Ramatoulya Yade, mannequin vedette de la Maison d'Orsay, a donc raccourci son prénom. Elle se fait appeler Rama, procédant par apocope. Pourquoi n'a-t-elle par procédé par aphérèse ? Sans doute pour deux raisons. Toulya Yade, c'est vrai, ça fait un peu pagaille, un peu glandouille dirait sa collègue et quasi anagramme Amara, bref, moyennement sérieux. Mais la raison la plus probable, même si l' intéressée n'en a peut-être pas conscience, c'est que ces deux procédures n'ont pas le même résultat en terme de valeur sociale quand on les utilise. L'apocope induit une sorte de plus value dans le "chic", le "classieux", l' aphérèse tout le contraire. Je roule en Jag, je ne prends pas le bus car je m'appelle Alex, pas Bébert... (cf mon blog au 12 nov. 2006). Et puis Rama, ça fait un peu indou (Rama-la-Guerre et Vishnou-la-Paix... comme disait Pierre Dac). Mais le plus utile dans l'affaire c'est que quand elle dit ou fait des conneries, pas la peine d'inventer un truc façon "raffarinade" ou encore "jospinerie", le mot est déjà prêt et de surcroît éponyme : c'est une "ramayade".
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sourires...
RépondreSupprimerJ'aime vos billets parce que j'y apprend souvent quelque chose...
Une question si vous le permettez...
Ma soeur cadette s'appelait Véronique... j'en ai fait Rony...
C'est un grave, docteur ? et quelque soit la réponse, il y a t il un nom pour cela ?
Sinon bravo pour votre site, j'y passe chaque jour ou presque...
:-)
Et bien, vous avez fait très fort... Une coupure au début, une coupure à la fin... apocope et aphérèse sur le même mot! heureusement qu'elle ne s'appelle pas Anne, la soeurette...
RépondreSupprimeramicalement !
S'il est évident que l'apocope se veut souvent classieuse (Béa roule en jag à St Barth...), il me semble que le cas de l'aphérèse est plus discutable : en effet en ce qui concerne les transports, par exemple, le prolo prend le bus certes, mais emprunte aussi le metro, le tram, le vélo qui sont tout aussi apocopés que la Jag, la Rolls ou la BM... Je crois que l'aphérèse sonne particulièrement prol (encore une apocope de riches, qu'on appelle d'ailleurs bourges dasn les cités, tiens donc, apocope contre apocope!)lorsqu'elle est accompagnée d'un redoublement de syllabes qui évoque l'affection, et la proximité tel votre Bébert. Je crois que c'est ce redoublement qui sonne CSP-, même lorsqu'il s'inscrit dans une apocope, Mimi, Titi, Juju , Riri, Fifi et Loulou vous le confirmeront et le Béber de Bernard n'est pas plus chic que celui de Robert !J'ai comme l'impression que l'on cherche à raccourcir les mots lorsqu'on les veut chic quitte à donner un prénom très long à ses enfants, type Maximilien-Henri, pour le plaisir d'en tirer un Max (de frime). Le prolo lui ira directement au plus court, et ses Léo ne s'apelleront pas Léonard...Enfin, tout cela est passionnant et mériterait d'être approfondi en "direct", autour d'une coupe de Champ (apocope version Avenue Mozart) où d'une petite Côte (version Aubervilliers).Bisous.
RépondreSupprimerPS : cher Cali, le traitement que vous avez fait subir à votre soeur (enfin à son prénom) s'apelle une syncope, moins fréquente effectivement que l'apocope, mais qu'on trouve quand même de temps en temps (Lisa pour Elizabeth, Manu pour Emmanuelle etc...)Que pense notre cher PP de la connotation sociale de la syncope?
Chère E-start
RépondreSupprimerIl me semblait que la syncope est le troisième larron du trio infernal, puisqu'il consiste à supprimer le coeur du mot. Ce qui fait que la syncope appliquée à Elisabeth donnerait plutôt Lisbeth
L'exemple donné dans un site spécialisé propose Vel'd'hiv et Bat'd'Af. C'est en partie juste, mais il s'agit à mon avis plutôt d'une double apocope, la syncope si elle existe vraiment est provoquée par l'association des deux mots...
Pour ce qui est de la sauvegarde entière du centre du mot aux dépends de l'initiale et de la finale, je voudrais bien savoir si ça a un nom.
On en discute un jour prochain autour de, je sais pas, un petit curry ?
Bises