27 septembre, 2009

Jean Françaix enfin reconnu !

Lu dans une excellente critique discographique de Maxim Lawrence dans le Monde de la Musique de juin 2009 : "Il est encore de bon ton de faire la fine bouche au seul énoncé du nom de Jean Françaix. Pourtant, l'écriture est d'une habileté, d'une franchise et d'une élégance souveraines. Il est vrai que le plaisir sonore n'était plus à la mode au début des années cinquante"...
Voilà, tout est dit, d'un des compositeurs français contemporains les plus joués à l'étranger. Il faut qu'on se le rappelle, Jean Françaix n'a rien à envier à personne.
J'ai rencontré Jean Françaix à la fin de sa vie. L'homme était délicieux, vif, cultivé, et honteusement doué... Il était aussi d'une drôlerie incroyable dont sa musique est souvent le reflet. Mais c'était aussi un homme que la spiritualité ne repoussait pas tant qu'elle n'était pas inscrite dans un processus religieux et surtout pas prosélyte... Son sublime, capiteux, et si curieusement jubilatoire Apocalypse selon Saint Jean est la preuve de cette pensée qui aime à s'incarner. Français posséde avec Poulenc, Tailleferre, Messiaen bien sûr et quelques autres, ce goût irrépressible de la musique charnelle et cette belle aptitude à la manifester. Et oui, ça existe... et on va pas s'en plaindre. Et d'aucuns vont me dire : blasphème et anathème ! quoi ? vous mettez côte à côte Messiaen et Jean Françaix ? mais oui, ignorant que vous êtes, contrairement à vous qui ignorez Françaix, pour mon plus grand bonheur, moi, je sais apprécier l'oeuvre de chacun des deux, l'un tout autant que l'autre...
Jean Françaix avait été et était victime des ukases des bien-pensants de la pensée moderniste... Il était aussi et par les mêmes (tous les coups, surtout les plus foireux sont permis !) victime d'allégations imbéciles et diffamatoires. Mais en bon rigolard, il se marrait en recevant ses relevés Sacem... Il s'était renseigné Jean, histoire de rigoler ! ses droits de compositeurs dont il vivait fort bien étaient bien supérieurs à ceux de ses contempteurs... Curieusement, parfois, la justice immanente passe par là...

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