05 mars, 2009

"Ô Sari Marès", la chanson par ma mère interdite

Je me rappelle que de retour de colonie de vacances je chantai fièrement à ma mère cette chanson de marche qu'on m'y avait apprise :

Ô
Sari Marès, belle amie d’autrefois,
En moi tu demeures vive.
L’amour est plus fort que la vie et que la mort:
Qui peut arrêter son essor ?

Je veux te revoir, ô mon vieux Transvaal
Plaine semée de chaumes
Où le vent parfumé dans les arbres toujours verts,
Sans cesse d’amour nous parle
Où le vent parfumé dans les arbres toujours verts,
Nous parle d’amour toujours.

Et quand je pris l’eau pour quitter mes amours,
Le diable gonflait la voile.
Depuis en mon âme rien ne peut effacer
Les claires images du passé.

Je me rappelle qu'aussitôt que je l'eus terminée, ma mère gentiment mais fermement me demanda de ne plus jamais la chanter. Comme je m'en étonnais, car il n'y avait rien de choquant dans cette jolie chanson, elle m'expliqua qu'en Afrique du Sud, les afrikaaners, les colons qui maltraitaient les noirs la chantaient tous, et qu'elle ne comprenait pas comment le curé qui dirigeait la colo avait eu l'idée de nous l'apprendre.

Comment savait-elle tout ça ? J'ai oublié de le lui demander. Je fus obéissant, je ne la chantai jamais plus. Mais curieusement, je m'en souviens comme si je l'avais apprise hier...
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