27 mars, 2011

la gerbe à 7h45

En me rendant au bureau de vote où j'assesse, je croise sur une pelouse un vieux monsieur que je connais de vue et qui fait chier dans l'herbe où viennent jouer aussi des gamins son énorme berger allemand. Je vais le voir et je lui dis que les crottes d'un si beau chien faut pas les laisser perdre, qu'il faut les ramasser.
Alors d'un seul coup, il se tourne vers moi et me dit, "c'est pas ça qui est scandaleux, c'est les noirs qui dégueulassent les sièges dans le train, et levant le point, il me hurle bouffi de haine : Vive le Pen". Ce genre de cons je sais comment les prendre : " J'ai jamais marché dans une crotte de noir, mais toi, t'es plus crade qu'un arabe ! Vive Sarko ! " lui dis-je en caressant le molosse qu'est plus doux que Winnie the Pooh. Il en revient pas, le vieux fumier, se faire traiter ainsi par un sarkozyste ! il comprends plus, il reprend son chien, il se casse, outragé. Personne d'autre que lui ne m'a entendu...
Je le revois une heure après au bureau de vote ; il ne peut pas imaginer un instant que le mec qui vérifie sa carte d'électeur et sa pièce d'identité est celui avec lequel il vient de se friter. Moi je l'ai bien reconnu, je sais pour qui il a voté au premier tour.
N'empêche qu'un dimanche matin au saut du lit, ça brasse !

3 commentaires:

  1. Bravo ! Vous ne manquez pas de courage, je n'aurais jamais osé carresser un tel chien !

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  2. Je crains moins les chiens que les hommes...

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  3. Une nuit sans lune je me suis promené dans la forêt de Fontainebleau et j'avais surtout peur d'une présence humaine, de rencontrer quelqu'un ; je ne craignais pas les animaux.
    L'homme est inquiétant voire dangereux pour l'homme...
    C'est dramatique !

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