13 novembre, 2008

Histoire de la Psychiatrie ou histoire de psychiatres...

Quand j' étais môme, dans la ville natale d'un philosophe connu pour l'intérêt qu'il porta à la question et lieu d'activité d'autres praticiens remarquables, honnêtes et efficaces qui inventèrent les "milieux ouverts" et les C.A.T., il y avait plusieurs lieux d'internement psychiatrique. "Pasteur", l'hôpital des fous plutôt consacré aux débiles moyens ou profonds, reconnaissables quand on les promenait dans la rue, pour des raisons évidentes mais aussi pour leur tenues vestimentaires, leurs galoches, et surtout leur coupe de cheveux unisexe, au bol...
Il y avait aussi l'Hôtel Dieu, persistance d'un passé pourtant révolu, où se dévouaient à leur manière, "la forte", infirmières d'un autre temps, dans un lieu de la même époque, un peu lazaret un peu sanatorium, les "Soeurs de la Miséricorde" qui avaient, dirait-on aujourd'hui, "une franchise" sur la misère humaine...
Mais il y avait surtout et parallèlement, un autre hôpital, attention ! pas un hospice ! non, un hôpital moderne, fallait pas confondre ! où oeuvrait pour ce qui nous intéresse, un psychiatre mondain, une sorte d'autorité locale du neurone en errance, connu pour sa pratique régulière et plaisante de l'électro-choc, les essais sur ses patients à leur insu et sans "protocoles" de "petites et désormais célèbres molécules", autant que pour avoir paraît-il, il s'en ventait, reçu et traité Antonin Artaud peu avant sa mort et dont les mauvaises langues, vu la concomitance, jurent qu'il ne s'en remit pas... Il exhibait aussi à ses étudiants, tel Frankenstein "sa créature", sa propre fille autiste, folle, ravagée qui broutait du persil, au sein de son service...
Dans les années soixante-quinze, y a pas un siècle ! un pote à moi, fils de famille, homo et suicidaire compulsif se retrouva comme d'autres dans son service à la suite d'une sévère T.S...
"Quand pensez-vous devenir adulte ?" demanda le médicastre au jeune homme aux poignets bandés...
.

2 commentaires:

  1. Anonyme9:25 PM

    Ce psy, ce ne serait pas Gaston Ferdière, par hasard ?

    J'apprécie beaucoup votre blog, que je viens de découvrir, et dans lequel je retrouve des artistes que j'aime particulièrement, et des opinions que je trouve très justes.

    RépondreSupprimer
  2. Non, ce n'est pas lui. Le philosophe dont je parle au début pour aiguiller mes lecteurs c'est bien sûr Michel Foucault... Ceux qui connaissent un peu Poitiers, haut lieu de la psychiatrie (et curieusement de l'anti-psychiatrie avec, entre-autres, Tony Lainé et Edward Périvier, dans les années 50 à 80 reconnaîtront a contrario, le psy en question...
    Son nom est toujours présent dans certaines mémoires et totlament oublié par ailleurs... et ses enfants ne méritent en rien de supporter l'opprobre jeté fût-ce à juste titre sur leur père...
    Merci pour votre sympathie.

    RépondreSupprimer