06 octobre, 2009

Des mots et des idées pour des comportements

La psychologie depuis qu'elle est devenue une affaire du quotidien a fait que certaines idées et les mots qui les désignent ont quasiment disparu du système de pensée et bien entendu aussi du vocabulaire "y afférent"... C'est ainsi que par la volonté de trouver des raisons puis parfois des excuses à certains comportements criminels selon nos codes, nos us et nos coutumes, on a fini par oublier des mots et des concepts qu'on utilisait autrefois.
Je m'explique.
On a vu récemment les procès de tueurs en séries. Ces personnes ont subi des expertises sérieuses dans le but de définir leur degré de responsabilité dans les actes qu'ils ont commis, reconnus et pour lesquels la justice leur demande des comptes. On a donc, pour faire ce travail, des médecins, psychiatres, experts, qui font leur boulot avec les outils qui sont les leurs. Ils déclarent que ces personnes sont ou non sous l'emprise de "pathologies". Tout ça est cadré, sérieux, rien à redire.
On a en revanche évacué des concepts dont on peut penser à juste titre ou non, qu'ils étaient trop empreints de religiosités et moralistes pour être pris en considération par l'académie de médecine où par le ministère de la justice.
C'est ainsi qu'on se dispense d'une question où d'une affirmation.
Et si un tueur, fut-il en série ou même simple assassin était tout simplement "MÉCHANT", s'il avait commis son ou ses crimes par :
- paresse (fut-elle seulement intellectuelle)
- orgueil
- gourmandise
- luxure
- avarice
- colère
ou par
- envie ?

ex-catho, moi ? un peu janséniste, "prédestinationiste" ! Décidément on ne peut rien vous cacher ! En attendant, essayez de parler le plus sérieusement du monde autour de vous de "Méchanceté". Vous verrez la tête des gens, et la surprise qui est la leur.

Je reste en même temps persuadé que si le mot et l'idée sont bannis de la parole du juge et de celle de l'expert-psy, ils restent en revanche profondément ancrés dans la pensée des jurés... Il faudrait leur demander.

7 commentaires:

  1. Anonyme3:35 PM

    J'essaie d'éviter le vocabulaire psy, à l'exemple de mon ex-femem qui est psychologue mais l'évitait dans la vie courante...Un tueur est dx'abord un salaud...Sa définition psychiatrique ne m'appartient pas..;De même que j'utilise plus facilement "vantard" ou "prétentieux" que "narcissique"! contrairement à un certain psychopathe obsessionel euh, non: emmerdeur tenace!

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  2. Anonyme5:03 PM

    Encore plus dur: employer ces mots là à propos d'un enfant ... intolérable! La société ne peut plus les entendre.
    J'ai participé à des réunions d'instits où, protégées par le fait d'être ente soi et après vérifié qu'il n'y avait pas de micros planqués (jamais au resto par exemple), elles s'autorisaient à évoquer en ces termes les emmerdeurs, les cons et les petits salauds à qui elles faisaient classe. Pas facile pour elle et pas assumé, culpabilisant même, juste une petite pause cathartique avant de se remettre au jargon et aux dogmes pédago du genre : il n'y pas d'enfants difficiles, il n'y a que des élèves en difficultés...équivalent IUFM de il n'y a pas de femmes frigides, il n'y a que de mauvais amants! Dans les 2 cas peut-être pas toujours faux mais qui t'aide pas beaucoup quand tu es dans le cas de l'amant...ou de l'instit!
    e-start

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  3. Anonyme8:24 PM

    Méchant...Beau mot! Mé, c'est mal et chéant, c'est l'ancien participe du verble choir... Le méchant "tombe mal"... Ca laisse à penser, non?
    Hors landau

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  4. C'est de l'éducation de base : il était interdit, chez nous, de mépriser ceux que nous devions plaindre parce qu'ils étaient malheureux : les malades, en premier lieu. Puis, tous les opprimés, et ils sont légions.

    L'insulte qui fait fureur sur le Web, c'est celle qui consite à envelopper l'agressé dans un réseau de mots tout droit sortis du vocabulaire psy. Mots qui, TOUS, étiquettent des conditions de santé atroces, que nous ne souhaiterions pas à nos pires ennemis !

    Jusqu'au handicap profond, qu'on balance à la tête d'un Président, en l'appelant " Nain ". Mes amis de courtes tailles, ici, ne trouvent pas ce vocable "amusant" et me demandent s'il est d'usage, en France, de se moquer des infirmes ?

    Et quoi donc répondre ?

    Où l'est, l'empathie ?

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  5. C'est ainsi qu'on ne doit pas dire :

    "Ce putain d'aveugle me gonfle"

    mais

    "Ce non-voyant au Moi surdimensionné est en souffrance"

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  6. ouais, mais c'est pas sa qualité de "non-voyant" qui te gonfles, c'est qu'il ait un ego sur-dimensionné.

    mouhaaaaaaa !!!

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  7. Heureusement ! mais tu vois comme tu es, Lise !
    Qui te dis que ce n'est pas le fait qu'il soit "en souffrance" qui me gave, moi le grand empathique, plutôt que la taille de son Moi ?

    Tu avais occulté cette troisième part de la proposition !

    Voilà !

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