26 septembre, 2006

Vive Claudel !

J'ai honte, je vais vous faire un aveu :
pour mon plus grand bonheur, je lis Claudel ...

Comment ? PP le Moqueur, vous qui cassez du pape et broyez du curé, comment pouvez-vous apprécier ce cul-béni, ce converti, ce grand bourgeois imbu de lui-même.

Ben ! humblement, parce que je suis sensible... sensible à Bach, à Mahler, sensible àVerlaine, à Rimbaud... sensible à Caravage, à Courbet, à Rouault, sensible à mille autres encore pour peu qu'ils aient quelque talent...
Sensible à ce qui en vaut la peine, pas de temps à perdre, un point c'est tout !

Oui, PP, mais savez vous qu'il était catholique et qu'il a abandonné sa soeur, savez-vous qu'il était anti-sémite, savez-vous que et caetera et caetera - en latin dans le texte-.
Stop ! Va falloir qu'on réhabilite !
Cette rumeur multiple traine aux basques des Claudel depuis le début du siècle... dernier...

Dominique Bona, universitaire visiblement respectable vient d'écrire un bouquin : "Camille et Paul : La passion Claudel", que ça s'appelle. Elle y parle des deux rejetons les plus connus d'une famille qui contrairement à ce qu'on a fait croire n'était pas celle de grands bourgeois mais de petits fonctionnaires républicains, laïcs, et anticléricaux.
Seulement les parents Claudel, se saignèrent pour envoyer Paul à Paris à Louis le Grand, ce qui en soi est "normal " en ces temps, mais ce qui l'est moins, ils ont aussi confié Camille, leur fille ainée dont ils avaient décelé le génie, rien moins qu'à Auguste Rodin...( Les Beaux Arts étant à l'époque interdits aux femmes).

Bona réafirme ce que personne ne voulait admettre.
Non, les Claudel, y compris Paul n'ont pas abandonné Camille.
Pour ce qui est de Paul il a fait tout ce qu'il a pu dans la mesure où il ne vivait plus en France depuis longtemps.
Seulement Camille, toute géniale qu'elle fut, était aussi totalement frapadingue un peu comme le fut aussi Séraphine de Senlis dans un contexte social différent ; à l'époque on ne disposait pas de l'"arsenal" médical d'aujourd'hui.
Pour ce qui est de l'antisémitisme de Claudel, Darius Milhaud témoignerait du contraire. Les historiens aussi se souviennent qu'il s'opposa résolument aux lois ségrégationistes de Vichy et en fit part par écrit à Pétain.
Cette rumeur anti-claudelienne est très curieuse et pour moi totalement incompréhensible.

Bon quand on s'attaque aux enflures, il faut aussi parler des gens de bien quand en plus ils ont plus qu'un bout de génie, on va pas se plaindre.
Alors PP, vous aimez vraiment ce style,ce ton, cette phrase claudelienne ? Ben oui, j'aime aussi vous le savez-bien, Léon Bloy, Huysmans, et Bernanos et Céline et Gide aussi. Vous n'aimez que les écrivains morts PP.et marqués du sceau aujourd'hui infâmant de la droite pour la plupart. Peut-être...

J'ai surtout la force ( j'allais dire " la faiblesse"...) de préférer un Bernanos mort à, pour l'exemple, un Bernard-Henry Lévy vivant...

Je vous répondrai, en tous cas, que si vous préférez le Père Delerm, et la Fille de Madame Angot, je vous en veux pas. Ca fait travailler les "ouvriers du livre..." ( CGT comme chacun sait )

On dit que "pauvreté n'est pas vice"...
En matière de littérature, si !

2 commentaires:

  1. Claudel est un immense poète! Et ce n'est pas un hasard si, après la libération, l'une des premières pièces que Barrault a montées fut "Tête d'Or"! Un ostracisme bien pensant a vilipendé Claudel: ce n'et que de l'aveuglement. Quant à son admiration pour sa soeur, elle est patrente et il ne l'a jamais abandonnée!
    ET l'humour de Claudel, inventur de l'adjectif "estrapafourbi" (!) est trop ignoré!

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  2. Alors, d'où viennent cette haine, ces rumeurs, ces contre-vérités ?

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