30 août, 2010

Les Roms et le postulat de l'irrégularité et de son "traitement"dans sa "globalité"

Je pensai à ça à l'instant...
Ok ! toute personne qui est depuis plus de trois mois sur le sol d'un pays européen intra-Schengen qui n'est pas le sien doit justifier quand d'aventure on le lui demande d'un emploi et d'un domicile. Ok encore, d'accord ! c'est la loi. Mais la loi ne s'applique qu'à une personne à la fois, pas à un groupe ethnique quel qu'il soit, comme ce fut le cas sous Vichy. Le coup de génie de Vichy et de ses inspirateurs, c'est de passer du particulier au général. C'est, mine de rien, ce qui se produit aujourd'hui.

Si au hasard d'un contrôle, dans la rue, un ressortissant isolé de la communauté Rom se fait gauler, d'accord, on le vire, Dura Lex... Mais un contrôle de police ne peut être que personnel, pas de groupe, que je sache pas besoin de fouiller dans le Dalloz. C'est pourquoi, une descente dans un camp de Roms est-elle réellement un contrôle personnel dans la mesure où ce contrôle s'effectue selon des critères un peu bizarres, y a-t-il eu plainte de voisinage, tapage nocturne ou même diurne... ? Et quand bien même si c'est peu probable, c'est un peu léger au regard de la loi. Comment effectue-t-on au hasard, sans projet initial un contrôle individuel de dizaines de personnes en même temps. Je ne me suis pour ma part jamais fait contrôler en famille, même "élargie" sous le prétexte j'étais français, et pourtant, ça se voit !

Ce en quoi, contrairement à ce que d'aucuns prétendent, ce gouvernement se comporte exactement même si les conséquences sont bien entendu et heureusement moins graves, comme l'Etat Français de sinistre mémoire, en traitant aujourd'hui "globalement" ce qui est, c'est incroyable de ressemblance, devenu la "question Rom". Ce n'est pas parce que ses conséquences sont moins graves que l'intention ne l'est pas, c'est ce qu'on appelle la morale.

Je n'ai, je l'ai dit, aucune sympathie pour les Roms, je ne suis pas obligé. Mais ça ne change rien au fait que je les défendrai toujours sur ce terrain tout simplement parce qu'au titre d'êtres humains, je les, quel drôle de mot, respecte, la réciprocité, je m'en tape. Car dans le cas de figure, c'est binaire, ne pas les défendre ou les ignorer, c'est pareil, c'est se joindre, par défaut, à ceux qui les malmènent, ce qui m'est impossible. Au bout du compte, c'est un choix, une question d'honneur en quelque sorte, pour ceux pour qui ce mot a encore quelque sens.

"Traiter" : l'horrible mot qu'on utilise quand on parle des blattes, des parasites, des nuisibles.

Vérifier une personne isolée dans la rue, c'est un contrôle. Boucler un campement de fortune et arrêter tout le monde fût-ce après vérification de l'évidence, c'est une rafle, c'est comme ça, c'est le mot, y en n'a pas d'autres. C.Q.F.D. ! Quoi ? le mot et l'idée, ou le mot et la chose n'auraient rien à voir ? Tu déconnes ? J'imagine, j'espère que je ne suis pas le seul à m'être fait cette remarque.



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