26 octobre, 2006

Echanges d'idées à propos de Brassens


Marie Rennard m'écrit :

Bonjour, et, avec tout le respect que je vous dois, vous m'agacez.
J'ai lu, plusieurs fois, vos commentaires sur Brassens, notamment chez De Rudder.
Homophobe ? j'en sais rien, je m'en fous. Pas poète ? faut peut-être pas pousser non plus !
Lui dénierez vous aussi l'humour, et l'humilité ?
certains le canonisent, vous lui jetez des pierres... Boh, c'est comme vous voulez, mais je persiste à penser qu'il n'a pas fait partie des gens capables de nuire par intention. Ses amis racontaient qu'il adorait semer la merde entre eux... ça aurait tendance à me le rendre encore plus sympathique que ses seuls textes ne le font. d'abord.
Cordialement,
Marie Rennard.

7:48 AM

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P. P. Lemoqeur a répondu

Chère Marie,

Je vous agace, mais soyez rassurée, vous n'ètes pas la seule... "Penser mal" c'est souvent agacer...


Brassens, lui n'a jamais agacé personne si ce n'est quelques chaisières mal irriguées et autant de bourgeois d'après guerre. "Homophobe ? J'en sais rien, je m'en fous"...Dites-vous... Mais c'est justement là que ça coince... Car c'est à se demander si vous faites attention à ce qu'on vous balance dans les esgourdes... en un mot si vous prêtez une quelconque attention aux paroles...Et si vous aviez lu mes premiers messages à propos de Brassens, vous y auriez vu que, longtemps, je l'ai pris pour un autre...

Humour peut-être ( ça se mesure ), humilité , je n'y crois pas un instant et d'ailleurs, il fut le seul , c'est évident à pouvoir l'évaluer... et puis de toute façon, Chère Marie, l'humilité, c'est un truc de curé, pas de "poète"... Le poète n'a pas pour projet d'aller au paradis... Marie-Noël et Francis Jammes ( que Brassens mit en musique) y croyaient, on peut voir le résultat...

Je demande pas qu'on fasse un procès post mortem à Brassens pour faits d'homophobie galopante et prouvée, (un texte assez long en témoigne) , je ne demande pas qu'on le conchie pour sa posture anarchique de circonstance, ses faux semblants compassionnels. Je demande simplement qu'on puisse raison garder.

Brassens reste un habile versificateur, mais ça, versifier, c'est comme les mots croisés, c'est un jeu de l'esprit. Ca n'a rien à voir et vous le savez très bien avec la poésie.

Lui qui était si apte à appeler un chat "un chat" eût lui même appelé un poète "un poète" et Brassens "un faiseur"...
C'est, et je l'ai reconnu en tant que musicien, un habile voire inspiré mélodiste.

Mais comme je l'ai déjà dit, Brassens a tissé avec ses auditeurs, ( je peux en parler, j'en fus et ce dès mon plus jeune age ) des liens d'affect indéfectibles... Attaquer Brassens, c'est attaquer ceux qui l'aiment...

Vous êtes, Chère Marie, fidèle en amitié, façon "copains d'abord". Moi aussi, sauf que je m'apperçois que celui que je croyais mon ami, m'a "bourré le mou" pendant des années sans que je m'en apperçoive. C'est de ma faute aussi, j'aurais du le démasquer plus tôt.

OK, mais c'est pas une raison pour ne pas le faire maintenant...


Car enfin si Brassens est un poète, Serge Lama , Michel Sardou, Alain Souchon, Yves Dutheil et Vincent Delerm et Mathieu Bogaerts et Grand Corps Malade aussi...
Je ne cite pas Gainsbourg puisqu'il avait règlé de lui même la question...

Pour ce qui est de sa possible innocence, je n'y crois pas un seul instant. Y croire serait le classer parmi les cons, et là désolé, "vieux con" peut-être, "con" sûrement pas...

J'ai la faiblesse de croire qu'un poète est nécessairemnt subversif...
" Poète ! vos papiers!"... Les papiers de Brassens sont parfaitement en règle et en total accord avec la pensée qu'on appelle aujourd'hui unique... et à ce titre parfaitement contemporain....

Je sais, c'est dur à admettre, mais il faut en passer par là, ou bien rester en rade, calcifiée dans son admiration, notaire admirative de la "Non demande en mariage", cliente fidèlisée du "Marché de Brive la Gaillarde", auditrice éplorée sur la tombe sétoise et garante zélée du petit codicille... et continuer de chanter, sans comprendre ce qu'on dit, les " Trompettes de la renommée" ou comme le suggère Orlando, "Pauvre Martin," hymne sournois et crypto-catho à la soumission ...

Brassens, je peux en causer... je le connais par coeur...


Cordialement aussi et tout autant !

20 commentaires:

  1. Anonyme8:33 AM

    Vous vous demandez si je prête une quelconque attention aux paroles. Dites, faites moi la grâce de ne pas me prendre pour une gourde!
    Là, j'avions point le temps de disserter sur Brassens, mais je reviendrai à l'occasion, parce que vous m'avez agacée encore plus aujourd'hui!
    Hop, à bientôt.
    Marie.

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  2. Chère Marie,
    Si je vous avais prise pour une gourde, je ne vous aurais tout simplement pas répondu...

    Vous êtes donc bienvenue sur mon blog et je suis certain , contrairement à ce que vous avez pensé et j'ignore pourquoi, que vous avez plein de choses intéressantes à dire.

    Hop! Hop ! Hop ! A bientôt donc.

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  3. Anonyme10:08 PM

    n'allez pas vous méprendre, quand j'ai dit que je n'avais pas le temps de disserter, ce n'était pas une pure forme de réthorique. je vous promets que vous nous rendrez raison de l'offense. là je vous jure j'ai point le temps, mais je reviendrai!

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  4. Oh l'offense ! Les grands mots, tout de suite... Mais ce n'est pas vous que je brusque, c'est le poète besogneux. Pas de méprise ! On fera j'en suis sûr l'analyse des textes, l'exégèse de la pensée... Ca ne devrait pas prendre trop de notre précieux temps...

    Revenez, Marie !

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  5. Anonyme6:17 PM

    Bon,donc, nous disions, à propos de Monsieur Brassens:
    Le pornographe du phonographe. C’est de la grande versification, ou je ne m’y connais pas. Censuré, si je ne m’abuse, pour avoir agacé quelques chaisières mal irriguées, et des bourgeois de retour des Trois Faisans. Les juges et les gorilles non plus ne l’aimaient guère.
    A l’entendre versificationner, on jurerait que le bougre a lu Rabelais, qu’il a des lettres, et de l’humour. Ca se mesure, tout ça. Allez donc demander à n’importe quel bachelier frais et moulu (c’est comme ça qu’on l’écrit dans le Dauphiné Libéré), qui a écrit cette superbe chanson qu’ils n’ont jamais seulement ouïe par mégarde « Pour un baiser, pour un sourire d’elle pour un cheveu, Infant Don Ruy je donnerais l’Espagne et le Pérou… ». Brassens connaissait donc Hugo, comme Desproges connaissait Brassens. Par ouï dire seulement. N’empêche que ça leur fait un point commun, alors qu’avec le Bachelier, toujours pas. Normal, on n’étudie plus l’œuvre, mais l’extrait, le suc, la quintessence de la moitié d’un vers.
    Mais je dérape là. Le propos n’était destiné qu’à illustrer le fait que tout bon auteur est bon lecteur. Et Brassens était bon lecteur. Faut-il vous faire ressouvenir de son amitié avec René Fallet, qui lui non plus n’était pas la moitié d’un con.
    Humour, peut être, dites vous. Inconséquent, oui, ça se mesure et je vous défie d’écouter sans sourire « la fessée » ou la « vénus callipyge » pour ne citer que celles-là.
    Posture anarchique de circonstance. Fastoche de balancer ce genre de formule. Brassens était, convenez-en, un peu plus complexe que ça, et partagé entre l’amour des hommes et le désamour de l’ordre.
    Oui, il eût appelé Brassens un « faiseur », parce que l’humilité n’est pas un truc de curé, mais le plus aimable trait des gens de grande valeur. Faiseur, d’accord, comme Offenbach, comme tous les gens qui font sourire. J’aime les faiseurs de mots autant que les poètes. Des fois je les confonds. Des fois même, je pardonnerais bien des dérapages à ceux qui sont mes préférés. Et moi aussi, je connais Brassens par coeur. Depuis que je l’ai entendu pour la première fois toute môme sur la radio de ma mère. Normal, il chantait La légende de la Nonne, j’ai craqué, je croyais que c’était de lui, j’avais pas encore mon bac.
    Alors après, reste cette affaire d’homophobie. Je suis sûre qu’en cherchant bien, il a dû dire pas mal de conneries, comme tout le monde. Bref voilà, démontez le si vous en avez envie, moi, ce que j’en dis…
    Ha si, pour conclure. Il a bien écrit deux ou trois mièvreries que vous avez citées d’ailleurs. Quoi que pour le cimetière, je ne sois pas d’accord. Et puis alors, on peut choisir dans les meilleures, y’en a assez pour remplir un hémpaitroi.
    Toujours cordialement agacée.
    Marie Rennard.

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  6. Chère Marie,

    Tout ce que vous dites est vrai... Puisque, comme tous les amateurs de Brassens (ou d'autres d'ailleurs, les amateurs ont tous en commun la même manière de l'être), vous pensez ce que vous dites, je ne peux que vous reconnaîre le droit d'être en accord avec vous-même...

    Accordez-moi cependant celui de ne pas penser comme vous. Car au cas contraire,j'aurais l'impression en bousculant votre grand homme d'être dans le même pétrin que ceux qui s'attaquent à l'image du Prophète...

    Non, chère Marie, le "Pornographe du Phonographe" n'est pas de la poésie, c'est comme je le disais, du travail de chansonnier façon " Caveau de la République" n'importe quel rimeur peut en faire autant. Pour ce qui est de la censure ( merci au passage de reprendre mes termes , "chaisière mal irriguée" etc...)elle était à l'époque exercée sur la forme, pas vraiment sur le fond. Brassens était censuré, non comme le fut Boris Vian parce qu'il véhiculait des idées subversives, mais "parce qu'il était grossier"... "Dire des gros mots" censuré pour fait de gros mots, voila le certificat de subversion de Brassens... A gerber de mépris devant tant de piteuse médiocrité... Voila, médiocre et piteux...
    Pour ce qui est des mots chic qu'il emploie, comme celui de "callypige" que vous citez, alors, là c'est le comble, ça pue la découverte harsardeuse en feuilletant le Larousse du coin... Ca sent, (pour être chic moi aussi,) la très à la mode sérendipité...

    Vous avez encore raison lorsque vous dites que les meilleures chansons
    de Brassens ne sont pas de Brassens.
    Effectivement si les auditeurs pensent que "Gastibelza" est de Brassens, il serait de bonne honnêteté de rappeler, comme vous le faites que c'est de Hugo.

    Pour ce qui est de l'homophobie, je ne vais pas revenir là-dessus, c'est de là que je suis parti... je dis que Brassens est homophobe parce qu'il a écrit un texte homophobe, s'il avait écrit un texte antisémite je dirais : Brassens est antisémite... C'est tout. Nous noterons au passage, qu'après l'holocauste, il lui était plus facile ( le courage n'était pas son fort...) d'être anti-pédé qu'anti-youpin... Et le fait que d'autres chanteurs l'aient aussi étés ne l'exonère en rien de cette tache...( et qu'on ne me fasse pas le coup de " c'était une autre époque", car les camps dans lesquels les nazi les envoyaient, c'était aussi une autre époque).

    Ce qui m'étonne, vous me semblez être une femme généreuse, c'est que cette attitude d'intolérance notoire ne vous gène visiblement pas... On a et c'est probable pas tous la même sensibilité vis à vis de cette idée pourtant primordiale de tolérance... Il fut aussi particulièrement glauque dans "Les deux oncles" mettant dans le même sac deux idéologies radicalement opposées. Non l'ami des Tommies n'est pas comme l'ami des Teutons...
    Il faut être Marcel Aymé pour ce livrer à ce genre d'exercice... Brassens est un peu trop lourdaud...

    Maintenant, le fait qu'il ait eu des amis comme Fallet, et alt. ne "change rien à l'affaire"... A titre d'exemple, Montand imbécile sonore s'il en fut, était non seulement l'ami mais le mari d'une femme remarquablemnt intelligente...


    Moi je veux bien tout ce qu'on veut, mais pas qu'on me fasse prendre des vessies pour des lanternes, ni Brassens pour un poète...

    En dehors de la question éthique que soulèvent cette homophobie et ce pacifisme sous sa forme la plus imbécile, il ne s'agit en fait que d'une simple question sémantique... d'une impropriété terminologique.
    Chansonnier, oui - poète, non...


    Toujours cordialement

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  7. Anonyme9:31 AM

    Cher pp,

    J'aime votre sens de l'ouverture dans la conclusion. Enterrons Brassens, déterrons Montand !
    Amitiés.

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  8. Anonyme7:09 PM

    Vous arrêtez de m'engueuler des fois ?
    Que je dise des conneries, c'est bien possible. Mais enfin, vous passez de "versificateur" à "lourdeau", "médiocre", "glauque" et "imbécile" avec une aisance surprenante. C'est étonnant que tant de gens (et pas toujours des imbéciles) connaissent si bien Brassens et ne se soient jamais rendu compte de l'ineptie de ses propos.
    Avec des thuriféraires (oui, moi aussi j'aime bien lire les dictionnaires)comme vous, les prophètes peuvent s'accrocher aux branches.
    Moi non plus je ne vous agresse pas, mais je trouve que vous allez un peu loin, et un peu vite, et qu'on peut démontrer à peu près n'importe quoi avec ce type d'analyse.
    Marie.

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  9. Mais, Marie dear, je ne vous engueule pas ! D'abord de quel droit le ferais-je ? Vous ne dites pas de conneries. Vous avez simplement été bernée comme tant d'autres par quelqu'un, qui comme disait mon grand père qui avait le sens des formules, "dérape comme un pet sur une toile cirée", c'est à dire qui ne maitrise pas son propos... ce qui est un peu chiant. Mais, jamais au grand jamais, Marie, je ne vous ai tenue pour responsable des errements de Brassens. Je vous dis simplement, ne prenez pas tout "argent comptant".

    Vous vous étonnez de ce que personne jusqu'à présent ne s'est aperçu de l'inepsie de ses propos. Mais justement, chère Marie, j'ai avoué dès le départ de mon intervention, que je me suis moi aussi laissé berner... C'est justement pour ça que j'ai décidé d'arrêter... D'autant plus qu'il ne s'agit pas d'"ineptie" ( l'ineptie c'est pas grave , la " Chanson Française" en regorge, )mais de haine... Je lui reproche moins d'être con ( car en effet, ça se discute ) que d'être haineux et intolérant, ce que je peux prouver en recopiant encore le texte incriminé...ce qui est vous en conviendrez un peu plus emmerdant...
    Marie, vous n'êtes pas responsable des propos douteux d'un vieux con qui plus est, défuncté depuis un bail ; en revanche, ignorer où faire semblant d'ignorer certains de ses propos vous conduit à y adhérer, par défaut.. ce qui à mon avis ne fait pas votre affaire...

    Vous parlez d'analyse, mais je ne fais que ça. J'affirme une chose et je la prouve en citant l'auteur lui -même... C'est un protocole scientifique. Après la demonstration, qu'on continue d'aimer Brassens relève d'une question comme on dit de " gestion interne "...

    Vous pourriez me dire, puisque je parlais dans mon dernier message d'antisémitisme, que je devrais hair Céline. Oui effectivement, sauf que, il a été suffisamment haï de son vivant , et que ma haine si elle existe n'ajouterait rien à celle qu'il connut. Et puis, je sais ce n'est pas correct, mais je ne le suis que rarement, Céline lui est un génie, qui n'a jamais utilisé ses tocades pour alimenter son oeuvre. Ses brulots antisémites sont ce qu'il a écrit de plus mauvais. Pour ce qui est du reste, Céline est un vrai écrivain, un authentique poète... Question de taille. Un génie détestable reste un génie, un tâcheron détestable reste un tâcheron... C'est en quelque sorte "mathématique"

    De plus en plus sincérement amicalement

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  10. Anonyme12:16 PM

    voilà bien de la fourberie, de m'opposer des méthodes scientifiques, rationnelles, mathématiques. Pour aller ensuite défendre céline, ce qui constitue encore une provocation.
    je voudrais vous tenir une heure autour d'un café !
    nous pourrions nous entr'égorger cordialement sur des sujets sérieux.
    marie.

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  11. Fourbe ? moi ? Marie ! Votre Brassensophilie galopante vous égare ! Je vous soupçonne, Amie, de me lire en diagonale, de survoler mes propos, dont j'avoue volontiers pour votre défense qu'ils frisent la logorrhée, mais de là à me faire dire ce que je n'ai pas dit, là vous exabusez ! Je n'ai pas fait l'apologie de Céline ( la qualité de l'écrivain est irréfutable, qu'on aime ou non ) ni pris sa défense, d'autres se sont depuis longtemps occupé de lui, il n'y à plus rien à dire. Je voulais simplement, par cette comparaison, émettre l'idée qu'on pouvait à propos de Brassens, exercer comme disait l'autre, ce "droit d'inventaire". Moi ce qui me gène dans cette histoire, c'est ce déni de réalité concernant ce couplet des "Trompettes". Je prèfère qu'on me dise : "ok le vieux était homophobe mais je m'en tape et je t'emmerde, petit pédé susceptible ! " plutôt que d'escamoter le texte compromettant...

    Vous voulez me tenir autour d'un café pour discuter de sujets sérieux. Ok pour le café, mais, Marie, vous le savez bien, je suis "intenable" ! Pour ce qui est des sujets sérieux, la tolérance, la haine, en sont, si je ne m'abuse...

    Amicalement

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  12. : « Que faites-vous, malheureuses arrêtez ! Y'a tant d'homm's aujourd'hui qui'ont un penchant pervers à prendre obstinément Cupidon à l'envers, tant d'hommes dépourvus de leurs virils appas, à ceux qui'en ont encor' ne les enlevons pas. ».
    Tiens, je l'avais oubliée celle-là...

    Après, Chère Marie, on pourrait s'intéresser à la manière dont il traite " les bonnes femmes"...

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  13. Anonyme7:07 PM

    Funérailles, nous ne sommes pas encore assez intimes pour le registre de langage que vous me suggérez.
    Nonobstant, Céline, oui, je m'en tape.
    Et je ne nie rien de ce qu'effectivement Brassens a écrit. sur les pd, les curés, les flics, les femmes, les musiciens, et j'en passe.
    Mais sacrebleu, si tous les sujets sont interdits à la moquerie, où va-t-on?
    je ais vous faire une confidence, j'ai une tendresse toute particulière pour un certain nombre d'auteurs notoirement et authentiquement mysogines, pour des musiciens compromis, pour certains peintres thuriféraires de despotes. ça me navre, mais c'est comme ça. Pourtant, ma plus particulière tendresse va à Desproges, pour cette phrase anodine "on peut rire de tout, mais pas avec tout le monde". Quand il a écrit son texte "on me dit que des juifs se sont glissés dans la salle", il y a eu des imbéciles pour le taxer d'antisémitisme (n'allez pas prendre l'imbécile pour vous, petit pd susceptible). Or il est bien évident qu'il en était à des lieues. je ne prétends pas que la démarche de Brassens était la même (Desproges a expliqué que l'humour était aussi une forme d'exorcisme, et y'a sûrement eu des gens avant lui pour le dire), mais je crois que Brassens se moquait sans discernement, que tout thème est prétexte à l'humour, mes copains homos ou mes copines blondes ne rechignent pas à l'occasion à faire les frais d'une blague, j'en prends assez souvent pour mon grade de gonzesse, vieille de surcroît. L'humour n'est jamais si efficace que quand il s'attaque au "sacré", comme la haine et la tolérance. Il faut dissocier le mot de l'intention, ne pas prendre pour attaque ce qui n'est que provocation. sinon, Brassens peut effectivement être condamné à titre posthume pour attaques répétées sur des minorités moralement réprouvables.
    Voilà, je vous laisse le mot de la fin, puisque vous êtes intenable.

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  14. Me laisser le mot de la fin ? Vous rigolez ? C'est trop facile, c'est un peu lâche. Le mot de la fin je m'en fous, je n'ai pas le goût du pouvoir...
    Je crois qu'il y a un sérieux malentendu. Je ne refuse à personne le droit de se foutre de la gueule du monde entier,des obscurs, des sans-grade autant que des idoles, j'arrête pas de le faire...
    Mais c'est vous qui me donnez le meilleur argument :
    "Pourtant, ma plus particulière tendresse va à Desproges, pour cette phrase anodine "on peut rire de tout, mais pas avec tout le monde" dites-vous... Mais, cette phrase est tout sauf anodine et j'y souscris autant que vous. Or c'est justement ce que je reproche à Brassens... De rire avec tout le monde...

    Cela dit vous êtes culottée de dire : "Il faut dissocier le mot de l'intention". Non mais, vous vous rendez compte de ce que vous proférez ? Ne serait-ce que dans l'absolu. "A mort Jésus, libérez Barabas" criait-on à Jérusalem... Quel fut le mot ? quelle fut l'intention ? Résultat, une crucifixion... Vous êtes légère, Marie... Bien trop légère... Même votre ami Georges, crypto-catho, en eût convenu...

    Ce genre de glissement très véniel peut se produire dans la vie de tous les jours, " la parole parfois dépasse la pensée" et ce pour des personnes qui ne font pas "profession de parole" ; mais là, tout de même,nous avons à faire à un professionnel et à une chanson, qu'il a du, poussif comme il était, mettre des mois à peaufiner, l'excuse est irrecevable, votre honneur ! Pour ce qui est de la provoc,l'avez-vous une seule fois entendu revendiquer la chose ? Il en ignorait même le mot. Totalement incapable de provoquer, pas assez vif. Brassens n'est pas Coluche, ni Desproges, ni Bedos, ni Gainsbourg... Brassens c'est le premier degré dans toute sa plénitude.

    En fait, ce qui me gonfle avec le moustachu, c'est que je lui en veux de m'être trompé sur son compte, une histoire entre moi et moi au bout du compte... Après tout, c'est pas sa faute si je l'ai trop longtemps sur-évalué.

    Vous avez sans doute raison de faire l'impasse sur ses tares rédhibitoires. "Ignorer", ne pas se poser de question, c'est le meilleur moyen d'être peinard... De patauger dans la certitude... Douter, même de Brassens, pourquoi pas douter de Dieu, pendant que vous y êtes !
    Certitude - Certitude - Certitude

    Allez Jojo, tu fus un gros con, et tu as eu bien raison, car c'est pour ça , j'en ai bien peur, qu'ils t'aiment. Tu est le parangon d'une forme de - Certitude -...

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  15. Anonyme3:07 PM

    Nul ne peut plus douter de dieu après qu'alfred jarry ait calculé sa surface, ce serait douter des mathématiques.
    Voilà. Légère, sans doute, je revendique même, j'aime pas me prendre le chou, mais lâche, non.
    ho hé ho.

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  16. A peine faisions nous connaissance, qu'on chercha à nous brouiller ! C'est trop bête ! Sacré Georges, vieux salopard, nuisible même post-mortem... Allez ! c'est quand même lui qui nous a fait nous rencontrer.

    Amical-mement !

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  17. Anonyme8:25 PM

    Bonjour,

    Me permettez-vous de prendre part à votre débat ?

    D'abord les vers que vous citez hors contexte ne prouvent pas l'homophobie de Brassens. Vous citez par exemple, la chanson du mécréant et les propos tenus par une dame de charité et non pas ceux de Brassens. L'humour de Brassens consiste à faire défendre par une dame de charité, les attributs virils du malheureux que l'on veut châtrer. C'est cette rupture qui provoque l'effet comique. Permettez-moi de vous dire que votre exemple de pet sur une toile cirée de feu de votre grand père, ne contient que quelques traces d'humour, celui des comiques troupiers. Toujours sur l'homophobie, Brassens rêvait de se faire enculer :

    D'à partir de ce soir cessant de croquer la pomme
    J'embarque pour Cythère en passant par Sodome,
    Afin d'aller me faire enculer.


    Ensuite sur Brassens le poète. Brassens maniait le langage d'une façon multiple. D'abord, c'est vrai il donnait une importance à la rime qui je vous le concède
    n'est pas la preuve de la poésie. Si vous ouvrez un dictionnaire de poétique, vous trouverez des règles complexes de poésie...Tous les mécanismes, toutes les formes de poésies sont présentes chez Brassens. Donc on pourrait dire : Brassens était un grand technicien de la poésie classique.

    Etait-il un poète ? Un chanteur ?

    Un chanteur, assurément... enfin parce que le titre de chanteur ne lui est pas contesté.

    Poète ?

    Brassens valait-il Aragon, Musset, Appolinaire, Ronsard, François Villon, ... , ... etc à lui seul ?
    Probablement pas.... Si on trouvait quelque part quelqu'un qui a une bibliothèque contenant tout ce qui se fait en terme de poésie, on pourrait lui demander si brassens est un poète. Personnellement je n'ai que 400 bouquins de poésie et je considère Brassens comme un poète. J'ai dans ma bibliothèque d'autres chanteurs : Ferré, LePrest, Barbara. Est ce que je considère Brassens au dessus de Ferré ? J'en sais rien et ne me posez pas la question, je m'en fous ...

    Continuez à vous poser des question cher le moqueur et lorsque vous verrez un poète passer regardez le bien car il n'est pas sûr que lui vous regarde.

    Amicalement

    GillesM

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  18. Cher Gilles M

    Le débat est déjà bien ancien mais grâce à vous toujours d'actualité. Là encore et pour vous aussi, tout ce que vous dites est parfaitement vrai. Mais je ne vais pas vous apprendre que la vérité en matière d'art n'est pas très intéressante. La vérité n'a de sens et d'utilité réelle que devant un tribunal...
    La question initiale(les autres à propos de son talent sont assez subsidiaires) que je posais à l'origine, était tout simplement une question qui a quand même un rapport avec cette vérité dont je parlais à l'instant.
    Brassens est-il homophobe ? La réponse est factuelle, oui, c'est vrai, Brassens est homophobe, un texte au moins le prouve,(Les trompettes de la renommée). Le problème, c'est que parmi ses admirateurs, personne n'a voulu ne serait-ce qu'un instant réfléchir à la question. C'est aussi con que de nier, au nom de son talent, l'antisémitisme de Céline...
    Pour ce qui est du talent d'un chansonnier, ça reste un talent de chansonnier. Reportez-vous sur Youtube à la prise de mots entre Béart et Gainsbourg à propos de la chanson...

    Et enfin, pour ce qui est du nombre de livres de poésie que vous possédez, excusez-moi, mais ce n'est pas parce que mon frigo et mes placards sont pleins de bouffe que je fais de la bonne cuisine...

    Amicalement aussi !

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  19. Anonyme11:58 PM

    Mais cher monsieur,

    Ne savez-vous donc pas lire ? Vous apprenez vos recettes avec des livres d'images ?

    Brassens dans les trompettes de la renommées énumère tout un tas de recettes qu'il se refuse d'appliquer pour faire parler de lui. En fait, il énumère ses propres pratiques en refusant d'en parler ce qui est une bellef igure de réthorique.

    Enumérons les dites pratiques ensemble :
    * il aime plusieurs femmes à la fois, ce dont il ne s'est jamais caché sans en faire non plus état sur la place publique
    * il nous parle de ses relations avec une femme du monde, qui est toujours vivante donc je n'en dirai pas plus
    * il nous avoue pratiquement une expérience homosexuelle... Il faudrait que je vous retrouve un interview où il parle d'amitié entre hommes qui n'ont pas besoin de femmes sauf pour certaines choses et encore... Je vous ai parlé d'une chanson dans laquelle il rêvait de se faire enculer...

    Brassens c'était ça : un coup je tape sur les guignols, un coup je te raconte qu'un flic m'a sauvé la vie ...

    Le débat Guy Béart Gainsbourg portait sur la musique et le fond de l'affaire tournait autour de la question : peut-on écrire de belles musique à la guitare? Non disait Gainbourg... Guy Béart a cité Brassens et l'autre lui renvoya le cochonnet dans les gencives en argumentant que Brassens écrivait ses musiques au piano et rajouta : qu'est ce qu'il en sait lui avec l'eau vive et sa guitare...

    Vous parlez de Brassens comme un chansonnier sur un ton péjoratif. Il existe des chansonniers qui ne sont pas des poètes, mais des rimailleurs aux rimes de mirliton.

    Il en existe d'autres qui sont des poètes... Bernard Dimey fut l'un deux ...Marc Havet ou Leprest sont des poètes chanteurs.

    Les trompettes de la renommée est de la veine des texte de chansonniers. Dans l'eau de la claire fontaine est plus poétique..Pénélope est poétique..

    Et puis permettez moi de vous dire que la figure de réthorique que vous employez est classique mais erronée. On ne peut pas nier qu'une partie du répertoire de Brassens est d'une coloration "chansonnier", mais on ne peut pas dire qu'il ne fut qu'un bon chansonnier. Il me semble qu'on doit dire qu'il fut un bon chansonnier, un bon mélodiste, un poète, un anticonformiste.

    Il n'est que dans vos cuisines qu'on est bien obligé d'appeler un dessert un dessert et un plat un plat. En poésie on peut appeler un poème une chanson et une chanson un poème.

    Pour bien vous enfoncer le museau dans la vinaigrette, je dirais que vos articles moqueurs gagneraient à être démonstratifs en matière d'images poétiques et le seul fait de ne pas faire de fautes d'orthographe ne donnent pas à votre plume l'élan nécessaire à votre entreprise. On a du mal à croire que votre plume vous autorise à déméler la poésie de la chanson, tout comme mon coup de fourchette n'est probablement pas digne de votre cuisine.

    Je sens que je me suis un peu emporté, c'est pas bien, je m'en veux, ne le prenez pas mal, j'ai la flemme de tout recommencer. C'était pour le plaisir d'écrire.

    Amicalement

    Gilles M

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  20. Cher Gilles anonyme

    Je suis un peu surpris. Comment un esprit comme le votre, épris de poésie, peut-il être à ce point imperméable à l'image,l'allégorie, et pire encore a contrario au raccourci. Comment peut-il à ce point tout prendre "au pied de la lettre".

    Vous vous inscrivez dans un système de défense de votre idole qui est parfaitement formaté et dont vous ne voyez même pas qu'il frise (toute proportion gardée car l'idole est bien insignifiante)la dérive sectaire et surtout, vous le faites sans beaucoup d'originalité.

    C'est pas grave... Maintenant je vais vous dire un truc, ce débat au fond, m'emmerde assez... Car vous me rabâchez tous la même chose... et que je finis,par contamination et c'est encore plus grave à rabâcher moi aussi. En fait je vous trouve un peu chiant. Et puis,pour moi, dépenser autant d'énergie à conchier ce vieux débris et, pour vous, à le défendre est, vous en conviendrez une perte de temps.

    Voilà...

    Malgré tout, 400 livres de poésie :Mazette ! j'en reste encore coi.

    Sans rancune !

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