Les femmes de Wildenhagen

Lu dans un vieux Télérama, cette histoire incroyable des quatre-vingts femmes de Wildenhagen, village allemand situé à la frontière polonaise. Apprenant en 1945 l'arrivée imminente des soldats russes, elles se sont pendues après avoir tué leurs enfants (enfin, pas tous, il y eut par hasard quelques rescapés). Les nazi leur avait rabâché depuis quelques temps que "les russes étaient brutaux, immoraux, qu'ils violaient les femmes et tuaient les enfants !" Ce n'était peut-être pas entièrement faux en ces temps incertains, ces périodes un peu troubles, mais venant des nazi eux mêmes, (gens civilisés comme chacun sait et qui bien sûr ne commirent, fût-ce dans le camp de Sonnenburg voisin de Wildenhagen, la moindre horreur qu'elles pussent comparer à celles qu'on leur annonçait ), la mise en garde ne manquait pas de drôlerie... Ce qui fait, ironie du sort, que ces braves putzfrau furent au bout du compte elles aussi victimes des nazi et infanticides patentées pour échapper aux rouges... Espiègles, ces nazi... Toujours la mort à la boutonnière, le désastre au fond de la besace, la catastrophe en bandoulière... "Plus con tu meures !" me direz -vous ...Et oui ! et c'est ce qu'elles furent et ce qu'elles firent... Mais tout de même, quel coup de génie du National Socialisme à l'agonie comme le scorpion qui, dit-on, se pique lui même ! Faire tuer des enfants allemands par leurs mères avant que celles-ci ne se suicident ! La boucle est bouclée, quand on ne peut plus tuer ailleurs, on tue chez soi, peu importe, pourvu qu'on tue... Espiègles et efficaces, jusqu'au bout... On ne le rappellera jamais assez !

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