Vous parlant ce matin de Gérard Souzay, je verifie ses dates sur Wikipédia et je tombe sur ces quelques phrases :
"Dans les années 1950, le style de Souzay devint la cible d'un ensemble de critiques quand il fut cité par Roland Barthes dans un de ses essais Mythologies [6]. En voici deux extraits qui deviendront par la suite des modèles de l'analyse sémiologique. "... ayant, par exemple, à chanter une "tristesse affreuse", il ne se contente ni du simple contenu sémantique de ces mots, ni de la ligne musicale qui les soutient : il lui faut encore dramatiser la phonétique de l'affreux, suspendre puis faire exploser la double fricative, déchaîner le malheur dans l'épaisseur même des lettres; nul ne peut ignorer qu'il s'agit là d'affres particulièrement terribles. Malheureusement, ce pléonasme d'intentions étouffe et le mot et la musique, et principalement leur jonction, qui est l'objet même de l'art vocal."
"Il faut d'ailleurs rappeler ici que l'esprit mélodramatique, dont relève l'interprétation de Gérard Souzay, est précisément l'une des acquisitions historiques de la bourgeoisie : on retrouve cette même surcharge d'intentions dans l'art de nos acteurs traditionnels, qui sont, on le sait, des acteurs formés par la bourgeoisie et pour elle."
Quelques années plus tard Roland Barthes fit des critiques semblables à l'encontre du baryton Dietrich Fischer-Dieskau. [7]."
C'est marrant comme quoi même les gens les plus prétendument et soi-disant intelligents se trouvent parfois pris au piège de leur intelligence quand ils la poussent vers la surchauffe. Tout ce que Barthes dit ici est vrai.C'est vrai comme un truisme. L'art de Souzay est celui de sa classe (la bourgeoisie) mais aussi celui de son époque. Barthes ne cite pas Bernac l'ancien, Camille Maurane ou Jean-Christophe Benoit, tout autant paradigmatiques d'une façon de chanter française de cette époque mais, et c'est ce qui fait qu'ils l'intéresse peu, lui le mondain, beaucoup moins célèbres. Il oublie par ailleurs, et ça ça m'étonne, de dire que c'est le genre qui veut ça... Tout ce répertoire est bourgeois, inévitablement... La façon de le chanter ne peut donc que l'être à l'époque où il parle. Si Barthes avait vécu assez longtemps pour connaître les nouveaux musiciens de l'ère des baroqueux, il aurait entendu bien plus choquant encore, une façon de chanter musicologiquement vraisemblable et à ce titre totalement aristocratique, avec ses codes, ses manières, ses chichis retrouvés, réconstitués, à l'ancienne... Et puis, il oublie une chose, le Barthes dans ses excès, ses ruses de vieille coquine, c'est que bien des chanteurs populaires chantaient comme Souzay (Trenet son contemporain était certes un bourgeois, mais ceux qui l' écoutaient assez peu) roulaient les airs, prenaient des airs, en faisaient des tonnes, trahissant donc, de ce fait, les prolétaires qui ravis, en redemandaient ... Au point même qu'on pourrait dire tout autant que Souzay chante comme un chanteur de Caf'conc', un chanteur populaire,cqfd... C'est pas si simple, vois-tu, camarade Barthes, surtout quand on n'a rien à proposer de mieux.
En fait, plus qu'à l'art de Souzay dont il ne dit en somme rien d'intéressant, c'est à son bel habit, sa sape, sa cape et son noeud-pap que Barthes, un peu couillon mais grand spécialiste ès-chiffon, s'en prend... Jalouse, le Roland, du beau Gérard, de sa queue de pie de concert ou bien de son talent ? Quand on dit de pareilles bêtises, ou pire, de telles banalités, c'est à se demander...
Mouais... Mais barthes, enfonceur de portesouvertes, est lui-même plus bourgeois que ces bourgeois prétendus! Cette "chasse au bourgeois", obsession des Mythologies est grotesque, come Barthes! Jusqu'à l'idée d' "écriture bourgeoise" dont Céline, petit bourgeois populiste serait exempt!
RépondreSupprimerPour la définition de bourgeois, je préfère Goblot, pius clair, plus important et dont le livre "la barrière et le niveau" est gratuit sur le net;que dit goblot, pompé par bourdieu d'une façon éhontées (bourdieu l'a admis).Eh bien il dit ça: Le bourgeois est celui qui veut que ses enfatns fassent de bonnes études"...
ce qui 'oppose à "prolétaire", celui qui "n'est riche que de ses enfants" et les exploite come autrefois à rome et partout dans le monde encore ujourd'hui. Le prolétaire "prolifère" (même racine latine" pour exploiter, voire vendre sa progéniture. Et si ça ne va pas, il abandonne, come dans le très réaliste "petit poucet"... Et la prohibition du travail des enfatns, come le féminisme sont essentiellement bourgeois, comme d'ailleurs l'anti-esclavagisme et l'anti-racisme...on l'a vu lors de l'affaire Dreyfus!
bref, on n'est pas sortis de l'auberge et Barthesd a tojours dit n'imùporte quo d'une façon brillante mais fausse, même en disant le vrai: accumulation de truismes, amateurisme et obsession de la bourgeoisie..."névrose de classe" à l'envers ou à l'endroit!
Vive diderot, Condorcet et les lumières, inventeurs de la Liberté, du mons de la vraie, qui est essentiellement bourgeoise! Comme d'ailleurs la notion de fraternité! (universelle et on catholique...chose marante car catholique veut dire, prétentieusement "universel"...religion d'esclaves, hargneuse, récupérée par la bourgeoisie,qui l'a adoucie) venue du fils du bourgeois Joseph gros entrepreneur)
tous les "saints" sont bourgeois ou presque, les ascètes genre Gandhi, de foucault, l'abbé Pierre...sauf la mère teresa qui est aristo! Et c'est une certaine honte d'être bourgeois qui mène à ce genre de position!
Mais il n'y a de salut que par la "bourgeoisie éclairée"! La pensée de Barthes est toujours un peu moche! Il faut assumer sa classe!Etonnant, non?
hors landau!
Avec ma soeur aînée, on avait inventé la notion de "truisme évident", redondance qui s'applique bien à barthes!
RépondreSupprimerHors landau
Oui... le discours de Barthes ne serait donc qu'une logorrhée de maquillage destinée à masquer l'"évidence du truisme" ?
RépondreSupprimerEntre le minimalisme d'Arvo Part et l'opulente baudruche barthienne, on est mal barrés en ce 18ème jour de mai...
De toute façon, qu'est-ce que la bourgeoisie? Le refus du sublime, dénoncé par goblot, la volonté de culture décorative, mais pas trop savante, sinon on est un "intello", berck... tout ça fait plus penser à Audiard, anarchiste de droite, très à droite (voir qui étaient ses vrais amis, comme Brassens, d'ailleurs. Et desproges: les faux de gauche n'aiment pas l'humour, mais se repaissent de la dérision de droite) qu'à Seillières! Zola, bourgeois "arrivé" a fait plus pour la liberté que 234567000 luttes syndicales. Condorcet et diderot n'ont pas grand chose à voir avec les Mulliez! Ni les Badinter avec Raymond Barre!
RépondreSupprimerDe plus, et Barthes en témoigne, la bourgeoisie est la seule classe qui se moque d'elle-même et le bourgeois traite facilement un autre bourgeois de "bourgeois"! On ne voit pas un ouvrier se mosuer d'un autre en le traitant de "prolétaire"! LA (petite) bourgeoisie pratique l'auto-dérision, faute d'humour.
De plus est-ce une notion réservée à nos moeurs actuelles, à notre civilisation? JE l'ai déjà dit: Joseph, le charpentier, entrepreneur arrivé, a fait éduquer soigneusement son fils, qui comme tant de fils de bourgeois nantis est devenu mystique hippisant! On se croirait dans une grande famille du XIXe.s.
La "chasse au bourgeois" de Barthes lui a sans doute permis de se dédouaner de sa "honte de classe"!
Alors la musique? La musique crée sa bourgeoisie, certes, dès qu'ele e sert plus à danser, à célébrer...Dès ue même faite pour la religion, elle devient plaisir autre et profane (moi, j'écoute la Passion selon Saint Matthieu, je suis aux anges mais athée comme une tasse)...
Mais la bourgeoisie c'est aussi l'efficacité... Et le destin des autres classes: aujourd'hui, un ouvrier qualifié, à retraite assurée (malgré tout), à sécurité de l'emploi, possédant une voiture est un supernanti par rapport à un pauvre. Et comme la classe oouvrière actuelle partage grosso modo les conceptions morales de la bourgeoisie catho, racisme et homophobie, hélas, souvent compris dans le lot de ces valeurs ordinaires, où sont les bourgeois?
Peut-être partout où l'on critique les bourgeois!
Itelligent, Barthes?non, très con: lisez Goblot, gratos sur le net, et vous verrez ce qu'est l'intelligence dans un texte simple, facile à lire parce qu'il est beau! Et fondamental!
hors landau