06 décembre, 2010

Enterrement de permière classe et tranche de vie

Aujourd'hui on a enterré Bernard. Il jouait du trombone à la fanfouille depuis quarante ans et, c'est rare, avait de solides connaissances de solfège. Il avait 85 ans en paraissait dix de moins. Grand, sec, vigoureux et éternel queutard. Il possédait de la bonne terre briarde par dizaines d'hectares et aurait pu, depuis longtemps, arrêter de bosser. NON ! il continuait et c'est sans doute ce qui l'a tenu en pleine forme jusqu'à la crise cardiaque qui l'a eu, en moins de deux, lundi dernier, bref, ça l'a fait vivre vieux et ça l'a tué aussi... Ce genre de truc, de contradiction insurmontable, d'aporie de la vie, ça me fascine.
On lui a fait de la musique. L'"Ave Maria" de Gounod/Bach do-mi-sol-do-mi, sol-do-mi, et puis une marche napoléonienne sol, sol, sol-sol, si(b), la(b)-sol, sol, sol-sol, qu'il aimait particulièrement... J'ai tenu le clavier, normal, je suis le président.
Tout ça pour vous dire que je suis pas rancunier, car il me détestait cordialement et le montrait à chaque occasion qui lui était offerte, après tout, bonnes ou mauvaises, il avait sans doute ses raisons, personne n'est parfait.
"Les morts sont tous des braves types" disait mon "pote" Brassens. Ça, ça reste à prouver.
Alors, "Dieu reconnaîtra les siens ! " comme disait Simon de Montfort. S'il existe, c'est plus que probable !

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