Guy Sornan et ses analyses ? Des sornettes ...

Guy Sornan serait assez malin, s'il n'était qu'une sorte de sophiste patenté (appointé?) du libéralisme protéiforme. Il expose ce matin une analyse dont il pense ou, mieux encore, affirme qu'elle est irréfutable du succès de Nicolas Sarlozy. Il s'agirait moins de celui d'un homme à un moment donné que de l'aboutissement d'une évolution logique et inéluctable de la France, commencée il y a vingt environ pour la mettre enfin en accord avec celle du monde... Mais là où sa logique curieuse frotte un peu dans les coins, c'est que s'il considère que cette évolution avait débuté sous Mitterrand, il nous dit qu'en même temps qu'elle n'a pas eu lieu par la suite car Chirac comme son prédécesseur mit lui aussi les freins, en bref que rien ne s'est passé et donc qu'il était temps enfin... comprenne qui peut. Il veut surtout nous faire admettre que le plus important "dans l'histoire" c'est qu'avec l'irrésistible avènement de Nicolas Sarkozy, "l'exception française" est définitivement enterrée. Tout ça en nous jurant ses grands dieux, qu'il ne porte pas de jugement (hormis celui d'affirmer malgré tout aussitôt après que le libéralisme n'est pas la chose la plus haïssable au monde et que c'est même plutôt bien) mais qu'il constate. Selon Sornan, sartrien malgré et contre lui-même, la réalité de ce succès relèverait donc de "l'en-soi"... Le "pour-soi" n'admet pas cette vaste couillonnade.

Ajoutons à ça ce qui est aussi parallèlement et particulièrement grave : on ne porte plus de jugement, on constate...
soit :

La légitimité de l'idée fondée sur l'évidence
ou le culot comme auxiliaire notoire de la pensée foireuse...

On peut même, comme Guy Sornan, en être fier... fier de moquer et heureux de voir disparaître cette exception française qui fut, entre autres, celle de 1789, de l' abolition de l'esclavage fêtée il y a quelques jours et, quoi qu'ils en disent, celle de mai 68.

Une France qui entre dans le moule, propose-t-il, lui et les siens...
Une France de moules...

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