15 août, 2010

Ramadan et bonne bouffe

Je rigolais gentiment même si j'étais un peu agacé, il y a quelques jours, au titre de la laïcité, à propos du Ramadan, je m'énervais en fait surtout de l'annonce qui en était faite, tout comme celle de l' Assomption, d'ailleurs, idem si ç'avait été Hanouka, mais c'était pas !
Hier, j'étais à Paris et je me promenais à bicyclette entre Colonel Fabien et Père Lachaise. Ramadan partout. Toutes les boutiques de bouffe qui tournent à plein régime et puis les petits marchands d'herbes, persil, menthe, citronnelle sur leurs étals en carton. Bien plus loin, jusqu'aux Puces de Montreuil, y en avait ! Je pense alors à tous ces commerçants en surchauffe qui bossent toute la journée à vendre de la bouffe sans manger... Un truc à devenir fou ! Il en faut de la rigueur pour pas craquer, bien sûr, ils sont pas obligés, n'empêche ! Et puis, c'est que ça à l'air vachement bon et pas cher de toute évidence. Si j'avais un congélateur de taille, je ferais le plein d'épaules d'agneaux... Et les pâtisseries, surtout. Bon, y a de l'industriel, c'est clair, de la corne de gazelle, du baklawa et du griouch moulé, à la chaîne, mais il y aussi de délicieux petits paniers enveloppés comme des bouquets de fleurs dans la cellophane fermée en haut par un bolduc joli, garnis de merveilles croquantes d'amande qui dégoulinent de miel et de fleur d'oranger, que de braves femmes qui les ont fabriquées la veille, apportent, m'a-t-on dit, le matin aux magasins de qualité qui savent choisir leurs fournisseurs.
Ramadan, une fête religieuse, certes, mais aussi la fête du goût, des bonnes choses, du plaisir, du sensuel, de la vie. Ok, ça manque un peu de jaja... Mais ça rigole, ça plaisante, ça vit dans la rue... De toute façon, faut se préparer, avec le réchauffement, dans vingt ans on cueillera les dattes et les agrumes aux Buttes Chaumont.
Allez ! couillons sectaires, boules de haine, ministérielles ou non, l'Islam, si c'est pas qu'un cadeau, c'est pas non plus que niqab et fatwa !
Alors, voir nos compatriotes musulmans bâfrer et pas n'importe quoi et très visiblement y prendre du plaisir, je dirai pas que ça me rassure, j'ai pas peur, simplement, ça me réjouit que vous pouvez pas savoir! J'ai plus en commun, je l'affirme, avec un imam qui se lèche les doigts qu'avec un énarque végétarien.
A mon avis, mais ça n'engage que moi, vu ce que j'ai vu hier, il vaut mieux se faire inviter à bouffer chez des musulmans un soir de Ramadan qu'un dimanche de Carême chez des calvinistes modernistes qui le pratiquent, paraît-il, désormais.

1 commentaire:

  1. J'ai le souvenir ému (enfin, mes narines se souviennent) du ramadan de nos voisins kabyles quand j'étais petite et des rires joyeux montant de leur cour. C'est sûr, quand ma bonne mère décrétait carème chez nous, ça sentait moins bon, et plus triste.

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