Dans la gueule du Point

La Point est un canard de droite, y en a d'autres, c'est comme ça, y a pas de raison, j'admets, j'ai quelques élans démocrates. Mais le Point est un canard de merde, c'était pas obligé et le Point est aussi un canard de merdeux, c'est désormais prouvé. Le Point, ses folliculaires et ses grands zélateurs de la politique-sarkozy se sont fait, par la particulière légèreté de l'un d'entre eux, piéger comme des bleus. Derrière la une de cette semaine que ne désavouerait pas Minute s'il avait encore des lecteurs, se cache une supercherie dont le gazetier a été la victime, mais pas innocente du tout et pour l'avoir bien cherché. L'histoire est savoureuse et je vous renvoie au site de"Arrêt sur image" où vous pourrez tout lire et tout comprendre.

http://www.arretsurimages.net/contenu.php?id=3410

Alors bien entendu, la question va exploser dans son intégrale mauvaise fois. A-t-on le droit de mener à ce point les journalistes en bateau, qu'ils soient de droite ou de gauche, "sans mettre la démocratie en danger" ? puisque c'est désormais la question ultime posée par ceux qui veulent sa peau. De toute évidence oui, lorsqu'ils ont pour vocation, projet de vie, de se transformer en petits missionnaires d'une certaine politique avant, ou au lieu, de faire (honnêtement ?) leur boulot.. Ce "Ce qu'on n'ose pas dire", prétérition la plus foireuse du jour et avatar colliqueux de l'antique "La France a peur" les charge en masse, jusqu'aux tréfonds du fion. Bref "l'honneur perdu" de la profession s'est fait rouler dans la farine par un rebeu de 25 ans d'âge dont il faut reconnaître le réel talent de comédien, d'improvisateur, (même si l'accent choisi est assez syncrétique, ce qui d'ailleurs laisse à penser sur la connaissance réelle de la banlieue du journaliste), le sang froid et la profonde et vive intelligence. "Je n'ai fait que lui dire ce qu'il attendait que je lui dise" dit en substance le mystificateur. On va maintenant arguer que c'est peut-être lui qui aurait manipulé le manipulateur ? Allons... Il n'avait rien demandé et la une du journal, c'est pas lui qui 'l'a concoctée comme préambule a toute la comédie... Oui il l'a manipulé, le journaliste, mais comme on manipule une marionnette, avec talent, en lui faisant faire ce qu'elle doit faire, Gnafron n'est pas Guignol, un journaliste du Point n'est pas un renard du Canard... Tu veux du sensas, glandu ? Je vais t'en fournir. Il lui en a fourni

C'est d'autant plus drôle que le journaleux en question, trop content d'avoir réalisé son intervioue au téléphone, sans se déplacer, a fait oeuvre littéraire en décrivant avec précision une femme africaine qu'il n'a jamais vue et qui était un homme... "Nobody's perfect..."
Journaliste. C'est un métier honorable. Petit télégraphiste du gouvernement c'en est un autre. Faut pas confondre. Au risque de passer pour un malhonnête ? bôf, aujourd'hui c'est pas grave... En revanche passer pour un malhonnête doublé d'un con, voila un cumul de mandats difficile à assumer.
Mais pour exonérer la presse de la responsabilité d'aucuns vont dire que c'est scandaleux, qu'à travers le pisse-copie, c'est le lecteur du Point que le mystificateur a visé avant de l'abuser. Ben oui, il n'a qu'à lire autre chose.