21 décembre, 2008

Comme un coq en plâtre !

On a commencé à causer vraiment le jour où il a entrepris de peindre le mur de son jardin, coté rue. Ça lui a pris des semaines car il a fait ça avec des vieux fonds de peintures venant de pots, de couleurs et de qualités diverses qui s'obstinaient à ne pas sécher. Le mur il l'avait déjà restauré et vachement bien, car c'était son métier, maçon. La peinture en revanche c'est pas vraiment son truc... sauf qu'il est en retraite, qu'il a quatre-vingts ans bien sonnés, qu'il est vert et gaillard et qu'il faut bien s'occuper. Et pour s'occuper, il s'occupe. C'est donc après avoir tambouillé sur sa maison tout ce qui pouvait l'être (parfois avec un pinceau au bout d'une perche en grimpant sur une chaise, au risque de ses fémurs) qu'il s'en est pris, cet été, à sa clôture, enfin, à la margelle du mur. Ça a fini par donner une sorte d'enduit gris avec des nuances "Parme"... du frais, du délicat. En plus, pendant qu'il peint, en bermuda, chemise à fleurs, sur le crane un chapeau de paille à moitié dévasté, il chante à tue-tête, Tosca, mais aussi Bella Ciao, car non-content d'être italien, il est aussi un peu anar, anti-curé, et puis faut dire aussi que ça emmerde sa femme qui a honte et sort régulièrement en furie de leur maison, le torchon sur l'épaule, pour le faire taire... sauf quand je chante avec lui... "Il est gai comme un italien, quand il sait qu'il aura de l'amour et du vin" disait la chanson... Mais sa douce, elle, elle est pas d'accord ; de l'amour c'est plus vraiment de saison, du vin, il en manque pas, mais pour ce qui est de chanter gaiement comme un italien, dans la rue, pas question !

Bref, il s'est vengé de la discrétion ambiante ! quand il a eu fini le mur, il a dégoté j'ignore où ce superbe coq qu'il a placé sur la colonne gauche de la grille d'entrée. Le jour où il l'a installé, je l'ai félicité et je lui ai dit que je trouvais dommage qu'il n'y en ait qu'un, qu'un truc comme ça, ça réclamait le pendant, ça méritait la paire, ça criait symétrie ! Il était bien d'accord !

3 commentaires:

  1. PP, ah c'est super avec tes photos. Oscar m'a dit que maintenant que tu as l'appareil à photographier, tu allais poursuivre l'enquête des cotons tiges? c'est vrai ou bien il a encore raconté des carabistouilles?

    RépondreSupprimer
  2. Non, il a pas raconté de conneries! C'est d'ailleurs lui mon assistant, mon Docteur Watson, en quelque sorte ! Nous poursuivons notre enquête en toute discrétion, bien entendu !

    RépondreSupprimer
  3. Anonyme10:53 AM

    Un facteur Cheval qui s'ignore ?

    RépondreSupprimer