09 décembre, 2005

Cent ans déjà! ou un peu d'économie religieuse, Sacrebleu !



Ça fait cent ans que le sabre et le goupillon, deux symboles phalliques élémentaires, bandent à part.

Alors pour fêter ce centenaire utilement, je propose dans un grand élan oecuménique de faire cohabiter toutes les religions en France dans des lieux de culte communs. Vu que les Jours du Seigneur ne sont pas les mêmes pour tout le monde, on pourrait faire ce que les pragmatiques anglo-saxons appellent du time-sharing. Le dimanche les cathos et les protestants, le vendredi les musulmans, le samedi les juifs, et le reste du temps, puisqu’ils ne sont pas à cheval sur le principe du jour fixe, les autres.

Nous vivons une époque où le souci de rentabilité est vertu et la rentabilité culte ? Rentabilisons donc les lieux de culte ! Puisque ces lieux sont en France, curieusement en raison de cette séparation de l’Église et de l’État, à la charge pour la plupart d’entre eux, des collectivités locales ou de l’ État lui-même, ( à l'exception de ceux qui ont été construits après la dite séparation, ce qui fait que ce sont surtout les catholiques qui en bénéficient) autant tout regrouper, ça coûtera moins cher. Alors, c’est vrai, il faudra apporter quelques aménagements. En effet, si les catholiques ne rechignent pas à piétiner des tapis à condition de ne pas se déchausser, les musulmans n’ont pas envie de se geler les miches sur la pierre, pas plus en hiver qu’en été et visiblement bancs et chaises sont pour eux un obstacle ergonomique à une bonne et saine pratique de la prière ; si les catholiques apostoliques et romains s’accommodent fort bien des icônes, (ils en font même un fructueux marché) nos cousins musulmans comme nos pères juifs et nos demi-frères calvinistes s’en offusquent.... Il faudra négocier...

Je reste persuadé que les catholiques dont la réputation de générosité n'est plus à faire, partageront avec joie et dans l'allégresse leurs églises avec leurs frères dans la foi, quelle que soit cette foi ( l'essentiel est de croire, n'est-ce pas ? ). Je suis tout autant persuadé que les croyants des autres religions seront sensibles à ce goût du partage et se feront une joie, eux aussi, d'en mettre en application les principes à leur tour en acceptant leur invitation.

Il suffira de mettre des rideaux sur les statues et les tableaux pour ne pas choquer les sensibilités iconoclastes et néanmoins amies, de fournir des chaises pliantes et d'installer de la moquette partout (Saint Maclou, priez pour nous ! ). Je propose ça parce que, quand je vois fermées toutes ces belles églises, anciennes, de toutes tailles, je suis offusqué, en tant qu’apprenti libéral assidu et soucieux de réduction des coûts, de leur faible taux d’occupation. Je suggère donc qu’on charge une commission d’énarques et de représentants des cultes de procéder à l’établissement officiel d’un prorata temporis.

Je propose, par la même occasion, la formation d’un clergé unique et "multi-compétent" qui se chargera de tout ça, un vrai pro, quoi ! et qui sera :
imam le vendredi, rabbin le samedi, curé le dimanche,
lama, marabout, bout de ficelle le reste de la semaine,
car le principal c’est toute de même de répondre à l’immense demande de religiosité du peuple français.

Comment, c’est pas possible ?

Ce ne sera pas synchrone, ce sera diachrone !
Aucun projet de syncrétisme, là-dedans ( quelle horreur ! vous vous imaginez, des catholiques en train de communier à Saint-Nicolas-du-Chardonnet, devant un mihrab en carton bouilli, la kippa sur la tête, et la Bible à la main, en psalmodiant : Om mani padme ? )

Comment , c’est pas possible quand même ?

NON ! pas-pos-si-ble !

Pourquoi ? Parce qu’il faudrait procéder entre deux cultes différents à une désinfection liturgique afin d'éviter toute contamination mystique en vertu du fameux "principe de précaution" ?

Ou tout simplement, parce-que, comme dans la vie quotidienne, on ne fait pas alterner un boulanger, un poissonnier et un fromager dans la même boutique.

Ah ! la religion, finalement, c’est comme le commerce, non seulement c'est sérieux, mais en plus c’est sacré....

Vous avez remarqué que je parle des croyants pas des croyantes . C'est normal, que ce soit à l'église, à la synagoque, à la mosquée, dans les temples ( excepté les temples protestants, alleluia ! Dieu est aussi une femme ! ) ou autour des stupas, on ne va tout de même pas leur permettre de l'ouvrir. Ah non mais ! Caltez femelles !


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