Voilà ! Je croyais que c'était définitivement terminé, oublié, je dirais presque forclos. Des clous ! Je vous explique. J'ai souffert, de la puberté à l'âge de trente cinq ans en bon et vaillant hystérique, de poussées de fièvre récurrentes qui me prenaient vers le 20 décembre pour s'achever comme par miracle le 2 janvier au matin... Ça faisait donc, jusqu'à aujourd'hui, une paye que je me croyais totalement guéri. Des clous, vous disais-je ? Des nèfles ! La crise apparaissait toujours en allant faire les achats de Noël. D'abord un soudain accès de tristesse, une décharge de mélancolie, suivis, en plein magasin, de sueurs, de vapeurs, de tournis, d'envie de vomir... sortir, vite sortir d'urgence avant que de s'effondrer sur les étalages, dans les pommes, la gerbe et le déshonneur... Bon, j'avais "travaillé" la-dessus et les effets s'étaient fait sentir. Mais voyez-vous, la noëlophobie, c'est comme le tabac ou l'alcool, on n'est jamais guéri ! Et vingt ans et des lunes après, c'est à dire cet après midi, me voilà plongé sans préparation mentale à la FNAC, dans le grand tourbillon pre-festif. A peine suis-je entré qu'une impression soudaine de déjà vécu, un goût de dégoût m'envahissent, je défais mon manteau, j'enlève ma casquette, mon cache-nez, mes mitaines, j'ai besoin d'air, j'ai d'un seul coup 40 de fièvre, le T-shirt bon à essorer, je vais pleurer, je vais dégueuler, au secours ! je ne trouve plus la sortie, je tourne, je me perds, je me retrouve, ça y est je l'ai, je suis dehors, sous la verrière, ouf ! Voilà, vingt bonnes minutes dehors au pied de la jolie statue de Julio Silva, au soleil d'hiver pour me remettre, réparer les dégâts, me refaire un mental pour affronter l'épreuve qui m'a conduit ici : acheter les cadeaux de Noël... heureusement, pas de musique de Noël dans les parties communes, pas de Gingle Bell, de Beau sapin, de Petit Papa Noël... Et puis, d'un seul coup, une fois rentré, je tombe devant une vitrine ignorant tout le folklore du jour... Une boutique vaguement japonaise, sans rouge, sans vert, sans trucs qui brillent... Zen ! J'y entre...C'est noir, c'est gris, c'est blanc... C'est l'antidote... J'ignore si les récipiendaires seront heureux de leur cadeaux... mais comme je sais qu'ils me lisent, je suis sûr qu'ils feront "comme si" ... Je les embrasse en attendant ...
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cher pp
RépondreSupprimerVous n'êtes pas le seul...et moi en plus je culpabilise parce que j'ai des enfants à noëliser.
Bises
angevine
Pourquoi culpabiliser ?
RépondreSupprimerC'est à eux s'il y a lieu, de culpabiliser, pas à vous ! Non, je rigole ! Mais vous n'êtes absolument pas obligée de culpabiliser.
Déjà que c'est simplement chiant, on va pas en rajouter une couche, non ?
Et puis, il serait temps, selon le Chanoine Sarkozy, de leur parler du "Petit Jésus" Non?
Bises givrées!
Vos lignes, cher PP, me laissent dans l'embarras le plus complet, moi qui avais prévu une vraie soirée de Noël avec dinde, bûche et quelques "christmas carols" pour vous accueillir... me voilà obligée de repenser les choses en essayant d'éviter tout ce qui pourrait vous rappeler ce cauchemar noëlesque, me rabattre sur quelques sushis et des sashimis accompagnés de raitfort et de gingembre, par exemple, et une geisha pour vous divertir.
RépondreSupprimerAvec des bises... de Noël.
Cette année, j'ai résolu le problème.J'ai tout fait de mes blanches mains.Pas de sueurs froides. Peinarde dans mon atelier, j'ai oeuvré.Musique sympa dans les oreilles, chat attentif a tous mes faits et gestes.No stress.
RépondreSupprimerUn vrai bonheur...
BISES DE NOËL
Je pense et j'espère que la cuisinière l'emportera sur la professionnelle de la profession...
RépondreSupprimerBises !
Je n'aime guère Noël et pourtant!
RépondreSupprimerNous construisions la crêche aux derniers temps de Noël. Souvent nous la commencions le premier jour des vacances. Nous allions au grenier chercher les santons gardés d'une années sur l'autre dans des boîtes en carton.Chaque fois nous éprouvions le même plaisir,la même émotion en les déballant. Nous en faisions l'inventaire,surpris qu'aucun ne manque à l'appel de Noël. Nous étions impatients de découvrir au fond de la dernière boîte le petit Jésus de cire rose,à demi-emmailloté,couché et collé dans une mangeoire. Maman avait le matin même acheté le papier gris,épais et moucheté de blanc qui formerait le grotte où se nicherait l'étable du divin enfant. Mes soeurs aînées et moi étions chargées de ramasser dans le jardin la mousse et le lierre destinés à tapisser le pourtour et le dedans de la crêche. Lorsque nous en avions rempli nos paniers nous regagnions la maison. Les plus petits impatients,aidés par ma mère avaient déjà commencé l'édifice. Le papier avait été froissé pour lui donner davantage de refief et de vérité. La vierge orante et le père nourricier se réchauffaient au souffle bienveillant de l'âne et du boeuf en attendant l'heureux évènement. Le plus jeune de mes frères s'amusait dans un coin de la pièce avec les santons exclus pour l'instant de la fête:Melchior,gaspard et Baltazar,les chameaux roux et le dromadaire pelé, tenus à l'écart en attendant l'Epiphanie pour fouler à leur tour le chemin moussu du salut.Je me souviens de l'odeur de la mousse qui se mêlait à celle du papier fortement encollé. Les crêches de mon enfance avaient une senteur si particulière,si fidèle qu'elles me ramenaient chaque fois à mon plus lointain Noël. Les joies les plus intenses dans ces instants venaient lorque nous nous occupions des bergers. Nous les installions en hauteur dans les recoins des rochers. Leurs moutons blancs paisaient sur les pentes légèrement enneigées. Certains s'abreuvaient à un point d'eau, petit miroir de poche glissé, camoufflé en partie sous la mousse. Nous touchions alors à ce moment-là au merveilleux... Plus tar, bien plus tard, j'ai retouvé,au théâtre ce même enchantement:certains décors fabuleux me conduisirent de semblable manière à l'extase...
Il faut se relire pour éviter les fautes : drommadaire prend deux m, c'est pas grave d'autant que celui de ma crêche était appareillé, une allumette remplaçait la patte qui lui manquait!
RépondreSupprimerEncore une erreur, il faut lire: nous construision la crêche aux derniers temps de l'Avent et non de Noël, il manque un d à tard je ne relis plus de crainte de devoir modifier l'histoire tout entière
RépondreSupprimerCher anonyme,
RépondreSupprimerEn ces temps,toutes les fautes sont pardonnées.
A l'anonyme qui se permet de donner des leçons de grammaire!
RépondreSupprimerQu'il se relise...
JOYEUX NOËL
Merci chère anonyme et bravo pour cette évocation hyper-réaliste des préparatifs de la crèche. Tout est revenu jusque dans le moindre détail.(en particulier le petit Jésus de cire qui fond et le dromadaire handicapé...) Mais je crois à l'instant que les préparatifs de la fête étaient plus jubilatoires que la fête elle-même...
RépondreSupprimerJe pense aussi tout simplement que le pouvoir de la religion était tellement efficace, que même sans que cela fût dit clairement, simplement évoqué, mais sournoisement induit,il y avait déjà dans la naissance de Jésus, l' annonce de sa mort... (on en est tous là sur le fond, mais pas sur la forme...)
Et c'était là que déjà, le 25 décembre, commençait le Carême dans un climat de tristesse absolue en attendant l'épouvantable vendredi saint...
Bises
PS: Le dromadaire n'a qu'une bosse et qu'un "M".
à l'anonyme de la crèche
RépondreSupprimerBravo pour ce joli morceau de prose qui restitue non seulement un souvenir mais aussi subtilement l'âge enfantin du mémorialiste et à travers de son regard une façon, historiquement datée, d'enseigner la religion. A part ça, comme pp le moqueur, la nativité et la mort qu'elle promet, me fout plutôt le bourdon.
angevine
Mea culpa !
RépondreSupprimerMe voilà à mon tour fort contrite d'avoir été bien involontairement et en partie à l'origine de toutes ces souffrances avunculaires...Je vais culpabiliser au moins jusqu'au 23 décembre prochain où le plaisir de vous voir prendra surement et à nouveau le pas sur la crainte de vous retrouver (tel la petite marchande d'allumettes) mort de Noëlite aigüe,sur le trottoir de la rue Rambuteau, le jour de Noël...A dimanche, pour un autre diner en famille (je sais, on frôle la persécution!!!) et gros bisous des 4 récipiendaires fautifs.