième anniversaire de sa mort.
Il s'en fout, Lucette et nous aussi, l'obituaire mondain, le monument national, c'est pas de notre ressort...
Mais ce n'est pas seulement lui que les censeurs, grands prêtres de l'Insignifiance fustigée par Castoriadis, punissent, non, c'est l'intelligence, le génie, insupportables à ceux qui, n'ayant pas une once des siens, usent de leur passager pouvoir pour, au nom d'une morale dont ils s' accommodent quotidiennement des moindres fluctuations, des pires arrangements, des plus vils avatars, faire gratuitement injure en se haussant du col à celui qui les écrase tous.
Tu fus, certes, une bizarre, atypique et très féconde ordure, Louis-Ferdinand, seulement, tu restes unique. Ceux qui te bannissent aujourd'hui de la République du Souvenir au nom, en mémoire de ce que tu payas sans ristourne, sans dégrèvement, sont de tristes et médiocres enflures, des ginguets, des secs, des chiures de l'Histoire et, curieusement, de cette droite prête à, comme tu le fus, pactiser à son tour avec les pires concepts voyous racistes extrêmes, sans l'excuse ni encore moins l'espoir d'avoir jamais un jour un poil, un fifrelin de ton esprit, un soupçon un atome de ce qui fait ton art.
Craindraient-ils, en rendant hommage à ce que tu fus de meilleur, qu'on pense que ce serait, un peu comme un aveu, à ce que tu fus de pire ?

Ils viennent, inquisiteurs modernes, d'inventer l'autodafé médiatique...
On n'arrête pas le progrès, t'aurais dit...


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