Cette après-midi, j'ai fait une petite pause au Palais Royal. Le temps était sombre, il faisait chaud, un petit crachin façon mousson d'été, et sous les frondaisons, la nuit presque, à cinq heures... Les fleurs sont belles dans la partie centrale, de toutes sortes, de toutes tailles, mais uniquement blanches et bleues en camaïeux (les jardiniers de la ville de Paris sont excellents). A ma droite, je fais face au ministère de la culture, les deux fontaines de Bury, vastes coupes garnies de boules de métal, idiotes, grotesques comme deux corbeilles de fruits factices sur une table de salle à manger, un dimanche. Et puis derrière, les colonnes de Buren.
Bury, Buren, tout ça, ça se vaut :
"Bu-ryen du tout"
Fallait-il, pour chasser de cet endroit les bagnoles du ministère de la Culture et du Conseil d'État qu'elles encombraient, installer à leurs places ces pissotières à clébards, sur lesquelles les clébards n'ont même pas le droit de pisser... Comment des bidules d'une telle indigence ont-ils pu faire scandale ? A part leur coût "pharaomineux", y avait vraiment pas de quoi. Comment peut-être choqué par "rien" ? L'indignation des uns n'avait d'égale dans la connerie que l'admiration des autres... Personne ne voulant reconnaître que c'était simplement nul. Mais au fait, le vide est-il si insoutenable qu'il faille à tout prix remplir ces espaces, fût-ce de n'importe quoi ? Et si on avait installé "rien" dans cette cour dotée d'une suffisamment élégante colonnade ? Encore qu'il eût-il été plus intéressant et plus signifiant en raison de l'ancienne utilisation du lieu, d'y déposer quelques "Cadillac" de Vostell... A moins que ce ne fut, en effet, trop signifiant..."Bu-ryen du tout"
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire