22 août, 2008

Bobby Lapointe, une histoire vraie...

A deux cents mètres de chez moi, il y a un café-bar-restaurant qui s'appelle " Le Bar de la Pointe". C'est normal, il est situé à la jointure de deux rues, au bout, là où il forme une pointe.. c'est pas le seul, y en a d'autres ailleurs. Pendant des années, il a été tenu par une mère et sa fille. La mère était une bosseuse, et la fille aussi mais un peu par obligation. Ouvert tous les jours, sans fermeture, de 6 heures du mat à 21heures, parfois plus tard !... Repas à midi, cuisine familiale, et le restant de la journée des buveurs de bières pas vraiment pressés... Ouvert à Noël, le 31 décembre, tous les jours, je vous jure ! Le néon vert et la carotte, je ne les ai jamais vu éteints.

A ce train-là, la maman qui devait approcher des soixante quinze ans est tombée malade, et puis comme c'était pas du genre à traînasser au lit, elle est morte au bout de quelques jours... C'était fatal... Elle n'était pas enterrée depuis une semaine, que la fille a commencé à prendre du bon temps... Ok, le matin à six heures, pas de problème, y a une grosse entreprise à deux minutes à pieds et le petit café le matin au zinc, c'est une rente. A midi, c'est resté comme avant -c'est là qu'elle fait son chiffre- steaks frites, daubes, bourguignons et blanquettes, que du léger ! Non, c'est le soir que ça a changé ! elle a commencé sournoisement à baisser le rideau de plus en plus tôt, 20h45, 20h30, 19h45 et de fil en aiguilles (de pendule) elle a finit au bout de trois mois de deuil, par fermer à 19heures tapantes. Puis ça a été le week-end, elle s'est d'abord mise sous le fallacieux prétexte de "formalités à régler" à fermer le dimanche. Et depuis son retour de vacances ( et oui, elle en a pris !) elle ferme boutique dès le vendredi soir !
Et ça me fait penser à cette chanson de Bobby Lapointe " J'ai fantaisie". Et oui, Lapointe... c'est normal, le propre du génie c'est d'être visionnaire !
Écoutez d'urgence : "J'ai fantaisie", car même du vivant de la maman, chaque fois que je les voyais, même si la fille ne travaillait pas à l'usine (l'usine c'était à la maison), je pensais à cette chanson... bon j'espère qu'elle finira mieux...

2 commentaires:

  1. Anonyme10:06 PM

    cher pp,
    peut-être qu'elle n'est pas d'accord avec Sarko, ( oui, je sais, un bar-tabac non sarcophile, y en a pas des masse)et qu'elle ne veut pas gagner plus en travaillant davantage! Peut-être que ce n'est pas qu'une grosse feignasse qui renie sa mère en démolissant son oeuvre, mais qu'elle en a marre de servir du pti blanc, du gros rouge et du pastaga tide à des piliers de bistrot chancelant et bavassant qui en pendant que bobonne prépare le frichti lui dégoisent des blagues à faire rougir jean Roucas.N'enfile pas desperles de comptoir qui veut! Peut-être qu'après la fermeture et le week-end elle fait de l'aquarelle, écrit des calligrammes ou compose des sonates pour quintette à cordes? qui sait...
    Bises

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  2. Mais vous avez entièrement raison !

    Bosser ? elle a donné du vivant de Maman ! Maintenant elle veut avoir des fantaisies, et vivre avant que de mourir ....

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