Donc, je vous raconte.
Le 31 janvier dès potron-jacquet, plus d'internet, plus de téléphone, plus de câble, plus rien ! Je débranche, je rebranche, je ré-initialise, je bouste, je re-bouste, je peste, j'essaie de téléphoner à UPC, pas de réponse, j'insiste et au bout de deux heures trente, je finis par tomber sur un jeune homme doté d'un accent rebeu qui sent la délocalisation à trois mille milles. Je lui demande
-Il fait beau à Rabbat ?
-Je suis pas à Rabbat qu'il me répond, je suis à Tunis !
-Ok! je vous ai bien eu ! que je lui dis en préambule. Pas rancunier il se propose de me mettre en rapport avec un technicien, musique (énervante) d'attente, j'attends toujours !
Je décide donc d'aller chez UPC/Noos, à Champs sur Marne. Quand j'arrive c'est l'émeute. Les stores sont baissés, la porte d'entrée fermée, Fort Chabrol à Marne La Vallée! Une vingtaine de personnes sont massées devant une porte de sortie donnant sur un parking en espérant la forcer. Comme je connais un peu la maison, je reste devant la porte d'entrée. Finalement tout le monde me rejoint et certains essaient de me passer devant en tapant sur la porte vitrée qui s'est déjà ramassé tellement de coups de lattes qu'elle est en partie défoncée.
Alors je me reconnais plus et fais un truc que j'avais jamais fait.
Je hurle :
- Stop ! On se calme et on se met sur deux rangs derrière moi et tout de suite.!
Et le plus étonnant c'est que ça marche... Sur deux rangs qu'ils se mettent...
- Si vous tapez sur la porte ils ouvriront jamais ! On reste tranquille, tout sourire, que je leur dit et quand ils auront ouvert, on entre tranquillement, après, on verra
Et cinq minutes après, la porte s'ouvre.
La troupe entre en silence à la stupéfaction des employés qui s'attendent à l'émeute pour éventuellement appeler qui de droit.
- On fait deux groupes, dis-je, avec moi ceux qui veulent résilier, à coté ceux qui veulent négocier.
et on fait effectivement deux groupes dans le calme.
Et je découvre que le silence et le calme les impressionnent plus que le bordel. On leur appris à gérer les crises, pas les absences de crise...
Une dame au fond de la salle dit à haute voix, "Donnez-nous vos coordonnées on vous téléphonera !"
- Mensonge ! je m'exclame, jamais ils ne rappellent, ne la croyez pas !
Elle se précipite vers moi, elle est du genre cadre supérieur les lunettes en sautoir. Elle m'interpelle.
- Monsieur, asseyez-vous ! je m'occupe de vous personnellement dans quelque minutes
- Madame , vous ne me donnerez pas d'ordre, mais vous allez m'inviter cordialement à m'asseoir !
- Monsieur, je vous invite cordialement à vous asseoir !
et j'invite mes compagnons d'infortune à se faire inviter eux-aussi.
Et au bout de trois minutes, elle arrive, elle m'entraîne dans un coin, et elle craque. Oui , c'est le bordel, Noos a racheté UPC, il y a un " plan social" dévastateur, c'est en plus le bordel informatique, elle est au bord des larmes, si ça se trouve elle va faire partie de la charrette, hier il y a un mec comme moi qui l'a tellement agressée qu'il lui a fait porter des fleurs, je compatis, je suis sûr qu'au bout d'une heure comme ça si ça continue, on va se raconter nos vies, mais je reste ferme, je veux mon raccord, quand ? elle ne sait pas, je lui raconte mon coup de fil à Tunis, et oui ils délocalisent, bref c'est la chienlit, mais elle va faire son possible, elle me donne son portable, croix de bois croix de fer... Elle veut surtout que je m'en aille...
Je m'en vais donc, son numéro en poche. Dès mon arrivée, je teste. C'est bien elle. Elle trouve que je traîne pas. On s'est téléphoné comme ça tout la semaine, on finissait par plaisanter, copain-copain. Elle avait quand même peur que je revienne. Et puis hier matin, elle m'appelle.
- Dans une heure, me dit-elle, ça marche !
Et effectivement, une heure après montre en main, ca marche.
Voila !
Struggle for life, Homo lupus homini, comme disent les gens chic, bref faut se bagarrer que c'est pas croyable !
Le 31 janvier dès potron-jacquet, plus d'internet, plus de téléphone, plus de câble, plus rien ! Je débranche, je rebranche, je ré-initialise, je bouste, je re-bouste, je peste, j'essaie de téléphoner à UPC, pas de réponse, j'insiste et au bout de deux heures trente, je finis par tomber sur un jeune homme doté d'un accent rebeu qui sent la délocalisation à trois mille milles. Je lui demande
-Il fait beau à Rabbat ?
-Je suis pas à Rabbat qu'il me répond, je suis à Tunis !
-Ok! je vous ai bien eu ! que je lui dis en préambule. Pas rancunier il se propose de me mettre en rapport avec un technicien, musique (énervante) d'attente, j'attends toujours !
Je décide donc d'aller chez UPC/Noos, à Champs sur Marne. Quand j'arrive c'est l'émeute. Les stores sont baissés, la porte d'entrée fermée, Fort Chabrol à Marne La Vallée! Une vingtaine de personnes sont massées devant une porte de sortie donnant sur un parking en espérant la forcer. Comme je connais un peu la maison, je reste devant la porte d'entrée. Finalement tout le monde me rejoint et certains essaient de me passer devant en tapant sur la porte vitrée qui s'est déjà ramassé tellement de coups de lattes qu'elle est en partie défoncée.
Alors je me reconnais plus et fais un truc que j'avais jamais fait.
Je hurle :
- Stop ! On se calme et on se met sur deux rangs derrière moi et tout de suite.!
Et le plus étonnant c'est que ça marche... Sur deux rangs qu'ils se mettent...
- Si vous tapez sur la porte ils ouvriront jamais ! On reste tranquille, tout sourire, que je leur dit et quand ils auront ouvert, on entre tranquillement, après, on verra
Et cinq minutes après, la porte s'ouvre.
La troupe entre en silence à la stupéfaction des employés qui s'attendent à l'émeute pour éventuellement appeler qui de droit.
- On fait deux groupes, dis-je, avec moi ceux qui veulent résilier, à coté ceux qui veulent négocier.
et on fait effectivement deux groupes dans le calme.
Et je découvre que le silence et le calme les impressionnent plus que le bordel. On leur appris à gérer les crises, pas les absences de crise...
Une dame au fond de la salle dit à haute voix, "Donnez-nous vos coordonnées on vous téléphonera !"
- Mensonge ! je m'exclame, jamais ils ne rappellent, ne la croyez pas !
Elle se précipite vers moi, elle est du genre cadre supérieur les lunettes en sautoir. Elle m'interpelle.
- Monsieur, asseyez-vous ! je m'occupe de vous personnellement dans quelque minutes
- Madame , vous ne me donnerez pas d'ordre, mais vous allez m'inviter cordialement à m'asseoir !
- Monsieur, je vous invite cordialement à vous asseoir !
et j'invite mes compagnons d'infortune à se faire inviter eux-aussi.
Et au bout de trois minutes, elle arrive, elle m'entraîne dans un coin, et elle craque. Oui , c'est le bordel, Noos a racheté UPC, il y a un " plan social" dévastateur, c'est en plus le bordel informatique, elle est au bord des larmes, si ça se trouve elle va faire partie de la charrette, hier il y a un mec comme moi qui l'a tellement agressée qu'il lui a fait porter des fleurs, je compatis, je suis sûr qu'au bout d'une heure comme ça si ça continue, on va se raconter nos vies, mais je reste ferme, je veux mon raccord, quand ? elle ne sait pas, je lui raconte mon coup de fil à Tunis, et oui ils délocalisent, bref c'est la chienlit, mais elle va faire son possible, elle me donne son portable, croix de bois croix de fer... Elle veut surtout que je m'en aille...
Je m'en vais donc, son numéro en poche. Dès mon arrivée, je teste. C'est bien elle. Elle trouve que je traîne pas. On s'est téléphoné comme ça tout la semaine, on finissait par plaisanter, copain-copain. Elle avait quand même peur que je revienne. Et puis hier matin, elle m'appelle.
- Dans une heure, me dit-elle, ça marche !
Et effectivement, une heure après montre en main, ca marche.
Voila !
Struggle for life, Homo lupus homini, comme disent les gens chic, bref faut se bagarrer que c'est pas croyable !
"Et je découvre que le silence et le calme les impressionnent plus que le bordel. On leur appris à gérer les crises, pas les absences de crise..."
RépondreSupprimerÇa, ça m'a fait rire aux éclats ! Et, la passe de l'homme en direct de Tunis aussi.
Hé! P.P. Fonceur, contente de vous relire un brin.
Salut Ô Venus gaspesienne!
RépondreSupprimerJ'ai l'impression que mes doigts repoussent.
A bientôt
J'suis pas orgueilleuse, enfin, juste si ça fait du bien...
RépondreSupprimerj'vous l'dis :
m'avez manqué P.P. Fonceur (sourires)